Oubliés les inquiétants accidents des essais libres, la 99e édition des 500 miles d'Indianapolis dimanche s'annonce digne de l'histoire de cette mythique course automobile avec une dizaine de prétendants à la victoire.

Le circuit ovale de l'Indianapolis Motor Speedway donne facilement le tournis: 200 tours bouclés à une moyenne hallucinante de 300 km/h devant 250 000 spectateurs pour un chèque de 2,5 millions de dollars pour le vainqueur qui célèbrera sa victoire avec un incongru verre de lait, offert depuis 1956 par le syndicat local des producteurs laitiers.

«C'est la course automobile que tout pilote veut disputer, c'est notre Mecque», explique Helio Castroneves.

Le pilote brésilien de l'écurie Penske connaît plus que tout autre la valeur d'une victoire à Indy.

Il s'y est imposé trois fois et a été privé en 2014 par l'Américain Ryan Hunter-Reay pour 6 centièmes de seconde d'une quatrième victoire, ce qui l'aurait fait rentrer dans un club très fermé composé des Américains A.J. Foyt, Al Unser et Rick Mears.

Castroneves qui fête ses 40 ans et participe dimanche à sa 300e course en IndyCar, est encore l'un des favoris après avoir signé le cinquième chrono des qualifications dimanche dernier.

Mais celui qui a les faveurs des observateurs est le Néo-Zélandais Scott Dixon: pas seulement parce qu'il a décroché la pole position à une moyenne de 364,93 km/h, mais parce qu'il a déjà remporté l'épreuve une fois en 2008 et qu'il collectionne trois titres IndyCar pour un total de 36 succès.

«Il y a un sacré nombre de bonnes voitures et de bons pilotes qui peuvent gagner», a-t-il toutefois prévenu.

Le monopole du «Big Three»

Sauf incroyable surprise, la monoplace gagnante appartiendra au «Big Three», les trois principales écuries: Chip Ganassi, Penske et Andretti Autosport qui ont remporté huit des dix dernières éditions.

À elles trois, elles alignent 14 monoplaces sur les 33 admises sur la grille de départ, chiffre immuable depuis 1934.

L'Australien Will Power, sacré champion IndyCar en 2014, son coéquipier français Simon Pagenaud, le Brésilien Tony Kanaan ou encore le Colombien Juan Pablo Montoya, leader du championnat, peuvent aussi inscrire leur nom au palmarès de l'épreuve créée en 1911.

Deux femmes seront au départ, la Suissesse Simona de Silvestro et la Britannique Pippa Mann. Elles n'auront guère d'espoirs de victoire cette année, en attendant l'arrivée en 2016, pour la 100e édition, d'une équipe 100 % féminine, qui aura l'ambition de soulever le trophée Borg-Warner.

La quinzaine d'Indianapolis avait mal débuté avec deux spectaculaires accidents sans gravité lors des essais libres dont l'un impliquant Castroneves dont la monoplace s'était littéralement envolée après avoir percuté le muret.

Après les qualifications de dimanche, deux nouvelles violentes sorties de piste ont eu lieu, dont celle du Canadien James Hinchcliffe, grièvement blessé à une jambe et remplacé par l'Australien Ryan Briscoe.

Les organisateurs avaient réagi en demandant aux écuries d'abaisser la pression du turbo de leurs monoplaces et de limiter les réglages aérodynamiques.

«Nous avons toujours dit que nous voulons aller plus vite, mais aussi que nous voulons le faire en toute sécurité», a assuré Mark Miles, le patron du Championnat IndyCar alors qu'il faut remonter à 1996 pour trouver trace du dernier pilote décédé à Indy.