Il n'y aura pas d'épreuve de la série Nationwide de NASCAR sur le circuit Gilles-Villeneuve en 2013. Le promoteur François Dumontier en a fait l'annonce vendredi en point de presse.

«Nous, c'est la Coupe Sprint (la première division de NASCAR) que nous voulions avoir à Montréal, mais les dirigeants américains nous ont clairement laissé entendre que ce n'était pas dans leurs plans à court ou à moyen terme», a expliqué Dumontier, qui est aussi promoteur du Grand Prix du Canada.

«Dans ces conditions, nous avons tenté d'obtenir certains aménagements : une meilleure date, plus tard au mois d'août; une course disputée le dimanche et non le samedi, comme nous l'avons eue deux fois en six présentations; un meilleur appui pour assurer la présence de certains pilotes vedettes... Nous n'avons eu droit qu'à des refus!

«C'est dommage, parce que NASCAR prétendait considérer cette épreuve comme l'une des plus importantes de la série Nationwide, avec d'excellentes cotes d'écoute à la télé américaine. Ses dirigeants n'ont toutefois pas appuyé leurs dires par des actions concrètes quand est venu le temps de négocier.»

L'aventure du NASCAR aura donc duré six années à Montréal et si la présence des meilleurs pilotes québécois a permis d'assister à des courses enlevantes, l'événement n'a jamais été un succès financier comparable à celui du Grand Prix. Présenté en période de vacances, concentré sur deux jours de compétition, le Napa 200 peinait à faire le plein de spectateurs.

«En fait, l'épreuve n'était pas rentable, a révélé Dumontier. Nous avons subi des pertes l'an dernier en raison surtout d'une baisse d'achalandage de l'ordre de 20%. Les amateurs aiment bien Jacques (Villeneuve), Patrick (Carpentier), Alex (Tagliani) ou Andrew (Ranger), mais ils veulent aussi voir les vedettes de la Coupe Sprint. La série Nationwide et ses pilotes n'ont pas un pouvoir d'attraction suffisant au Québec. C'est un peu comme avoir la Ligue américaine de hockey au lieu de la LNH...»

Pas de conséquences pour le Grand Prix

La décision de Dumontier survient au moment où il doit composer avec les conséquences d'une décision similaire impliquant une autre de ses sociétés à Edmonton. L'homme d'affaires montréalais a confirmé vendredi que la compagnie Octane Motorsports Events Inc. - une compagnie soeur de celles qui gèrent le Grand Prix du Canada et l'épreuve Nationwide - avait été placée sous la protection de la loi après son retrait de l'organisation de l'épreuve IndyCar d'Edmonton.

Des dettes accumulées de plus de cinq millions ont forcé la société à se retirer du dossier. «Après plusieurs années d'efforts et de gestion très serrée, nous n'avons pas réussi à rendre cet événement rentable, a expliqué Dumontier. Il faut toutefois bien comprendre que la compagnie impliquée dans ce dossier n'a rien à voir avec les deux autres, qu'il n'y a pas de vases communicants et donc pas de conséquences sur les autres événements.»

De la même façon, Dumontier a assuré que l'annulation de l'épreuve NASCAR n'aurait aucun impact sur le Grand Prix du Canada. «Nous avons encore un contrat ferme pour les deux prochaines années et les négociations sont avancées pour le renouvellement de cette entente», a-t-il souligné.

«J'étais d'ailleurs à Londres mercredi pour en discuter avec Bernie Ecclestone. La tenue des élections provinciales et l'arrivée d'un nouveau gouvernement ont causé une pause dans le processus, mais je n'anticipe aucun problème dans le dossier du Grand Prix.»

Pour ce qui est de l'organisation éventuelle d'une deuxième épreuve annuelle sur le circuit Gilles-Villeneuve, Dumontier a révélé qu'il avait discuté avec les responsables de la série européenne DTM. «Ils seront à Montréal la semaine prochaine, mais il ne s'agit que d'une première véritable rencontre», a-t-il dit.

«Je reste par ailleurs en bons termes avec les dirigeants de l'IndyCar et même ceux de NASCAR. S'ils changent d'idée au sujet de la Coupe Sprint, nous serons évidemment intéressés, mais il n'est plus question d'accueillir la série Nationwide.»