L'i-Miev revendique une autonomie de 130 km. La Tesla est censée pouvoir parcourir près de 400 km avec une seule charge. Le moteur diesel de la BMW 118d offrirait un rendement plus élevé qu'un moteur à essence tout en produisant peu d'émissions nocives. Face à l'émergence des nouvelles technologies, des ingénieurs et techniciens vérifient depuis maintenant deux ans les revendications des constructeurs automobiles. La question est inévitable: qui dit vrai?

C'est à Blainville, au Centre de recherche et d'essais de Transports Canada, qu'est évalué le rendement des véhicules de demain. Depuis 2008, les technologies permettant d'atteindre une faible consommation de carburant et une réduction des émissions polluantes sont passées au peigne fin dans le cadre du programme «écoTECHNOLOGIE pour véhicules». Dans les bâtiments et sur les pistes du centre, on évalue pêle-mêle une motorisation hybride rechargeable, un moteur diesel évolué, une voiture ou une moto électriques, ou encore un système d'arrêt et de démarrage automatiques du moteur au ralenti.

Avant de passer par Blainville, ces véhicules font l'objet de mesures de leurs éventuelles émissions polluantes, relevées et analysées par une équipe d'Environnement Canada, à Ottawa. Les essais sont menés dans différentes conditions routières et météorologiques.

Au centre de Blainville, on se penche essentiellement sur les performances. On vérifie la consommation d'énergie et, dans le cas des véhicules électriques, l'autonomie. En matière de sécurité, on analyse les distances de freinage, les accélérations, la vitesse maximale, le comportement de l'auto au moment de changements de voie et, pour clore, le bruit produit.

L'intérêt fondamental d'une telle démarche est de vérifier les prétentions des constructeurs. Jusqu'à présent, aucun n'a réellement menti, si l'on en croit Ryan Klomp, analyste pour le programme écoTECHNOLOGIE pour véhicules: «Leurs prétentions sont tout à fait réalistes.»

Fournie par Mitsubishi en juillet dernier, l'i-Miev, par exemple, va être attentivement auscultée. Elle revendique 130 km d'autonomie. Les tout premiers essais montrent pour l'instant qu'elle peut rouler jusqu'à 100 km avant d'atteindre au compteur le dernier niveau d'autonomie synonyme de recharge à venir. Acquise auprès du constructeur en avril, la Tesla semble dans l'immédiat respecter ses 400 km d'autonomie prétendus.

Pour ce genre de propulsion, «l'autonomie des batteries en hiver est testée en laboratoire et non sur la piste, car les conditions météo sont trop changeantes», indique Normand Meyer, chef ingénieur de l'équipe technique du programme d'évaluation. «On veut connaître la performance sous le froid, mais c'est plus difficile à réaliser en plein air, on ne peut diriger la température», ajoute-t-il.

Après leur passage à Blainville, l'i-Miev et la Tesla seront mises entre les mains de conducteurs ordinaires pour une évaluation routière au quotidien.

L'ensemble des résultats de ces essais seront ensuite acheminés aux constructeurs et ministères concernés. Cette information est rendue publique sur le site internet de Transports Canada, dans la rubrique Programmes environnementaux. On peut y prendre connaissance des résultats de la Prius, de la Polo Bluemotion TDI ou encore de la Smart Fortwo dite «micro-hybride». Pour la Tesla et l'i-Miev, il faudra attendre le début de l'année prochaine.

Photo fournie par Transports Canada

Essai de l'i-Miev au Centre de recherche et d'essais de Transports Canada, à Blainville.