Trouver le véhicule d'occasion qui nous convient et nous plaît demande habituellement plus de temps et d'énergie que l'achat d'un véhicule neuf. Les écueils potentiels sont plus nombreux et la démarche, plus fastidieuse. Moins chère, la voiture d'occasion peut se révéler une très bonne affaire. Pour que l'achat ne soit pas un chemin de croix, n'oubliez pas cependant ces 10 «commandements».

1. Tes besoins et ton budget tu établiras

Élémentaire, mais pourtant souvent négligée, il s'agit de la toute première démarche à faire. Que la voiture soit neuve ou d'occasion, on ne peut se lancer dans la quête du saint Graal automobile sans savoir où l'on met les pieds. Les questions existentielles doivent trouver réponse: quel est mon budget? Quels sont mes besoins? Et si la famille s'agrandit bientôt? Quels sont mes trajets? Part-on habituellement en vacances en auto? La liste peut être plus ou moins longue, mais il convient d'y répondre avant toute chose.

2. Les prix du marché tu consulteras

Le «magasinage» passe par une revue des sources d'information: commerçants, journaux et sites internet surtout. Cette étape permet de définir plus clairement le prix du véhicule au regard de son kilométrage, son état, son année et ses équipements. Problème: pour un même modèle, il est courant de constater que les prix sont aussi variés que les portails d'annonces. Il y a souvent des erreurs, de la part des vendeurs particuliers, dans l'évaluation de la valeur marchande de leur voiture. «On peut se tourner vers les services-conseils, mais ceux-ci donnent une fourchette de prix», dit le porte-parole de CAA-Québec, Philippe St-Pierre.

Comment s'y retrouver dans ces conditions? En consultant des sources spécialisées comme le Canadian Black Book. La référence au pays pour la valeur des véhicules donne sur son site web une fourchette de prix «basse» et «élevée» pour une même voiture d'occasion, de même que la valeur «moyenne» de celle-ci sur le marché.

Photo Alain Roberge, archives La Presse

3. Le profil du commerçant tu vérifieras

Se faire flouer par un commerçant malhonnête, cela peut arriver. Il est toujours bon de se renseigner sur le commerçant auprès duquel on compte acheter une automobile d'occasion. À partir de la page d'accueil de son site internet, sous l'onglet «Renseignez-vous sur un commerçant», l'Office de la protection du consommateur (OPC) permet de savoir si le marchand du coin a fait l'objet d'une plainte d'un consommateur au cours des deux dernières années et s'il a été l'objet d'une action pénale de l'OPC pour une infraction lors des cinq dernières années. Il suffit simplement d'avoir le nom de l'entreprise.

L'OPC avertit que «l'existence de plaintes ne signifie pas que l'on soit en présence d'un commerçant à problèmes. Il y a lieu de considérer l'importance de l'entreprise, le nombre de ses commerces, le nombre des transactions qui y sont effectuées. Une pondération est alors nécessaire. L'absence de plaintes ne doit pas non plus être interprétée comme une appréciation de l'Office quant à son honnêteté ou à sa compétence».

Photo David Boily, archives La Presse

4. Les dettes du vendeur tu éviteras

Voilà une démarche complètement occultée par la très grande majorité des acheteurs d'un véhicule d'occasion: vérifier qu'avec la voiture ne viennent pas les dettes du vendeur. Après une transaction, on peut voir sa voiture saisie par le créancier du propriétaire précédent ou même être tenu de rembourser la dette de ce dernier pour conserver son bien. Pour éviter ce cauchemar, il faut vérifier le passé financier du véhicule en consultant le Registre des droits personnels et réels mobiliers, au coût de 3$ ou 8,10$, selon la recherche. Il suffit d'avoir les nom, prénom et date de naissance du vendeur ainsi que le numéro d'identification du véhicule (NIV). Si le vendeur rechigne à donner ces renseignements, ce n'est pas bon signe...

5. L'historique du véhicule tu parcourras

Vérifier les antécédents éventuels du vendeur est primordial, vérifier ceux de la voiture n'est pas inutile non plus. Pour connaître toutes les transactions passées qui ont concerné le véhicule, son nombre de propriétaires ou l'utilisation qui en a été faite, il suffit d'envoyer une «demande de dossier» à la Société d'assurances automobile du Québec (SAAQ). Il faudra pour cela le numéro d'identification du véhicule convoité. Ce service coûte 11$. Pour savoir si le véhicule a été impliqué dans un accident, s'il n'a pas été importé des États-Unis dans les règles, si l'odomètre a été trafiqué ou, pire, s'il a été volé, on peut s'adresser à CarProof pour obtenir un rapport, au coût de 50$. Il faut aussi le NIV. Mais attention, une ressource comme CarProof a beau être utile, elle ne représente pas une garantie car elle est parfois incomplète (lisez l'article «Véhicules certifiés: oui, mais...»).

Une mise à jour des véhicules volés est faite quotidiennement sur le site internet du Centre d'information de la police canadienne.

6. L'essai du véhicule tu feras

L'essai est sans doute la meilleure façon d'évaluer sa nouvelle voiture. Il permettra de juger du confort, de l'ergonomie, de la conduite et du comportement routier du véhicule. Mieux vaut essayer la voiture sur un parcours mixte, ville et autoroute, que l'on connaît bien. Et tant qu'à faire, laisser le vendeur conduire un peu afin de juger du traitement qu'il a réservé à sa voiture. Si l'on est un peu féru de mécanique, on portera une attention au moindre bruit, à la suspension ou encore à la direction.

7. L'inspection tu mandateras

Comme pour une maison, ne pas faire inspecter une voiture d'occasion avant son achat est une négligence qui peut coûter cher. Cette inspection réalisée par un garagiste indépendant donnera «l'heure juste» quant à l'état réel du véhicule. Son avis sera un levier de négociation, ne l'oublions pas. L'Association pour la protection des automobilistes propose à ses membres une liste de garages qu'elle recommande. Pour savoir si un véhicule a été accidenté ou non, la meilleure chose à faire est de le faire inspecter par un carrossier.

8. Le prix de vente tu négocieras

Les observations de l'inspection peuvent influencer la négociation. Il faut s'en servir. Même si la négociation peut débuter dès le premier contact avec le vendeur, l'essai et les prix du marché pour un modèle équivalent sont d'autres arguments de vente... et d'achat. Attention: un bon prix n'est pas forcément une bonne affaire.

Photo David Boily, archives La Presse

9. Un contrat écrit tu exigeras

Même si elle n'est pas obligatoire, la signature d'un contrat de vente entre particuliers est vivement conseillée pour éviter tout litige ultérieur. Un contrat-type est disponible sur le site internet de CAA-Québec (pour ses membres) et Protégez-Vous. En cas de vice caché découvert après la vente, le vendeur pourrait être tenu de vous dédommager (lisez l'article «Véhicule d'occasion: vice ou pas vice?»).

Chez un commerçant, le contrat signé devra correspondre en tous points à ce qui était annoncé et conclu.

10. Des fraudeurs tu te méfieras

La fraude sur le marché de l'occasion est possible. En 2010, environ 800 personnes ont acheté et revendu des véhicules sans être officiellement autorisées, selon l'Association des marchands de véhicules d'occasion du Québec. Ces intermédiaires se font passer soit pour un particulier, soit pour un marchand. Le danger est de leur vendre moins cher son véhicule ou de leur acheter une voiture ayant des vices cachés. On retrouve ces fraudeurs sur le web, agissant comme intermédiaire dans une vente et exigeant un acompte. Mieux vaut s'en éloigner.