Le comportement des amoureux de leurs minounes peut paraître irrationnel, au premier abord. Pourtant, leurs réflexions sont loin d'être saugrenues.

Ces personnes interrogées ont ceci de commun qu'elles affectionnent leurs véhicules. Plus que le consommateur ordinaire. Au point d'en parler comme s'il s'agissait d'une conjointe. Jusqu'ici, tout est (a)normal.

Mais leur portrait est particulièrement intéressant et éclairant parce qu'ils ont tous la même philosophie. Pourquoi aller chercher ailleurs ce que l'on a... dans le garage? «Ça va me donner quoi?» interrogent-ils. En choisissant une voiture particulière, ils ont adopté une ligne de conduite. Consciemment et inconsciemment. Celle d'avoir un comportement comsumériste raisonné et, finalement, raisonnable. Ça, c'est pour le fond.

Pour la forme, ils prouvent qu'une même voiture peut rouler plus de 15 ans ou parcourir 400 000 km si l'on sait en prendre soin et lui être fidèle.

Professeur à l'École des sciences de la gestion de l'UQAM, Benoit Duguay n'est pas surpris par ces comportements. «Il y a là une dimension économique, mais pas uniquement. Ils sont très contents? Ils économisent beaucoup sur leur budget, il y a de quoi être content. Et plus longtemps on a la voiture, plus on s'y attache. Elle devient une partie de nous-mêmes», explique ce spécialiste en consommation et en communication.

Pour lui, ces attitudes et ces choix sont appelés à se multiplier. «Il existe effectivement de tels consommateurs et je prétends qu'il va y en avoir de plus en plus au prix où sont les voitures. C'est devenu très cher un véhicule automobile. Regardez, on étend les périodes de paiement, on étend les périodes de garantie.»

Benoit Duguay estime même que c'est une réflexion que les Européens ont déjà consignée. «C'est nouveau pour nous, Nord-Américains, ce comportement, car on est habitué à des voitures Kleenex, jetables, notamment avec la location.»