L'École nationale de police du Québec a été l'une des cibles de la CSST et du coroner Pierre C. Samson à la suite de l'accident mortel de la policière Mélanie Roy, en 2009. Or, depuis l'an dernier, l'école a pris une série de mesures pour tenter d'offrir une formation plus étoffée à ses jeunes aspirants.

Des pilotes de course comme Bertrand Godin, Tania Gladiuk et Marie-Laurence Paquin se sont ajoutés à l'équipe d'entraîneurs. Ils ont notamment participé à l'élaboration du cours multidisciplinaire de conduite de l'ENPQ et sont régulièrement présents sur le circuit de l'école pour aider les recrues à maîtriser les techniques de courbe et de dérapage. Leur expertise est associée à l'ajout de trois nouveautés qui sont venues bonifier la formation des aspirants l'automne dernier, soit le contrôle de dérapage, le freinage au seuil avec évitement d'obstacle et la conduite urbaine sur l'un des deux simulateurs dont l'école s'est dotée. Tout ça a fait bondir le nombre d'heures de formation de 24 à 36.

«On a été ciblés, reconnaît d'emblée Yves Bissonnette, responsable de la formation de conduite d'urgence à l'ENPQ. Le nouvel équipement, on a pris l'initiative de l'acheter à même les budgets de l'ENPQ. On sait que toute formation supplémentaire est souhaitable.»

La formation a beau avoir été rehaussée, n'empêche que les dérapages sont expérimentés à très basse vitesse. Soit, les gaines de plastique Easydrift qui recouvrent les pneus arrière de l'auto permettent de faire glisser le train arrière, mais il est impossible de ressentir à 40 km/h ce qui survient réellement lors d'un dérapage à haute vitesse. D'autant plus que «très peu de jeunes aspirants sont habitués à la taille des véhicules de patrouille», reconnaît M. Bissonnette.

Mais ce dernier est néanmoins convaincu que la nouvelle formation est adéquate: «Nous estimons qu'en sortant d'ici, les aspirants ont les outils pour faire face à leur travail. Notre formation se compare avantageusement aux autres. Et, après trois ans en techniques policières au cégep et 15 semaines de formation à Nicolet, les policiers doivent aller patrouiller pour vrai», soutient M. Bissonnette.

Le coroner Samson ayant aussi recommandé la mise en place d'une formation continue pour les policiers, l'ENPQ projette d'offrir un programme de conduite avancée pour des patrouilleurs qui pourraient être appelés à jouer le rôle de moniteurs dans leurs propres corps policiers.