On l'a écrit et on l'a même chanté à maintes reprises, l'hiver est dans nos gènes. Il est donc étonnant de penser que bien des conducteurs québécois sont encore intimidés par la saison blanche.

Pourtant, c'est le cas. Les techniques propres à la conduite hivernale ne sont pas innées, même si on est venu au monde dans un pays qui vit sous la neige presque cinq mois par année. Et comme elles ne sont (malheureusement) pas enseignées quand on suit le cours obligatoire pour obtenir le permis de conduire, bien des conducteurs se sentent désarmés quand vient le temps de prendre le volant lorsque la chaussée est enneigée.

Il faut toutefois savoir que les cours de conduite préventive hivernale sont de plus en plus accessibles. La formation offerte au circuit ICAR, à Mirabel, peut être une excellente façon de se familiariser avec les techniques de conduite, ou de rafraîchir ses réflexes dans un environnement sécuritaire.

Le cours de deux heures - trente minutes de formation théorique et une heure et demie en piste - coûte 249 $, mais il faut souvent être à l'affût des promotions, parce qu'on propose souvent des rabais. Pour le prix, on fournit trois types de véhicules, utilisés pour illustrer les différents comportements expérimentés sur la route : un parcours de slalom et de freinage est négocié à la fois au volant d'une sous-compacte à traction et d'un multisegment à quatre roues motrices, alors qu'une puissante berline à propulsion est utilisée pour bien expérimenter le survirage sur l'anneau de dérapage. Au terme de la formation, on permet aux gens de faire deux ou trois passages avec leur propre véhicule, histoire de sentir comment il se comporte.

« On a choisi de fournir les voitures parce qu'on peut ainsi être sûrs qu'elles sont en bon état, explique Élie Arseneau, pilote, formateur et directeur de l'Académie ICAR. Elles sont équipées de bons pneus d'hiver et, souvent, les jeunes qui suivent la formation n'ont pas de voiture. »

En effet, 60 % de la clientèle est constituée de jeunes de 16 à 20 ans qui viennent tout juste d'obtenir leur permis de conduire. « Ce sont leurs parents qui leur offrent la formation, car ce ne sont pas les jeunes qui viennent s'acheter un cours de conduite préventive, reconnaît M. Arseneau. Cela dit, ils arrivent ici pour apprendre des techniques de sécurité, mais ils partent avec un gros sourire. »

C'est en effet particulièrement grisant de maîtriser un dérapage au volant d'une grosse Mustang GT !

La formation de conduite préventive hivernale d'ICAR est offerte cinq fois par jour, les samedis et dimanches, de la mi-janvier à la mi-mars, ou plus tard si la température le permet. L'accès est limité à 12 inscriptions, l'encadrement est assuré par 6 instructeurs, dont 4 qui sont en tout temps à bord des voitures pour accompagner les élèves.

 Information : www.circuiticar.com/academie.html

Avoir une bonne position de conduite

« C'est la base, et c'est quelque chose qui a été longtemps négligé, explique Élie Arseneau. Les mains sont placées sur le volant à 9 h 15, on s'installe suffisamment proche pour que notre poignet s'appuie au sommet du volant tout en gardant l'épaule bien appuyée au siège. Aussi, pensez à boucler la ceinture sous le manteau ; l'espace créé par la présence du manteau d'hiver pourrait réduire l'efficacité de la ceinture abdominale et même causer des blessures aux organes internes en cas d'impact. »

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Regarder devant

« Premièrement, il faut toujours regarder au loin, dans la direction où l'on veut s'en aller, explique M. Arseneau. Les rétroviseurs latéraux doivent être placés de façon à ce que l'on aperçoive uniquement la poignée des portières. On augmente ainsi considérablement notre champ de vision, nous permettant ainsi de vérifier nos angles morts une seule et unique fois. On garde ainsi un maximum d'attention vers l'avant, assurant un meilleur temps de réaction en cas d'imprévus. »

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Le freinage au seuil

Une roue bloquée offre moins d'adhérence. « Même un bon système ABS entraîne en une série de microblocages quand l'adhérence est précaire, explique l'instructeur Julien Jousse, pilote et détenteur d'un brevet français de formateur en sport auto. Un freinage au seuil, à l'image de ce que fait un pilote de course, est nettement plus efficace. Bien sûr, la technologie est en voie de rattraper l'humain dans bien des cas, mais ce n'est pas encore le cas sur la neige, même si certains systèmes de freinage ABS sont devenus très perfectionnés. »

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Conserver l'adhérence

On apprend aux élèves ce qui influence le contact et la friction des pneus, selon leur type. On aborde aussi comment le transfert de poids subi par un véhicule peut influencer le degré d'adhérence des pneus. « Aussi, un pneu offre un maximum de traction quand il fait une seule chose à la fois, explique Élie Arseneau. Soit il tourne, soit il freine. Il faut donc s'assurer d'avoir ralenti suffisamment avant de tourner le volant. »

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