Un conducteur averti en vaut deux, et c'est encore plus vrai quand on circule sur une chaussée enneigée ou glacée. Pour bien des conducteurs, conditions de route hivernales riment avec stress intense. Un état d'esprit qui peut changer quand on adopte les bonnes habitudes et qu'on apprend les bonnes techniques.
AVANT DE PARTIR
Avant de démarrer, il faut s'assurer d'avoir une bonne vision au volant, car cela peut nous soustraire à certaines situations fâcheuses. Il faut donc passer en revue le niveau du liquide lave-glace de même que l'état des essuie-glaces. Les lames des essuie-glaces peuvent justement s'assécher pendant l'été, de sorte qu'il peut se former de petites fissures à leur surface, ce qui réduit grandement leur efficacité. Phares et feux de position doivent aussi fonctionner et être propres, car il faut non seulement bien voir, mais aussi être bien vu. Enfin, il faut s'assurer d'être à l'aise au volant; on ne conduit pas sa voiture avec des vêtements de motoneige!
LA BONNE ATTITUDE
Ne pas surestimer ses capacités et ne pas sous-estimer les conditions routières. Il est d'abord et avant tout important de réduire notre vitesse et de toujours garder une distance sûre avec le véhicule qui nous précède, particulièrement par mauvais temps. Savoir où regarder fait aussi toute la différence: «Il faut toujours porter notre regard au loin, où l'on veut aller, explique Carl Nadeau, de l'Académie Carl Nadeau. C'est très important de ne jamais fixer ce qui nous fait peur, car on risque à tout coup de diriger la voiture dans cette direction.»
FREINER AVEC EFFICACITÉ
Les situations d'urgence sont parfois inévitables, et c'est alors qu'il faut connaître les bonnes techniques pour qu'elles ne se transforment pas en accidents. Les freins sont bien sûr nos meilleurs alliés. «Il faut utiliser au maximum le système ABS des voitures modernes, explique Carl Nadeau. Surtout, on ne doit pas pomper la pédale; c'est la pire façon de ralentir un véhicule sur surface glissante.» Freiner au seuil est encore plus efficace, mais la technique est plus difficile à maîtriser. Enfin, il faut éviter de tourner le volant et freiner en même temps, car les pneus sont beaucoup plus efficaces quand on leur demande de faire une seule chose à la fois.
GARDER LA MAÎTRISE
Quand le dérapage est inévitable, il ne faut surtout pas brusquer le véhicule, car cela risque d'accentuer un indésirable transfert de poids qui aura pour effet d'accélérer le mouvement de dérapage. Mais c'est plus facile à dire qu'à faire, c'est pourquoi il est pertinent de suivre une formation de conduite hivernale, car expérimenter en toute sécurité le dérapage d'un véhicule vaut son pesant d'or. «On enseigne principalement la vision, la technique de prise du volant, le transfert de poids de la voiture, comment savoir déséquilibrer la voiture, comment prévoir ses réactions et comment maîtriser la technique de dérapage contrôlé», énumère Franck Kirchhoff, propriétaire de l'école Mécaglisse.
MISE À NIVEAU
Suivre un seul cours est-il suffisant? «Au bout de quelques années, on oublie, même si on continue à s'exercer un peu sur la route, soutient Franck Kirchhoff. Il faut s'exercer parce que ce ne sont pas des techniques qui sont instinctives.» Néanmoins, expérimenter les manoeuvres d'urgence une fois vaut mieux que rien: «En dedans de soi, l'ordinateur doit être allumé», soutient Claude Bourbonnais, qui enseigne depuis plusieurs années les techniques de conduite préventive hivernale. «D'accord, on est moins précis avec le temps, mais, au moins, on aura appris quoi faire avec le volant. Au lieu de simplement guider sa voiture sur la route, on devient un meilleur conducteur.»
PERFECTIONNEMENT
Il existe aussi des écoles de pilotage où l'on enseigne des techniques encore plus perfectionnées qui s'apparentent au pilotage de rallye. Si ces cours attirent davantage les passionnés de pilotage, ils ajoutent des cordes à l'arc de chaque conducteur. «Le stress est bien plus présent à haute vitesse», explique Jean-Sébastien Sauriol, d'Ice Driving Canada, qui offre des cours sur un circuit de course aménagé sur un lac gelé. «Ça leur permet de devenir plus calmes quand l'auto se met à glisser, ils peuvent rapidement apporter les correctifs nécessaires. On observe ainsi moins de pics de leur rythme cardiaque.»
> Académie Carl Nadeau: www.driftschool.ca
> École de pilotage Mécaglisse: www.mecaglisse.com
> École de contrôle automobile hivernale Claude Bourbonnais: www.claude-bourbonnais.com
> Ice Driving Canada: www.icedrivingcanada.com/fr
> Académie de pilotage ICAR: www.circuiticar.com
> École de pilotage Sanair : www.sanair.ca