Un État fort, un secteur privé robuste et un mouvement coopératif bien organisé. À quoi correspond cette définition? À la Suède sociale-démocrate des années 70? Non, c'est le système qui évalue la sécurité des véhicules automobiles aux États-Unis.

Aux États-Unis, trois organismes se font concurrence, se surveillent mutuellement et se complètent pour tester la sécurité des autos et informer le public.

La NHTSA: Oncle Sam

La National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), qui relève du ministère fédéral des Transports, fait des tests d'impacts sous divers angles et attribue depuis 1978 des cotes aux véhicules vendus aux États-Unis. Comme les modèles américains sont essentiellement les mêmes que les canadiens, ces cotes (www.safercar.gov/Safety"Ratings) sont utiles quand on magasine pour une auto, neuve ou usagée. Ces cotes vont d'une étoile à cinq étoiles. La NHTSA concentre ses budgets aux angles d'impact à l'avant et sur les côtés, et aux capotages (les accidents les plus mortels). Une étoile signifie qu'en cas d'impact, un occupant a un risque élevé d'être blessé ou tué. À l'opposé, la cote 5-étoiles signifie un risque relativement bas.

Les cotes 5-étoiles de la NHTSA sont très suivies par les médias et les tests d'impacts faits au laboratoire d'East Liberty, en Ohio, peuvent être vus sur internet.

Les constructeurs automobiles font tout pour que leurs modèles obtiennent une bonne cote. Une mauvaise cote place un modèle en net désavantage sur le marché.

En 2011, la NHTSA a changé et durci sa façon de tester et d'évaluer la sécurité des véhicules. Les constructeurs, qui obtenaient 4 ou 5 étoiles pour la majorité de leurs modèles, doivent désormais travailler plus fort. Mais il faudra quelques années avant que la nouvelle base de données permette de comparer comment chaque modèle évolue d'une année à l'autre.

L'IHSS: l'auto sous le regard des assureurs

Pour les compagnies d'assurance, chaque dollar payé en réclamation pour blessure ou dommages est un dollar de moins en profits. Elles ont intérêt à ce que les autos et VUS soient sûrs. Dès 1959, les assureurs américains ont fondé l'Insurance Institute for Highway Safety (IIHS). En 1992, l'IIHS a ouvert son propre centre de tests d'impact à Ruckersville, en Virginie.

L'IIHS attribue des cotes aux véhicules allant de «bon», «acceptable», à «marginal» et «mauvais». Les mentions «Top Pick» (premier choix) «Top Pick Plus» sont recherchées par les consommateurs et convoitées par les constructeurs. Les cotes de l'IIHS se trouvent sur internet en cherchant «IIHS» et «ratings».

L'IIHS teste les collisions arrière et la résistance des toits, ce que ne fait pas la NHTSA. Mais la NHTSA évalue les risques de capotage, une considération importante pour les acheteurs de VUS.

Consumer Reports: chien de garde du consommateur

Le magazine de l'Union des consommateurs américains, Consumer Reports, ne fait pas de tests d'impacts à son centre d'essais de East Haddam, au Connecticut. Mais cette institution respectée par le public et redoutée par les constructeurs automobiles fait des tests de capotage depuis 1988. Le magazine a été le premier à mettre le public en garde contre la vulnérabilité des VUS par rapport aux voitures. Le magazine est à l'origine des tests de capotage fédéraux instaurés par la NHTSA en 2003.

Consumer Reports, dès 1956, a aussi fait des tests exhaustifs sur les ceintures de sécurité, démontrant leur inefficacité à l'époque et faisant pression pour qu'elles soient obligatoires dans toutes les voitures.