Achat ou location? C'est l'éternelle question que l'on se pose lorsqu'on décide d'acquérir une voiture - ou de la changer. La location est tout indiquée pour qui change de voiture comme de chemise. Mais pour les autres, qu'en est-il réellement?

LES AVANTAGES

Le locataire connaît la dépréciation

Contrairement à un propriétaire, le locataire n'assume aucun risque lié à la valeur de revente de la voiture sur le marché de l'occasion. Un exemple? Si une voiture a été endommagée dans un accident grave, sa valeur de revente s'en trouvera diminuée même après les réparations. Le locataire n'a pas à se soucier de ce scénario. Comme il n'est pas vendeur, il n'aura pas non plus à subir les conséquences d'un problème détecté sur un modèle ou de la mauvaise réputation de celui-ci. Il retournera la voiture à la fin du bail sans se soucier de sa valeur marchande. Il n'aura jamais à essayer de se débarrasser d'un citron à bon prix.

Il ne faut pas oublier que le contrat de location détermine à l'avance le montant de dépréciation à la fin du bail (pour établir les mensualités). Et qu'il n'est pas rare que cette dépréciation soit sous-estimée pour offrir des mensualités raisonnables.

Contrairement au propriétaire, «le locataire connaît le montant de dépréciation et sait que cela ne peut pas être pire», commente Éric Brassard, comptable agréé, planificateur financier et auteur de l'ouvrage Finance au volant.

De petites mensualités

La période d'amortissement réelle d'une location varie de 70 à 75 mois, en moyenne. Celle d'un prêt automobile, de 48 à 60 mois, en général. Les mensualités d'une location sont donc moins élevées que celles d'un prêt. L'avantage de petites mensualités est double à cet égard: elles conviennent mieux à ceux qui ont un budget serré ou elles permettent d'effectuer d'autres transactions, placements ou achats. Attention, cette dernière possibilité ne s'applique pas pour quiconque loue perpétuellement.

Préférable pour ceux qui changent souvent de voiture

Les consommateurs qui changent souvent de voiture devraient se tourner vers la location. Cela leur simplifie la vie et leur revient souvent moins cher que s'ils achetaient puis revendaient un véhicule tous les deux ou trois ans. Dans leur cas, la dépréciation leur est en général plus avantageuse.

Pas de démarches de vente

Certains diront que l'avantage de la location est que l'on n'a pas à se lancer dans un processus de vente de voiture. Un argument que l'on peut trouver un peu léger, mais qui semble plaire à beaucoup de consommateurs qui ne sont pas vendeurs dans l'âme.

LES INCONVÉNIENTS

Une démarche plus complexe que l'achat

Plusieurs personnes résistent à la location, car elles trouvent le processus trop compliqué.

D'autres sont attirées par les petites mensualités, mais louent souvent pour de mauvaises raisons, pensant - à tort - que cela permet plus de déductions fiscales ou plus d'économies de taxes. «C'est un produit financier plus complexe techniquement qu'un prêt, dit Éric Brassard. Il ne faut pas raisonner en mensualités. C'est une dette que l'on paye. Il y a une valeur résiduelle, un retour de la voiture à la fin ou au milieu du bail, les assurances, etc. Les gens se font souvent avoir.» C'est le taux d'intérêt qui fait foi du coût, rappelle-t-il dans son ouvrage.

Difficulté de résilier un contrat

Résilier un bail consiste à rembourser le solde de la dette, duquel on soustrait la valeur de la voiture. Cela s'apparente à une pénalité qui diffère selon la valeur du véhicule et selon le nombre de mois qu'il reste au contrat au moment de la résiliation. «C'est la différence entre la valeur de la voiture et le solde de la dette», indique M. Brassard, qui conseille, au moment de la résiliation, de bien définir le solde et de ne pas laisser le concessionnaire déterminer seul la valeur de la voiture.

Restrictions d'utilisation

Certaines restrictions d'utilisation s'appliquent à la location d'une voiture. N'étant pas officiellement propriétaire du véhicule, le locataire ne peut le modifier comme il l'entend. Tout changement doit théoriquement respecter le manuel de l'utilisateur, à moins que le locataire soit sûr d'acheter la voiture à la fin du bail. En cas de déménagement à l'étranger, le locateur peut ne pas avoir le droit d'utiliser la voiture, à moins d'une autorisation du concessionnaire.

Frais à acquitter à la fin du bail

Tout contrat de location de voiture mentionne généralement que les dommages qui excèdent une usure normale seront facturés au locataire à la fin d'un bail, ce qui peut occasionner de mauvaises surprises...

Il est important d'avoir pris connaissance des modalités de retour... à l'achat! Le locateur ne peut pas décider seul ce qui est considéré comme de l'usure normale. «Les évaluations sont souvent exagérées», prévient l'Association pour la protection des automobilistes.