L'électrification ou l'hybride rechargeable seront un jour un passage obligé pour tout constructeur de moindre envergure.

Certains résisteront, certes, mais devront se résigner à occuper un pan de marché marginal, une chasse gardée qui attirera toujours son lot d'inconditionnels. Il est donc fort logique de voir le groupe Renault-Nissan, né en 1999 des suites d'une alliance stratégique d'une envergure impressionnante, explorer les limites de ce nouveau créneau.

Sa dernière création sous forme de concept, la Renault DeZir, tente d'éliminer l'appréhension des amateurs de conduite sportive, appréhension liée à la mauvaise perception de ces véhicules lorsqu'on se penche sur leur tenue sur des routes sinueuses.

Pour emprunter cette route, déjà pavée par des concurrents, Renault a habillé cette DeZir d'une carrosserie certes agressive qui met en évidence l'hexagone luisant sur sa calandre. Cette agressivité témoigne également d'un souci du détail qui prévaut sur la plupart de ces oeuvres, soucis qui est hélas souvent laissé de côté lorsque se fait la transition à la mise en production (contraintes économiques, de sécurité, de praticité, entre autres).

C'est pourtant dans ces nuances que réside sa beauté tortueuse, certes jazzée. Que ce soit son arrière fortement creusé et habité de stries inspirées des ondes qui oscillent à la surface de l'eau, les différents endroits piqués parsemés sur sa robe rouge ou même ses portières à ouverture verticale dont les pentures placées en diagonale l'une de l'autre, on ne se lasse pas. Cette pureté a un effet certain sur l'aérodynamisme, alors que le coefficient de traînée n'est que de 0,25 Cx. Ne parlons cependant pas de l'intérieur, qui semble avoir été dessiné par un concepteur de décors de films de science-fiction ayant un ami orthopédiste...

Entièrement électrique

À la manière des supervoitures à moteur à combustion, la DeZir se remue à l'aide d'un moteur logé au centre du châssis un peu en retrait vers l'arrière pour assurer un rapport de masses le plus homogène possible entre la proue et la poupe.

Refroidi par les branchies latérales, il dégage une puissance de 150 chevaux (110 kW) et un couple de 167 livres-pied. Alimenté par une batterie au lithium-ion (tout ce qu'il y a de plus conventionnel à l'heure actuelle), il peut s'exprimer sur 160 km avant d'épuiser ses réserves. Le temps de recharge peut par la suite varier de 8 heures (lorsque l'auto est branchée à une prise domestique) à 20 minutes pour 80% de la charge (lorsqu'une prise de 400 V est sollicitée). En outre, la batterie bénéficie d'un système de récupération de l'énergie cinétique comme moyen de recharge secondaire.

Malgré sa puissance disons limitée par rapport aux ténors sportifs actuellement en production, la DeZir est loin d'être lambineuse. Sa coque en Kevlar et son châssis tubulaire emprunté au bolide de la série Mégane Trophy témoignent d'un poids étudié qui atteint les 830 kg. Ce poids ainsi qu'un moteur nerveux dès la moindre sollicitation permettent d'afficher des performances fort honorables: le 0-100 km/h est abattu en 5 petites secondes pour atteindre les 180 km/h en pointe.

Ce prototype sera dévoilé en première au Mondial de l'automobile de Paris qui se tiendra du 2 au 17 octobre.

Photo fournie par Renault

La Renault DeZir