L'idée n'est pas innovatrice, loin de là. Les designers s'y réfèrent même souvent, comme pour appliquer à nouveau une recette éprouvée, susciter des émotions latentes inhérentes à l'antérieur. Les références au passé dans le stylisme automobile sont maintenant usuelles.

La Vermot Veritas RSIII s'inscrit indéniablement dans cette mouvance. S'attaquer au néo-rétro est et sera toujours une activité hasardeuse. La complexité réside dans la réinterprétation qui peut, quelquefois, s'avérer maladroite, voire caricaturale (souvenez-vous du Chevrolet SSR). Le risque n'a cependant pas empêché la société allemande Vermot de tenter quelque chose. Le résultat n'inspire aucune sobriété.

 

A priori, l'engin n'est pas d'une beauté déconcertante. Le caractère tortueux de ses flancs, qui sont tous deux crevassés à outrance, et les petits déflecteurs rivetés sur leurs parties inférieures troublent l'homogénéité. La grille striée située aux confins de l'éléphantesque capot et surmontée des phares taillés en pointe laisse également perplexe.

 

Cependant, lorsque l'on regarde la RSIII de l'arrière, on découvre une pureté des lignes insoupçonnée, qui n'est pas étrangère à son inspiration originale: les voitures de course des années 50 (pensons, entre autres, à la mythique Jaguar C-Type, d'une beauté intemporelle). L'entreprise a, en fait, puisé dans son passé façonné d'un fait d'armes important: elle est devenue, en 1951, la première écurie d'origine germanique à s'inscrire au championnat de Formule 1 constitué un an auparavant.

 

 

Pour mouvoir cet objet tout à fait singulier, il faut compter sur un groupe motopropulseur extravagant. La bête fait appel à un V10 d'origine BMW (il s'agit du moteur qui équipe présentement la berline m5 et le coupé M6). D'une cylindrée de 5 litres, ce 10-cylindres fait 507 chevaux à 7500 tours/minute et un couple de 383 livres/pied à 6100 tours/minute. Il peut être équipé, au choix, d'une boîte manuelle de six rapports ou d'une boîte séquentielle dotée d'un rapport de plus. Spectaculaire, n'est-ce pas?

 

Néanmoins, ce qui impressionne le plus, c'est la faible masse totale de l'auto: 1080 kg, 35 de moins qu'une Mazda MX-5. Cette prouesse est obtenue grâce, en partie, à une carrosserie faite entièrement de fibre de carbone. Cela permet d'atteindre un rapport poids/puissance de 2,13 kg par cheval-vapeur. À titre de comparaison, la nouvelle Ferrari 458 Italia fait 2,42 kg par cheval-vapeur.

 

Opulence

 

Bien entendu, lorsque l'on applique dans la réalité tangible ces caractéristiques techniques, les données dépassent l'entendement: un 0-100 km/h achevé en 3,2 secondes et une vitesse de pointe de 347 km/h. Seules les roues arrière sont sollicitées dans l'exercice. À ces vitesses, l'absence d'un véritable pare-brise risque de se faire sentir (surtout si l'on coche l'option du moteur V10 de 5,5 litres et 605 chevaux)!

 

Photo fournie par Vermot

À l'arrière, on découvre une pureté de lignes insoupçonnée.

D'abord présentée en 2008 comme prototype au Grand Prix de Monaco, la Veritas RSIII sera finalement produite à partir de janvier 2010 dans les ateliers du constructeur, situés tout près du circuit du Nürburgring.

 

Seulement 30 exemplaires seront produits par une équipe d'à peine 15 personnes. Avec un prix de base de 348 000 euros (environ 550 000$CAN), on peut véritablement parler d'opulence. Et les acheteurs devront attendre six mois avant d'en prendre possession. Selon Sabine Feuser, représentante de Brabham Racing, une filiale de Vermot, le constructeur essaie actuellement de trouver un distributeur au Canada.

Photo fournie par Vermot

Ce qui impressionne le plus, c'est la faible masse totale de l'auto: 1080 kg.