En visitant le stand de Ford au Salon de l'auto de Montréal, votre attention a peut-être été attirée par une intrigante création. La Reflex trônait aux côtés de la nouvelle Fiesta, dans une section axée sur des réalisations plus frugales. Pourtant, sa silhouette est plutôt sportive. C'est que le prototype, un coupé aux dimensions retenues, déploie ses portes papillon inversées pour masquer sa fibre verte fortement présente. Avec une consommation de 3,5 L/100 km, le qualificatif «vert» est loin d'être usurpé.

La Reflex n'est pas une étude récente. En fait, son dévoilement date d'il y a quatre ans. Son design n'est cependant pas trop désuet. Plusieurs éléments sont toujours attirants. La section bombée du capot, allusion aux muscle cars des années 60, semble s'embrancher directement dans la console centrale de l'habitacle. Les ailes arrière creusées créent l'illusion d'une voie arrière plus large, un peu à la manière d'une Porsche 911, pour mettre l'accent sur le dynamisme de l'objet.

 

Que dire également de son toit qui décrit un arc parfait, un coup de crayon qui évacue toute composante susceptible de nuire à une fluidité indélébile, fluidité analogue à celle de l'impressionnant concept Shelby GR-1 (dévoilée un an auparavant). Ses jantes ne soutiennent cependant pas cette fluidité. Concaves, elles sont surchargées par des branches immensément costaudes qui rompent avec la délicatesse générale. De plus, elles sont chaussées d'affreux pneus à faible résistance au roulement qui hypothèquent le comportement de l'auto.

 

Un cocktail diesel-électrique-solaire

 

Bien que son design soit très intéressant, ce triplace enthousiasme le plus par son groupe motopropulseur. Un moteur thermique envoie le couple aux roues avant; ce minuscule bloc turbodiesel, un quatre-cylindres de 1,4 litre, a été préparé de concert avec le groupe PSA (Peugeot-Citroën). Un moteur électrique en fait autant à l'arrière. L'engin dispose donc d'un système de transmission intégrale. Un groupe de piles au lithium-ion alimente le moulin électrique. Des panneaux solaires se chargent de fournir l'électricité à la batterie. Ceux-ci sont logés à même les phares. À l'exécution, ce tandem produit une puissance totale de 155 chevaux.

 

En recherche d'efficience

 

D'autres caractéristiques de pointe complètent l'ouvrage. Un autre panneau solaire, plus imposant celui-là et logé sur le toit, fournit l'énergie à une série de ventilateurs et refroidit l'intérieur à l'arrêt. Les ceintures de sécurité sont équipées de coussins gonflables; la prochaine génération de l'Explorer sera d'ailleurs outillée de ce nouveau dispositif de sécurité passive.

 

Christine Hollander, directrice des communications pour Ford Canada, souligne que la Reflex ne prendra jamais le chemin des concessionnaires. Comme plusieurs prototypes, cet exercice n'est qu'un étalage d'avancées technologiques.