La Nouvelle-Zélande, malgré sa petitesse et son cloisonnement géographique, a fait naître quelques grands du sport automobile.

Parmi ceux-ci, comptons Bruce McLaren, fondateur de l'écurie de F1 baptisée à son nom. Mort en 1970 au volant de sa propre voiture inscrite en championnat CanAm, la McLaren m8 (version D), il a laissé une marque indélébile dans la discipline. C'est en son honneur, et surtout en celui de Denis Hulme, son coéquipier en CanAm et seul champion du monde de Formule 1 néo-zélandais (en 1967 sur Brabham), qu'une bande de passionnés nés sur les mêmes terres se sont regroupés pour produire une bagnole inclassable. Son nom, tout simple - Hulme CanAm -, traduit cette généalogie qui trouve ses racines dans ce vieil héritage.

On ne peut dire que l'auto émeut par son design. Cependant, et il faut le souligner à gros traits, le fait de s'arrêter à ce seul degré, celui de la quête d'un objet esthétiquement abouti, serait tout simplement déplacé. Dans le cas qui nous intéresse, la carrosserie n'est qu'un outil, une réunion d'éléments pour plaquer l'auto au sol.

L'aileron avant à deux paliers rattaché à deux énormes dérives qui épousent la forme des roues ainsi que l'aileron arrière de tout aussi grande dimension sont là pour en témoigner. On dénote aussi l'intégration de clins d'oeil à l'inspiration de base, la McLaren m8, alors que les portières sont de dimensions lilliputiennes et positionnées très hautes. Le museau, en forme delta qui se resserre fortement à ses confins, et les roues quasi découvertes témoignent d'une étude approfondie du monde de la monoplace.

Moteur américain

Pour respecter le patrimoine, la Hulme CanAm est mue par un moteur Chevrolet, tout comme la McLaren m8. Les concepteurs ont opté pour un V8 nommé LS7, celui-là même qui est logé sous le capot de la fougueuse Corvette Z06.

D'une cylindrée de 7 litres, cette motorisation produit, dans ce cas, 600 chevaux et un couple de 442 livres/pied lorsqu'il atteint son point culminant de brutalité. Déposé en position longitudinale centrale, tout juste derrière le conducteur, il n'a qu'à déplacer une masse de 850 kg, une dizaine de kilogrammes de plus qu'une Smart en version cabriolet. Ce moteur pourra ultérieurement être couplé avec une boîte manuelle à six rapports ou une robotisée avec autant de vitesses.

Vous devez vous en douter, cette recette déclenche des accélérations très franches alors que le chronomètre s'arrête à 3,9 secondes lorsque l'on gagne les 100 km/h. Le fameux quart de mille (402 mètres), mesure largement utilisée en courses d'accélération, est parcouru en 11,5 secondes après un départ arrêté.

Bientôt mise en production

Jock Freemantle, président du petit constructeur, nous a confié que sa firme sollicite l'aide d'investisseurs pour assurer la création de modèles qui sont actuellement à l'état de prototypes.

Néanmoins, la Hulme CanAm sera en vente dès le milieu de l'année 2011 au prix de base de 470 000$ pour chacun des 20 exemplaires produits. Une version avec toit fermé (Hulme F1) sera offerte en 2012.