Michael Stoschek est un Allemand dans la soixantaine, très riche, milliardaire en fait. Il est le président de Brose, imposant sous-traitant dans le secteur automobile. Il est également passionné par les voitures d'époque, particulièrement celles qui ont concouru dans divers championnats de rallye, celles qui se sont époumonées sur les tracés les plus exigeants de la planète.

C'est en 2003 que lui est venu l'idée de faire ce que Lancia n'a jamais osé: revisiter l'une des plus grandes légendes du sport, la Stratos. Chris Hrabalek, designer autrichien, se lance dans la folle épopée sans le soutien de quelque constructeur que ce soit.

Deux ans plus tard, apparaît une étude de style, la Fenomenon Stratos. Présentée à Genève, elle attire l'attention 35 ans après le dévoilement à Turin du concept qui a fait naître la Stratos, celui-là dessiné par la maison Bertone. Les amateurs du défunt Groupe 4 de rallye, classe reine du Championnat mondial qui a été remporté à trois reprises par la Stratos HF (1974, 1975, 1976), sont conquis malgré ses traits disons... tarabiscotés.

Pininfarina à la rescousse

Stoschek mandate en septembre 2008 nul autre que le carrossier turinois Pininfarina pour la construction d'une version fonctionnelle de la création. La division des projets spéciaux de Pininfarina concentre son attention sur une voiture déjà existante afin d'amorcer l'esquisse. Tradition oblige, on regarde du côté d'un proche parent, Ferrari, plus précisément la F430 Scuderia (remplacée depuis par la 458 Italia). La New Stratos prend forme.

D'importants changements ont été nécessaires afin d'accommoder le profil ramassé de la Stratos contemporaine. Le châssis d'aluminium de la F430 a été raccourci de 20 cm (derrière le mur pare-feu) et a été soudé à une cage de retournement faite d'acier, une manière d'augmenter la rigidité de la plateforme.

La robe déposée sur ce squelette est faite entièrement de fibre de carbone, culte du poids plume oblige (l'auto ne pèse que 1240 kg, 80 kg de moins que la F430). Cependant, le résultat n'est a priori pas si séduisant. C'est le faciès qui laisse perplexe, ses phares très anguleux semblent perdus dans cette mer charbonneuse, d'où une impression de désarroi. Tout de même particulier pour une voiture de haute performance. C'est cependant en trois quarts arrière que sa beauté prend forme. Son empattement court et ses phares circulaires intégrés au becquet arrière alimentent cette beauté.

 

Motorisation de circonstance

La New Stratos reçoit bien évidemment le coeur de sa génitrice, un V8 d'une cylindrée de 4,3 litres placé en position centrale.

Grâce à l'apport d'un nouveau boîtier de commande, d'un échappement modifié et d'une entrée d'air moins restrictive, sa puissance passe à 540 chevaux. Une boîte automatique robotisée à six rapports lui est greffée afin d'assurer des changements de vitesse ultrarapides et donc hyper efficaces. Ce groupe motopropulseur envoie le couple à de larges bottines arrière des pneus d'une largeur de 315 mm qui plantent leurs griffes au sol afin d'assurer un 0-100 km/h achevé en 3,3 secondes.

En voie d'être produite

L'émoi qu'a créé la New Stratos à son dévoilement en novembre 2010 tend à faire croire qu'elle sera produite à peu d'exemplaires.

Même Lucas di Montezemolo, grand manitou de Ferrari, s'est déplacé pour en faire l'essai sur circuit.

Une quarantaine de personnes auraient démontré de l'intérêt pour l'engin. Son caractère exclusif justifie un prix ciblé de 530 000$ (incluant la F430 employée).

Photo fournie par New Stratos

C'est en vue trois quarts arrière que la beauté de la New Stratos prend forme. Son empattement court et ses phares circulaires intégrés au becquet arrière alimentent cette beauté.

Photo fournie par New Stratos

Maximilian Stoschek, le fils du fondateur de New Stratos, sortant du bolide compact.