Mine de rien, le Journey pourrait très bien causer la surprise (la plus inattendue!) de l'année et du coup se révéler le meilleur exemple d'un croisement réussi entre une fourgonnette et un utilitaire.

La direction de Chrysler est tout, sauf avare de superlatifs à l'égard de sa dernière création: le Dodge Journey. Après être passé par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, et surtout s'être payé des angoisses rares après son divorce d'avec Mercedes-Benz, le constructeur américain retrouve son souffle et se remet à faire ce que jadis il faisait de mieux: créer.

Pour séduire une clientèle soucieuse d'espace à bord, de position haute de conduite et surtout de convivialité, Dodge crée le Journey. Voiture familiale, utilitaire, fourgonnette et quoi encore, le Journey répond par l'optimisme au désarroi actuel du marché qui ne sait trop à quel saint se vouer. Sans pour autant lancer une révolution dans son créneau, cette Dodge, à n'en pas douter, fera école et pourrait à la limite suppléer avantageusement à la fourgonnette dont les dimensions sont de moins en moins humaines.

En fait, que reste-t-il aux grandes quand un Journey sept places réalise un peu la quadrature du cercle? Les sièges du deuxième rang se basculent pour améliorer le volume de charge; coulissent pour mieux moduler l'espace et se replient en portefeuille pour permettre l'accès aux deux sièges du troisième rang. Et ce n'est là que quelques-uns des nombreux attributs de ce véhicule dont la beauté n'est pas tant dans ses innovations - toutes déjà vues ailleurs - mais plutôt dans sa capacité à (presque) toutes les rassembler sous un même toit.

 

En soit, cela est unique. Parmi les nombreuses astuces, on trouve (accrochez-vous, la phrase est longue): un coffre à gants réfrigéré, des porte-gobelets illuminés, un rehausseur pour siège d'enfants, un système de divertissement (DVD avec prises auxiliaires), deux cavités dans le plancher dans lesquelles il est par exemple possible de remiser 24 canettes de boissons gazeuses et une cachette secrète sous le coussin du siège du passager avant Ouf!

En revanche, la présentation flatte l'oeil même si la variété des grains de garnissage ou quelques ajustages mériteraient encore un effort et une réalisation moins légère. Malgré tout, c'est mieux, en fait beaucoup mieux que les dernières réalisations de Chrysler dans ce domaine.

Pour réduire le coût de conception du Journey et être en mesure de proposer des prix attrayants, Chrysler a puisé la majorité de ses éléments mécaniques dans sa banque d'organes. Ainsi, une plateforme modifiée d'une berline intermédiaire - en l'occurrence celle du duo Sebring-Avenger - fournit la structure et les moteurs. Au pluriel? En effet puisque la livrée de base (SE) s'anime du quatre-cylindres 2,4 litres (173 chevaux) alors que les versions SXT et R/T retiennent les services du V63,5 litres (235 chevaux) auquel s'arrime, en exclusivité, une boîte semi-automatique à six rapports. Mentionnons que la version quatre-cylindres épouse une transmission conventionnelle à quatre rapports. Ce groupe motopropulseur entraîne uniquement les roues avant (motrices) du Journey alors que les SXT et R/T nous offrent le privilège d'opter pour un rouage intégral.

Le Journey est certes astucieux et agréable à vivre, mais il n'est pas parfait: moteur quatre-cylindres un peu juste (et bruyant surtout), un certain laisser-aller au chapitre de l'ergonomie et une visibilité réduite vers l'arrière qui impose pratiquement l'acquisition d'une caméra de recul. Cette dernière, hélas! ne vient pas seule: il faut le système de navigation pour bénéficier de son écran. Par ailleurs, la combinaison V6 et rouage intégral est assurément celle qui suscite la convoitise, mais sa consommation importante (estimée à plus de 13 L/100 km) et son coût plus élevé (27 595$) méritent réflexion. Par chance, vous avez encore quelques jours, le Journey ne débarque dans les concessions que dans quelques jours.

L'essentiel

Chrysler fixe à 19 995$ le prix d'entrée à la gamme Journey. Selon des responsables de la marque, la version SXT à roues avant motrices (24 995$) sera la livrée la plus prisée des consommateurs.

 

La capacité de remorquage maximale de la version équipée du quatre-cylindres est de 450 kilogrammes (1000 livres). Les autres livrées, toutes équipées du V6, peuvent à l'aide de l'équipement approprié tracter une charge de 1600 kilogrammes (3500 livres).

Particulièrement élevée (pour une Dodge, s'entend), la valeur résiduelle fera du Journey un véhicule particulièrement séduisant auprès des consommateurs qui privilégient la location à l'achat.

<b>Les frais de transport et d'hébergement liés à ce reportage ont été assumés par Chrysler Canada.</b>