Aussi artificiel soit-il, le multisegment semble être là pour rester. Cette catégorie qui ratisse très large - d'où son nom - consolide son influence avec des produits aux gabarits aussi nombreux que ses appellations génériques, aussi évocatrices que celles d'un téléphone cellulaire ou d'une cafetière. Chez les constructeurs de luxe, le multisegment sous-compact cherche à satisfaire une clientèle urbaine voulant un rouage intégral pour affronter les - souvent brèves - tempêtes hivernales. Sans avoir une mécanique dernier cri, l'Audi Q3, qui est membre de la catégorie, mérite un coup d'oeil.

Son design

La catégorie des multisegments sous-compacts étant à ses balbutiements, les designers ne semblent pas s'être entièrement approprié le concept, ce qui donne des résultats quelquefois mitigés. Ce n'est toutefois pas le cas ici. Sans être un exemple de beauté, l'Audi Q3 est probablement le mieux proportionné du lot. Aux premiers abords, il ne fait pas de doute qu'il s'agit d'un produit Audi. La grande calandre monocadre en hexagone arborant les quatre anneaux est le centre d'attention avec des phares qui semblent avoir été taillés à coups de serpe. La partie arrière surprend par sa discrète référence à l'Audi Quattro dans le dessin des piliers. Un détail intéressant.

Photo fournie par le constructeur

À bord

À bord, Audi se fait prudent. Le noir, omniprésent, s'accorde avec des discrètes touches d'aluminium poli. L'intégration de l'écran du système d'infodivertissement n'est en outre pas très élégante, il semble être bien perdu au centre de cette planche de bord. Du reste, la confection est méticuleuse, c'est solidement ficelé, exempt de craquements lorsqu'on roule. Comme le suggèrent les dimensions du Q3, les places avant sont accueillantes, mais les passagers arrière se sentiront tassés. Avec 473 L comme argument, le coffre n'est pas très généreux non plus, un faible volume qu'on attribue à l'épaisseur des parois intérieures ainsi qu'au dessin du hayon.

Photo fournie par le constructeur

Sous le capot

Un seul moteur figure au menu du Q3, un quatre-cylindres de 2 L turbocompressé, le même que l'on retrouve dans l'actuel Volkswagen Tiguan. Devant une concurrence qui a gagné de l'expérience dans le domaine des moteurs suralimentés, ce moulin, qui est en fin de carrière, ne fait certes plus figure de surdoué comme c'était le cas auparavant. Pas le plus frugal, il livre des performances honnêtes avec un niveau sonore qui paraît quelque peu élevé à certains moments. La transmission, conventionnelle à six rapports, est douce, mais s'exprime avec une certaine lenteur, un délai qui devient bien apparent en mode manuel.

Photo fournie par le constructeur

Derrière le volant

Les bases architecturales du Q3 sont aussi partagées avec son cousin Tiguan. Il ne dispose donc pas de la plateforme MQB de dernière génération. Qu'à cela ne tienne, on peut s'amuser à son volant. Malgré ses 1670 kg, il paraît agile, il se place avec aisance en trajectoire. La direction, précise et commandée au moyen d'un volant élégant et bien dimensionné, est un peu vague au centre, mais propose une certaine progressivité dans la fermeté en braquage. Les jantes optionnelles de 20 po sont par ailleurs à proscrire. Avec leur flanc très mince, l'amortissement est beaucoup trop raffermi.

Photo fournie par le constructeur

Les technologies embarquées

Le Q3 accuse un retard sur le plan purement technologique. Son système d'infodivertissement MMI offert en option n'a pas une interface très conviviale en plus d'avoir une présentation qui pourrait être améliorée sur le plan esthétique. La taille de l'écran gagnerait aussi à être augmentée pour favoriser la lisibilité et le système ne propose pas les applications pour amarrer les téléphones intelligents Android et Apple. Il bénéficie cependant d'un disque dur de 40 Go et d'une excellente chaîne audio conçue par Bose.

Photo fournie par le constructeur

Le verdict

Sans pouvoir bénéficier des dernières avancées techniques qu'Audi intègre progressivement dans sa gamme pour diminuer la soif de sa gamme, le Q3 est un véhicule qui mérite tout de même une considération. Amusant sur le plan dynamique, il reçoit les accolades du rigoureux magazine Consumer Reports pour sa fiabilité, estimée bien au-dessus de la moyenne de son segment. Ses dimensions lui permettent également de bien cadrer dans un contexte urbain alors que sa transmission intégrale sied bien à un mode de vie rural. Une certaine polyvalence donc, mais dont le volume, plus mesuré que celui d'un Q5, est trop contenu pour en faire un vrai véhicule familial.

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Photo fournie par le constructeur

Points chauds

> Transmission intégrale

Contrairement à ses concurrents allemands, le Q3 n'est pas proposé de série avec une transmission intégrale. Même avec l'option, son prix de départ reste néanmoins inférieur à ces derniers.

> Bagages

Avec 473 L, le volume du coffre du Q3 se situe entre celui du Mercedes GLA (421 L) et du BMW X1 (505 L).

> Freinage

Le freinage est très bien réglé autant pour l'aspect communicatif de la pédale que la puissance et l'intervention du système ABS.

> Feux arrière

Les feux arrière ont des clignotants à diodes qui s'allument de manière séquentielle, chose qui ajoute un élément de sécurité et d'originalité.

> Caméra de recul

Le Q3 ne vient pas de série avec une caméra de recul, un élément qui est pourtant présent dans bien des voitures moins chères.

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Fiche technique

Version à l'essai: Quattro Technik

Prix (avec options, transports et préparation): 49 845 $

Moteur: L4 DACT 2 L turbocompressé

Puissance: 200 ch de 5100 à 6000 tr/min

Couple: 207 lb-pi de 1700 à 5000 tr/min

Transmission: Automatique à six rapports avec mode manuel

Architecture motrice: Moteur transversal avant, transmission intégrale

Consommation (ÉnerGuide): 10,3 L/100 km (Super)

Concurrentes directes: BMW X1, Mercedes-Benz GLA

Du nouveau en 2016?: Redessiné

Pour en savoir plus: www.audi.ca