Alors que les multisegments prolifèrent à grande vitesse pour satisfaire l'appétit insatiable pour la nouveauté, une importante sous-catégorie poursuit son cheminement. La familiale compacte sportive a beau avoir une faible empreinte sur notre marché, elle est toujours étroitement liée à l'ADN de bien des constructeurs européens. L'une de celles-ci, la BMW Série 3 Touring, nous revient cette année avec une recette légèrement retouchée et une réflexion qui rappelle que les multisegments n'ont rien inventé.

SON DESIGN

Lorsqu'on s'attarde au dessin de la Série 3 Touring, on remarque la grande adresse des designers pour intégrer le porte-à-faux arrière permettant l'augmentation du volume du coffre. Cette intégration du hayon semble naturelle et ajoute un charme improbable au design. Il n'y a rien de ringard à cet accoutrement, surtout avec les beaux dessins de jantes proposés qui permettent de cultiver une signature visuelle sportive. Du reste, la calandre respecte à la lettre les codes stylistiques de BMW avec deux cavités nasales auxquelles se greffent des phares en amandes.

PHOTO FOURNIE PAR BMW

À BORD

La Série 3 Touring a été commercialisée en 1987 (2000 en Amérique du Nord) après qu'un employé de la marque a présenté un prototype qu'il a assemblé dans son garage pour répondre aux besoins d'espace de sa famille. Ce concept survit aujourd'hui avec un coffre légèrement plus spacieux (495 L) que celui de la berline, mais surtout plus accessible. Outre cela, les passagers avant disposent d'un espace généreux pour les jambes et la tête ; c'est toutefois plus étriqué à l'arrière. On sent une rigueur dans l'assemblage, mais certains plastiques lustrés déjà rayés malgré les 4000 km du modèle d'essai laissent perplexe par rapport à la pérennité.

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SOUS LE CAPOT

Seuls deux moteurs se partagent le capot de cette Série 3 Touring, des quatre-cylindres de 2 L turbocompressés. Si le bougon moulin turbodiesel est à proscrire, le moteur à essence servi de série est une probante démonstration du grand talent de motoriste de BMW. A priori pas très charismatique avec son chant rugueux et artificiel venant des haut-parleurs, il livre sa puissance dans un mélange d'onctuosité et d'empressement. Très peu de quatre-cylindres turbos peuvent se targuer d'offrir un temps de réponse si court. La transmission ZF à huit rapports reste une référence autant pour sa rapidité d'exécution que pour l'aspect soyeux de sa prestation.

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DERRIÈRE LE VOLANT

La Série 3 a constamment été citée comme la mesure étalon en matière de dynamisme. Plus consensuelle, cette dernière génération peut rappeler le brio de ses prédecesseures, mais il faut choisir les bonnes options. Ainsi, le groupe M Performance devient un incontournable avec ses freins plus incisifs et la suspension adaptative. Ainsi agrémentée, elle affiche une grande neutralité en virage, de l'aplomb. La direction reste cependant une énigme impénétrable. Autant elle taille au scalpel les virages, autant elle laisse un arrière-goût amer. Elle se comporte de manière trop artificielle, faisant ombrage à l'interaction que l'on souhaiterait avoir avec le train avant.

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LES TECHNOLOGIES EMBARQUÉES

Ici, c'est plutôt ce qui ne figure pas sur la liste d'équipement de série qui attire l'attention. Malgré un prix de départ de près de 51 000 $, la Série 3 Touring ne dispose pas de détecteur d'angle mort, de régulateur de vitesse adaptatif ou de caméra de recul. Tout ça n'est accessible que si vous déboursez des sommes additionnelles. Le système d'infodivertissement iDrive reste pour sa part déchiffrable, si on lui accorde du temps pour bien en comprendre les rouages. La chaîne audio harman/kardon offerte par l'entremise d'un groupe d'équipement optionnel propose un rendement plus que convaincant, autant dans les hautes que dans les basses fréquences.

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VERDICT

Équipée de série d'un excellent moteur sobre ainsi que d'un rouage intégral qui permet de danser avec élégance sur la neige, cette Série 3 Touring est certes une option séduisante. Elle n'est pas aussi généreuse en espace que la Volvo V60 ou l'Audi Allroad, mais l'attrait de la configuration familiale est bien présent. La principale pierre d'achoppement dans son cas est le prix, beaucoup trop élevé. Avec le souffle de plus en plus insistant des constructeurs généralistes qui proposent des modèles bien outillés, les constructeurs de luxe ne pourront pas encore longtemps se permettre d'offrir des modèles « d'entrée de gamme » si peu équipés pour la facture à acquitter.

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OBSERVATIONS

> De l'espace pour la tête

La ligne de toit haute de cette Série 3 Touring permet un excellent dégagement pour la tête et une très bonne visibilité.

> Question d'équilibre

Malgré le fait qu'elle soit familiale, la répartition des masses entre l'avant est l'arrière est pratiquement parfaite (51,6% à l'arrière) ce qui contribue au bon comportement de la voiture.

> Compartiment à bagages

Le coffre arrière dispose d'un volume de 495 L, à peine 15 litres de plus que la berline, mais cet espace plus s'agrandir en abaissant les sièges et est plus accessible en raison de la grande ouverture du hayon.

> Récupérer et bien utiliser l'énergie

La Série 3 Touring dispose d'un système de récupération de l'énergie au freinage et lorsque le conducteur lève le pied pour recharge la batterie, éliminant ainsi l'obligation de constamment utiliser l'alternateur.

> Rouler même avec un crevaison

Ce modèle est équipé de série de pneu à affaissement limité permettant de rouler sur une distance de 150 km à une vitesse maximale de 80 km/h même avec une crevaison.