Il ne suffit pas d'être constructeur allemand pour jouer les vedettes parmi les modèles de luxe d'entrée de gamme. Encore moins d'avoir été élue voiture de l'année en 2009. La Buick Regal, née Opel Insignia, ne se compare pas à une Mercedes classe C, une BMW série 3 ou une Audi A4. Question d'aura, de brio et de prix. Retour sur la carrière en demi-teinte de cette Buick.

En février dernier, dans le cadre d'une rubrique sur ces modèles dont le Québec pourrait se passer, on retrouvait étrangement parmi les flops du marché la Buick Regal. Seulement 124 unités ont trouvé preneur au cours de l'année 2014 au Québec. C'est peu considérant les nombreuses mises à niveau dont a fait l'objet cette berline. Outre un coup de plumeau à la carrosserie et l'habitacle, ajoutons la présence (en option) d'un rouage à quatre roues motrices, aide à la conduite souvent recherchée pour affronter la saison blanche.

Pas trop compliquée, l'offre de Buick se limite à trois déclinaisons de la Regal. À l'acheteur ensuite de pimenter le tout à l'aide d'une série de groupes d'options. La liste des caractéristiques est complète, notamment en matière de connectivité. Outre l'offre Onstar, la Regal propose - comme de nombreux produits GM d'ailleurs - de se connecter à l'internet à bord moyennant un abonnement mensuel.

À l'avant, l'environnement est très séduisant avec ce tableau de bord en vague, qui se prolonge jusqu'aux contre-portes. Cet effet visuel s'accompagne d'une richesse apparente qui croît bien sûr en optant pour la version GS, la plus attrayante de toutes avec ses sièges affleurants. Rien à redire sur la position de conduite (facile à traquer grâce aux nombreux ajustements), mais regrettons l'absence d'un réel repose-pied.

Grâce à de larges portières, l'accès aux places arrière se révèle aisé; mais attention tout de même de ne pas vous cogner la tête (à l'entrée comme à la sortie) contre le pavillon surbaissé pour donner à cette berline des airs de faux coupé. Pour pallier cet inconvénient et la garde au toit qui s'en trouve forcément réduite, l'assise de la banquette est plantée trop près du plancher.

Ne vous laissez pas tromper par les généreuses dimensions extérieures de la Regal. Bien qu'elle soit plus longue, plus large et étonnamment plus haute que les A4, Série 3 et Classe C, la carrosserie de cette Buick enveloppe un empattement plus compact. À l'avant, ça va, mais à l'arrière l'américaine a peine à soutenir la comparaison, notamment à propos du dégagement pour la tête et les épaules.

En revanche, la Regal se montre plus accueillante pour les bagages avec un coffre plus volumineux. Ce dernier l'est encore davantage en sacrifiant les dossiers de la banquette qui se rabattent individuellement (60/40).

Le poids de la sécurité

L'architecture technique de la Regal n'a plus de secret. Elle est partagée depuis quelques années par plusieurs filiales de GM, ce qui représente un gage de fiabilité et fait l'objet de constantes évolutions. La dernière en date a consisté à lui arrimer - un peu tard - un rouage intégral. Développé Haldex, celui-ci est en mesure de redistribuer jusqu'à 90% du couple aux roues arrière et se double d'un différentiel électronique à glissement limité. Hélas cette quincaillerie ajoute une centaine de kilogrammes à cette auto qui n'était pas reconnue pour sa légèreté.

Même si sa conception remonte à quelques années déjà, le châssis ne paraît pas son âge. Il offre tout à la fois la précision de conduite et l'équilibre attendus, sans roulis très marqué. De cette façon, le comportement est vraiment agréable, surtout que la voiture bénéficie de veilles électroniques aidant à la motricité, au freinage (d'ailleurs excellent sur la GS surtout qui bénéficie d'étriers Brembo à l'avant) et à la précision de la trajectoire. On se désole par contre du diamètre de braquage plutôt grand de cette auto.

La surprise - car il y en a une - concerne la présence d'un quatre-cylindres de 2 L suralimenté par turbocompresseur de 259 chevaux. Ce dernier n'a aucun mal à faire oublier le souffreteux 2,4 L atmosphérique qui l'anime toujours aux États-Unis. Plutôt costaud, ce moteur turbo n'a cependant pas le moelleux des mécaniques Audi et BMW de cylindrées identiques. Pas plus - et c'est ici que le bât blesse - une consommation aussi raisonnable. Les cotes relevées au cours de cet essai sont décevantes, d'autant plus que les rivales présumées de la Buick affichent de bien meilleurs résultats, notamment sur un parcours urbain.

Cette contre-performance s'explique de plusieurs manières, mais retenons les deux principales: le poids et le nombre de rapports de la boîte de vitesse. Cette dernière compte six vitesses et sa gestion apparaît toujours aussi inconséquente. Elle met du temps à sélectionner le rapport adéquat et coupe ainsi l'élan du moteur. Cela dit, dans le cadre d'une conduite coulée ou d'une accélération graduelle, le duo moteur-boîte exécute correctement son travail. À noter que la motorisation de la GS n'est pas plus puissante, mais a pour seul but d'offrir une plage d'utilisation un peu plus large. En d'autres mots, les 295 lb-pi se manifestent plus tôt.

Berline plutôt bien sous tous rapports, la Regal ne peut opposer à ses aristocratiques rivales que sa robustesse discrète et sa ligne aimable, mais trop impersonnelle et une fiabilité maintenant éprouvée. Ces arguments auraient sans doute suffi à convaincre les consommateurs seulement si le prix demandé avait été sérieusement révisé à la baisse.

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L'essentiel

> Marque/Modèle: Buick Regal

> Fourchette de prix: 33 295 $ à 40 695 $

> Coût des frais de transport et de préparation: 2000 $

> Consommation réelle: 11,3 L/100 km (AWD)

> Pour en savoir plus: www.gm.ca

Technique

> Moteur: L4 DACT 2 litres turbo

> Puissance: 259 ch à 5 300 tr/min

> Couple: 295 lb-pi entre 3000 et 4000 tr/min

> Rapport poids-puissance: 1796 kg

> Poids: 6,93 kg/ch

> Mode: Intégral

> Transmission de série: Automatique 6 rapports

> Transmission optionnelle: Manuelle 6 rapports (traction seulement)

> Direction / Diamètre de braquage (m): Crémaillère / 11,6

> Freins av-arr: Disque/Disque

> Pneus (av-arr): 235/50R18

> Capacité du réservoir / Essence recommandée: 70 litres / ordinaire 

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Nous aimons

> Fiabilité éprouvée

> Connectivité évoluée

> Comportement sain



Nous aimons moins

> Prix à revoir à la baisse

> Modèle GS pratiquement sans intérêt

> Dégagement à l'arrière