Quand on m'a remis les clefs de la nouvelle sous-compacte de General Motors, la Chevrolet Sonic, j'étais convaincu que j'allais passer une semaine bien ordinaire au volant d'un autre modèle bas de gamme issu du partenariat entre le géant américain et le constructeur sud-coréen Daewoo. Or, mon préjugé a vite cédé sa place à une très agréable surprise.

Avec la Sonic, plus redevable à Opel qu'a tout autre intervenant, GM s'est enfin doté d'une petite voiture d'accès à la gamme qui prend la relève de l'Aveo et de toutes ces petites voitures plus ou moins insipides que la marque Chevrolet a osé nous faire avaler au cours des deux dernières décennies. Souvenez-vous de la Pontiac Firefly, notamment!

Cela illustre bien tout le pouvoir de conviction d'une entreprise comme General Motors puisque ses anciennes sous-compactes ont tout de même figuré parmi les voitures les plus vendues au Canada année après année. Ce qui prouve que cette firme peut vendre à peu près n'importe quoi quand elle s'y met, que ce soit un éléphantesque Hummer ou une ridicule Pontiac Aztek.

De 14 495$ à 20 000$

Mais revenons à la Sonic, dont la version mise à l'essai était la LTZ dont le prix frôle les 20 000$ avec son équipement plus substantiel, dont un moteur turbo de 1,4 litre développant 138 chevaux et une boîte manuelle à 6 rapports.  Pour moins cher, on peut se rabattre sur la LT plus dépouillée, mais affichant un prix attractif de 16 595$. Et, en grattant davantage, une version encore plus dénudée comportant tout de même un volant et quatre roues, est annoncée à 14 495$.

Cette nouvelle venue a des racines intéressantes puisqu'elle a été développée conjointement par la filiale de GM en Corée du Sud avec l'assistance d'Opel en Allemagne. La touche finale revient à GM USA, qui assure également l'assemblage dans ses installations nord-américaines.

Le moteur de service est un 4 cylindres de 1,8 litre et 138 chevaux qui s'arrime à une boîte manuelle à 5 rapports tandis que la transmission automatique se voit doter d'une vitesse supplémentaire. On note que la puissance et la cylindrée sont identiques à la version suralimentée qui se distingue principalement par son couple plus élevé assurant de meilleures reprises.

La Sonic est généralement bien pourvue avec un branchement Bluetooth, pas moins de 10 coussins gonflables et surtout un système de stabilité, des équipements qui contribuent de façon indéniable à la sécurité d'utilisation de la voiture.

Auto ou moto?

L'intérieur est rafraîchissant avec ses tissus orangés et un tableau de bord caractérisé par un petit module placé devant le conducteur, rappelant un peu l'instrumentation que l'on trouve sur une moto. C'est adroit et d'une lisibilité excellente. Une des trouvailles de la Sonic est ce fameux bip qui, après une trentaine de secondes, vous rappelle que vous avez oublié de ramener le levier des clignotants à sa position centrale. Et je ne parle pas ici du tic tac normal qui accompagne le fonctionnement de cet accessoire. L'ordinateur de bord ne mérite pas d'éloges pour sa transparence et fait partie des nombreux systèmes du genre qui requièrent une bonne dose de débrouillardise pour afficher la moindre information. La visibilité ne souffre pas d'angle mort important et les quatre portières facilitent l'accès à des places arrière somme toute convenables pour un véhicule d'un tel format. Le coffre à bagages, pour sa part, pourrait être plus grand

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

Juste devant le conducteur, l'instrumentation au tableau de bord de la Sonic est réussie dans un module qui n'est pas sans rappeler le monde de la moto.

Solides performances

La Sonic fait partie de ces rares petites voitures amusantes à conduire, précisément par son agilité en circulation urbaine. Cela tient à une direction vive et à des performances notables provenant d'un moteur qui ne donne jamais l'impression de peiner à la tâche. Que ce soit avec l'automatique ou la boîte manuelle, on rejoint les 100 km/h en un peu moins de 9 secondes tout en se prévalant d'une consommation de 8 litres aux 100 mesurée en hiver. Dans des conditions plus favorables et sans pneus à neige, on s'en tirera facilement avec un litre en moins.

Dans une voiture aussi menue, on s'attendrait à ce que le confort ait été un peu sacrifié. Or, la suspension ne devient jamais un outil de torture tout en se voyant attribuer de bonnes notes en matière de tenue de route. Le roulis est quasi inexistant dans les virages négociés ardemment et l'adhérence est surprenante, surtout quand on considère que la voiture mise à l'essai chaussait des pneus d'hiver.

Quoi dire de plus, sinon que la Chevrolet Sonic est sans l'ombre d'un doute la meilleure sous-compacte à arborer l'emblème à noeud papillon de la marque vedette de General Motors. Parmi les nombreuses animatrices de ce marché du «beau, bon, pas cher», la Sonic n'est plus la parente pauvre du groupe, comme ce fut trop souvent le cas dans le passé.

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

Un intérieur dont la décoration déroge des habillages tristounets de la grande majorité des sous-compactes.