Depuis son apparition, en 2009, la Chevrolet Cruze n'a jamais fait sensation. Gentiment banale et moyenne dans tous ses éléments, elle n'a, à vrai dire, pas grand-chose de palpitant. La présence d'une mécanique diesel cette année pourrait toutefois la rendre plus attrayante.

Au terme d'une éclipse de près de 20 ans, Chevrolet revient sur le marché du diesel. La Cruze, sa compacte-vedette, est la première automobile à étrenner cette motorisation depuis la Chevette...

La direction de la marque américaine ne sait encore trop quel impact la présence de ce moteur aura sur les ventes de ce modèle. Surtout aux États-Unis où l'engouement pour cette mécanique demeure somme toute encore très limité (3%). D'ailleurs, en tournant pour la première fois la clé du démarreur d'une Cruze Diesel, on ne pourra s'empêcher de faire la moue. Les claquements - pas vraiment mélodieux - du quatre cylindres diesel qui s'ébroue. Ne coupez pas le contact. Ce 2-litres tourne plus silencieusement à chaud et se révèle, à l'usage, remarquablement bien adapté à ce modèle et au style de conduite de l'automobiliste nord-américain.

À la fois confortable et énergique, ce diesel fait preuve d'une très grande souplesse. En outre, il fonctionne dans un environnement intérieur sonore ouaté, sans trop de vibrations grâce à une insonorisation particulièrement poussée de l'habitacle. Très vifs pour ce qui concerne les reprises à bas et moyen régimes, ce moteur ronronne tranquillement sans qu'il soit nécessaire d'affoler l'aiguille du compte-tours dont la zone rouge commence ici à 5000 tours.

Cela dit, ce n'est pas la performance qui importe, mais le sentiment d'en avoir toujours «sous le pied» en cas de besoin. Autre avantage, une autonomie entre deux pleins qui peut dépasser les 1000 kilomètres. Quant aux inconvénients, il faut citer le prix d'achat plus élevé, des révisions légèrement plus coûteuses et, quelquefois, de tenaces relents de mazout sur les mains en quittant la station-service.

En prenant en compte toutes les composantes, y compris le prix de revente, on peut considérer que, pour un particulier, cette motorisation est «rentable» au-delà de 25 000 kilomètres par an. Pourtant, une part sans doute non négligeable des acheteurs se soucie à peine de ce genre de calcul. Pour eux, c'est d'abord l'agrément du diesel qui importe. Il est surtout question ici de reprises ou d'aptitude aux dépassements, et plus seulement de prix de revient au kilomètre. Cette motorisation autrefois pataude, s'est forgée en quelques années une image très technologique, en recourant aux turbos, à l'injection directe et à la rampe commune qui permet d'atteindre des pressions plus importantes et, par conséquent, de meilleurs rendements.

Bien élevé, le 2-litres de Chevrolet monte rapidement en régime avec une poussée parfaitement linéaire. Pour transmettre puissance et couple aux roues avant (motrices), cette Cruze retient les services d'une transmission automatique à six rapports, la seule disponible. Son fonctionnement général est sans histoire, mais on note tout de même certains à-coups quand on rétrograde.

Quel que soit le régime, les chevaux sont toujours prêts à sonner la charge et, de surcroît, la consommation reste dans des limites tout à fait acceptables: autour de 5,3 litres aux 100 kilomètres en moyenne. Mieux que la consommation obtenue au volant de la Jetta TDi, modèle étalon des ingénieurs de la General Motors.

À l'intérieur

Sur papier glacé, la présentation intérieure de la Cruze enchante avec son traitement «mix-matières» et la forme ondulée du tableau de bord. On déchante en regardant de plus près: que des plastiques durs. On a beau ausculter partout, toujours le même son vide.

À l'avant, les baquets offrent un soutien convenable et un confort acceptable. Pour parfaire votre position de conduite, la Cruze permet à la colonne de direction de s'ajuster aussi bien en profondeur qu'en hauteur.

Sur le plan des espaces de rangement, on note un bel effort. Ils sont nombreux, mais peu pratiques en raison de leur très faible contenance. En revanche, le volume du coffre est étonnant. Pour peu, il s'avère presque aussi grand que celui d'une Jetta avec l'équivalent de 425 litres. Outre sa large échancrure, on retient l'absence de tirettes destinées à nous permettre de rabattre en tout ou en partie les dossiers de la banquette.

Saveur internationale

Plusieurs des bureaux d'ingénierie de la General Motors se sont penchés sur le berceau de la Cruze pour en faire une automobile mondiale. Dans sa forme nord-américaine, elle partage 80% de ses composants avec les autres Cruze vendues ailleurs. La différence majeure entre la version américaine et les autres: la suspension arrière.

La Cruze qui nous est destinée propose une suspension moins sophistiquée baptisée Z-link. Celle-ci, de type semi-indépendant, présente aux yeux des ingénieurs américains plusieurs avantages dont une plus grande compacité et un abaissement du centre de gravité.

Agrafée sous la carrosserie de cette compacte se trouve une évolution de l'architecture Delta mise au point par la filiale allemande du groupe, Opel.

Sur la route, la Cruze s'avère une routière agréable et prévisible. Elle prend peu de roulis et le châssis fait preuve d'une belle rigidité. La direction paraît surassistée et mollasse, mais la faute incombe en grande partie à la qualité très moyenne des pneus montés. Dommage! Le confort général est bon, seuls les amortisseurs apparaissent trop souples (et, conséquemment, les ressorts trop rigides) lorsque le véhicule circule à faible allure sur une chaussée mal revêtue.

Au final, cette Cruze diesel représente un bel atout pour la marque au noeud papillon. Pour peu que la fiabilité de ce moteur soit sans tache, les consommateurs apprécieront son prix attractif pour un diesel, sa valeur résiduelle élevée, son agrément moteur et surtout sa consommation.

L'essentiel

> Prix: 24 945 $

> Garantie de base: 3 ans / 60 000 km

> Consommation réelle: 5,2 L/100 km

> Visible dans les concessions: Maintenant

> Pour en savoir plus: www.chevrolet.ca

Technique

- Moteur (essence): L4 DACT 2 litres Turbo-diesel

- Puissance: 148 ch à 4 000 tr/min

> Couple: 258 lb-pi à 2 000 tr/min

> Poids: 1576 kg

> Rapport poids-puissance: 10,6 kg/ch

> Mode: Traction

> Transmission de série: Semi-automatique 6 rapports

> Transmission optionnelle: Aucune

> Direction / Diamètre de braquage (m): Crémaillère / 10,9

> Freins av-arr: Disque / Disque

> Pneus (av-arr): 215/55R17

> Capacité du réservoir / Essence recommandée: 59 litres / Diesel

On aime

> Prix attractif

> Consommation et autonomie

> Reprises solides

On aime moins

> Pneus savonnettes

> Fiabilité à démontrer

> À-coups au rétrogradage