Ceux qui ont pu se glisser derrière son volant vous le diront : la Chrysler 200 n'avait hélas pas de réelle saveur. Parfaite pour les flottes de location et offerte en version cabriolet, elle répondait essentiellement à un besoin de transport, une figurante dans le segment. Du fast-food automobile, quoi. Avec cette toute nouvelle cuvée, Chrysler veut finalement qu'on la prenne au sérieux, allant même jusqu'à demander à Bob Dylan d'en prendre le volant, pour le Super Bowl.

Son design

Sur le plan du design, cette 200 est une nette amélioration par rapport à sa devancière, une vraie cassure sur le plan stylistique. Le constructeur adopte des lignes éminemment plus modernes et plus lisses. Si la partie avant peut paraître un peu anonyme avec sa maigre calandre, l'arrière est particulièrement réussi avec les doubles échappements intégrés au pare-chocs. Bon, on ne révolutionne rien ici, mais on ne peut oublier que cette voiture cherche avant tout à dégager de grands volumes de ventes.

À bord

Si la signature stylistique extérieure est complètement redéfinie, l'intérieur l'est tout autant. Cette 200 affiche un côté cossu qu'on n'a jamais jusque-là trouvé dans une berline intermédiaire de Chrysler. La planche de bord, originale sans être déroutante, use de matériaux de bonne qualité, dont plusieurs sont souples au toucher. La nacelle de commandes, détachée de l'écran tactile et placée dans un angle plus prononcé, est très ergonomique. Les sièges sont confortables, mais l'espace arrière est moyen.

Sous le capot

Le modèle mis à l'essai était équipé du V6 Pentastar de 3,6 L. Déployant 295 ch, il est boulonné à la nouvelle transmission à neuf rapports développée par ZF pour les moteurs transversaux. Malgré un grand potentiel sur papier, cette boîte n'offre pas le rendement qu'on attendrait d'une transmission aussi moderne. Hésitante en conduite urbaine, lente en reprises, les changements de rapports ne sont pas réellement francs. Qui plus est, elle ne sélectionne jamais le neuvième rapport, même sur l'autoroute. Le moteur, en revanche, est souple et émet une belle sonorité.

Derrière le volant

Malgré ses dimensions plus généreuses, cette 200 est construite sur le châssis allongé de la Dodge Dart, lui-même partagé avec l'Alfa Romeo Giulietta. Cette berline a donc du sang italien. On ne peut toutefois dire que cet ADN européen se traduit par un comportement européen. On sent beaucoup le poids de la berline. Son comportement est rassurant, sans être bien sportif. La direction est aussi quelque peu engourdie. La berline n'est donc pas un exemple de dynamisme, même en livrée S, mais propose un bon confort.

Les technologies embarquées

La 200S est offerte avec un système d'infodivertissement optionnel à Uconnect 8.4A, qui prend pour base un écran tactile de 8,4 po. C'est l'un des meilleurs systèmes offerts sur le marché. L'écran répond rapidement aux commandes, les menus sont clairs et bien découpés et le système de navigation 3D, aussi optionnel, est bien agréable à utiliser. Une molette permet également d'augmenter la rapidité de certaines commandes. Bref, c'est bien pensé, pour ne pas reprendre le slogan d'un concurrent.

Verdict

La 200 2015 est un grand pas vers l'avant pour Chrysler autant sur le plan technique qu'esthétique. Cette voiture est beaucoup plus aboutie que sa devancière sur pratiquement tous ses aspects. L'ajout de la transmission intégrale optionnelle lui donne une plus-value indéniable, un atout de plus pour se différencier. On a donc droit à un bien meilleur produit. On ne peut toutefois déjà affirmer qu'il s'agit du meilleur choix de la catégorie. Pour ça, elle devra relever son jeu à un niveau légèrement supérieur en tablant sur ses bases tout de même saines.

Observations

> En raison de sa ligne de toit basse, cette 200 n'est pas très généreuse pour l'espace pour la tête à l'arrière.

> La molette rotative de la transmission s'est révélée une fausse bonne idée à l'essai. Placée trop près de la molette de ventilation et forme semblable, on a tendance à mêler les commandes.

> Lorsque doté de la transmission, la 200 peut complètement découpler le train arrière à vitesse de croisière, chose qui crée moins de résistance mécanique, donc moins d'essence consommée.

> La 200 est doté d'un frein à main électrique, un système indépendant du système de freinage, plus léger que les traditionnels tambours intégrés et demandant moins d'entretien.

> Malgré ses prétentions plus sportives que le reste de la gamme, la 200S est offerte avec despneumatiques de qualité moyenne, fournis par la marque Nexen.