La Chrysler 300 puise dans la nostalgie d'après-guerre, celle de l'abondance, celle de l'Amérique victorieuse bombant le torse. La berline peut donc paraître quelque peu anachronique autant par sa grosseur que pour son intérêt marqué pour le puissant V8 qui transforme en un coup de pédale les bottines arrière en fumée. Si l'on écarte de l'analyse cette approche très nostalgique de l'automobile, on découvre une routière terriblement efficace.

SON DESIGN

Il suffit de regarder la première génération de la 300 pour s'en convaincre, le design de la grande berline a grandement évolué depuis ses balbutiements en 2005. Les proportions restent certes semblables, on ne perd donc pas cette portion arrière très compacte pour un capot avant assez long. Pour 2015, Chrysler a légèrement retravaillé le faciès, en mettant bien en évidence son logo directement à l'intérieur de sa calandre (auparavant en haut). Les embouts d'échappement arrière sont aussi maintenant découpés en trapèze, donnant un aspect plus musclé à l'arrière.

Photo fournie par Chrysler

À BORD

La 300 se veut le pendant plus huppé de la Dodge Charger, un positionnement rapidement perceptible dès qu'on prend place à bord. La version Platinum, qui fait l'objet de cet essai, étale une belle sophistication dans le choix des matériaux. Du cuir tapissant la planche de bord avec la surpiqûre exposée jusqu'au bois au grain exposé poncé à la main, c'est raffiné et plaisant à regarder. L'accessibilité est très facile, l'espace est évidemment abondant et la disposition des commandes, sans failles.

Photo fournie par Chrysler

SOUS LE CAPOT

Avec le départ de la version SRT de performance, la 300 se retrouve avec un choix très traditionnel de deux moteurs, un V6 et un V8. C'est le V8 Hemi de 5,7 L qui figure par défaut sous le capot de la livrée 300C Platinum. Avec 363 ch et 394 lb-pi de couple dans cette variante, ce moteur à culbuteurs est costaud. Sans être explosif, il est très linéaire et onctueux. La boîte à huit rapports permet d'être constamment dans la plage de puissance optimale. Malgré l'utilisation de la désactivation de la cylindrée, il reste gourmand, en frôlant facilement les 15 L/100 km en moyenne.

Photo fournie par Chrysler

DERRIÈRE LE VOLANT

Bien qu'elle ait une mécanique puissante, cette 300C (moteur V8) n'a pas de véritables prétentions sportives. Ses suspensions sont configurées pour bien filtrer les aspérités tout en gardant un certain contrôle de la cavalerie. De toute manière, la quasi-absence de maintien latéral des sièges ralentit rapidement l'enthousiasme en virage, tout comme le manque d'interaction de la direction et la calibration un peu paresseuse des freins. La berline excelle toutefois dans son mandat de routière. Le confort est roi, tout comme l'insonorisation. Elle avale les kilomètres avec une aisance naturelle.

Photo fournie par Chrysler

LES TECHNOLOGIES EMBARQUÉES

Comme c'est le cas de la plupart des produits des enseignes Chrysler, la 300 est équipée du système d'infodivertissement Uconnect de dernière cuvée qui s'étale sur un grand écran de 8,4 po doublé d'un affichage entre les deux cadrans du tachymètre et de l'indicateur de vitesse. Il est facile d'approche et très lisible. Plusieurs constructeurs devraient s'en inspirer. Outre cela, la 300C Platinum peut être commandée avec un excellent système Harman/Kardon, qui peut malmener quelque peu les moulures de l'habitacle lorsque poussé à volume élevé.

Photo fournie par Chrysler

VERDICT

Difficile de ne pas être charmé par le luxe que propose cette 300C pour le prix demandé. Sans être prodigieuse, l'évolution de la berline a permis d'en faire une solution de rechange à bien des voitures de luxe sur le plan de l'équipement et des qualités d'ensemble. Cela dit, la feuille de route de la 300 reste malheureusement plombée par des problèmes de fiabilité récurrents et la consommation d'essence du Hemi est beaucoup trop élevée. Bref, un verdict en demi-teinte pour une voiture dont le plein potentiel ne semble pas encore avoir été atteint.

Photo fournie par Chrysler

OBSERVATIONS

> Design

La ceinture de caisse très haute de la 300 reste l'une de ses signatures, sans pénaliser la visibilité latérale comme sur la première génération.

> Phares

Chrysler a revu l'éclairage des phares avant de jour en repositionnant les diodes, une modification ajoute de la prestance à la 300.

> Sécurité

La berline est offerte en option avec un ensemble d'éléments de sécurité, dont le freinage actif qui peut détecter une collision imminente et appliquer une force de freinage pour ralentir le véhicule jusqu'à l'arrêt.

> Transmission

Lorsque le mode Sport est enclenché, la transmission passe les rapports 37% plus rapidement, 250 millisecondes contre 400 en mode normal. Le tout se fait en douceur.

> Châssis

La 300, tout comme sa cousine, la Dodge Charger, restent les deux dernières inscrites dans ce segment à être basées sur une plateforme à roues motrices arrière (transmission intégrale en option).