Après huit ans sur le marché et près de 1 million d'unités vendues, le Edge connaît une invraisemblable cote d'amour. Il n'était donc pas question de tout remettre en cause pour la deuxième génération, qui conserve presque à l'identique les formes du précédent modèle. On ne change pas un concept gagnant.

Au Québec, l'an dernier, le Edge pointait au deuxième rang de sa catégorie au palmarès des ventes. Presque à égalité avec l'Outback de Subaru, mais loin derrière le Journey de Dodge. Pour autant, le Edge ne pouvait éternellement se contenter de changer de garde-robe en proposant chaque année de nouvelles teintes de carrosserie. La concurrence étant ce qu'elle est, il lui faut charmer, mais aussi convaincre avec des arguments plus solides. Il était temps.

Contrairement à la mouture précédente, le Edge repose sur une architecture «maison». En effet, cet utilitaire partage désormais la plateforme de la berline Fusion (nom de code CD4) et non plus l'une de celles élaborées en collaboration de Mazda. Une suspension avant dont les bras inférieurs sont taillés dans l'aluminium et un usage accru d'acier haute résistance ont permis d'économiser quelques kilos, mais le Edge demeure un «poids lourd» dans sa catégorie.

Plus long et plus haut que son initiateur, l'utilitaire de Ford offre, au choix de l'acheteur, des mécaniques suralimentées ou pas. Le seul moteur atmosphérique au catalogue, le V6 3,5 L demeure, mais se retrouve dorénavant relégué au rang des options et développe 5 chevaux de moins en raison d'une réingénierie du compartiment moteur. Désormais, le quatre-cylindres 2 L turbocompressé (chez Ford, on dit EcoBoost) figure de facto sur l'ensemble des déclinaisons de ce modèle à l'exception notable de la Sport. Cette dernière est livrée en exclusivité avec un V6 2,7 L gavés de deux turbocompresseurs (315 chevaux).

La présence du 2 L EcoBoost en équipement de série s'explique notamment par la possibilité de le jumeler à un rouage à quatre roues motrices. Un couplage impossible sur le précédent modèle tout comme l'offre d'un ensemble de remorquage (maximum 1587 kg).

Cela dit, même si la cylindrée de cette mécanique demeure la même, il faut retenir toutefois qu'elle a substantiellement été remaniée et comporte désormais un turbocompresseur à doubles volutes (twin-scroll), lequel vise à améliorer les reprises à bas régime et d'une coupure automatique à l'arrêt, mais seulement offert sur les versions tractées et en option sur la déclinaison SE (195$). Curieux. Légèrement plus puissant (+5 chevaux), ce 2-L carbure à l'essence ordinaire. Ford reconnaît néanmoins que la puissance homologuée (245 chevaux) a été obtenue à l'aide d'un carburant à fort indice d'octane.

Cela dit, peu importe la motorisation retenue, la boîte automatique à six rapports demeure la seule offerte au programme. Partiellement revisitée dans le domaine de sa gestion, celle-ci permet le passage manuel des vitesses à l'aide de palettes montées au volant et comporte un mode sport.

Où est la nouveauté?

Solidement campé sur ses pneus de 20 po, le Edge tient le pavé et sa direction électrique, calibrée avec précision, donne la sensation de conduire un véhicule plus léger que le poids qu'il enregistre sur la balance.

Souple, la suspension qui privilégie le bien-être des occupants plutôt que la tenue en courbe le fait légèrement dodeliner lors des changements d'appui, mais sans que l'on puisse y trouver à redire. Pas plus que la qualité de l'insonorisation qui ajoute au confort à bord. Le freinage est costaud, facile à moduler, mais résiste faiblement à l'échauffement au terme de trois arrêts d'urgence répétés.

Malgré son poids (toujours), le Edge accélère solidement pour peu qu'il ne soit pas chargé jusqu'au toit. Les reprises sont convaincantes et la boîte que d'aucuns jugeront un peu anachronique dans un ensemble aussi technologiquement évolué, a le mérite d'entretenir des rapports bien huilés avec le moteur qui l'accompagne.

En revanche, quelques vitesses supplémentaires auraient sans doute été appréciées pour faire réduire la consommation qui peine à passer sous les 11 L/100 km dans le cadre d'une utilisation mi-ville, mi-route.

Beaucoup d'options à cocher

Les retouches apportées au style de ce Edge 2 sont réduites à leur plus simple expression. On remarquera davantage les nouveaux coloris que les modifications appliquées aux boucliers de protection, l'intégration d'une calandre hexagonale qui en impose et le rajeunissement des feux arrière. Bref, il présente un design modérément remanié.

La carrosserie s'allonge de près de 100 mm, au profit du coffre - dont la modularité demeure classique - et des occupants de la banquette.

Mais la dimension accrue du plancher n'explique pas tout. En remaniant le dessin des sièges avant, l'épaisseur du ciel de toit et des contre-portes, tous les points de dégagement se trouvent à la hausse.

L'habitacle progresse en qualité perçue, grâce à des matériaux de meilleure facture. Hélas, le tableau de bord et l'ambiance générale restent désespérément figés dans un conservatisme point inélégant, mais déjà vu. On se réjouit cependant de la présence d'un plus grand nombre de rangements qui ajoute à la polyvalence de ce véhicule.

Souvent et parfois injustement décrié, le dispositif MyFord donne satisfaction, même si la mise au point de la reconnaissance vocale demeure à parfaire. Les commandes sont intuitives, mais l'ergonomie n'est pas sans reproche pour autant. On taponne encore un peu et tout ne se retrouve pas sous la main.

Sécurité

À défaut d'impressionner dans ce domaine, le Edge compte bien en mettre plein la vue quant aux dispositifs de sécurité. Outre des capteurs d'angles morts, on retrouve aussi sur la liste un régulateur capable de moduler votre vitesse selon les conditions de la circulation, des ceintures à l'arrière munies de ballons gonflables et des caméras.

Ah! Il y a également un système lui permettant de se garer ou de sortir le véhicule d'un espace de stationnement presque tout seul. Génial, mais requiert une bonne dose de patience pour exercer son art. Toutes ces petites douceurs et quelques autres sont regroupés à l'intérieur de l'un de deux groupes d'options qui font rapidement grimper la note.

Assemblé au Canada, le Edge n'avait pas besoin d'une cure de jouvence, mais d'une remise à niveau. Voilà qui est fait. Notre avis: privilégiez la version SEL à quatre roues motrices. Le meilleur choix.

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L'essentiel

> Marque/Modèle: Ford Edge

> Fourchette de prix: 29 639 $ à 40 747 $

> Frais de transport: 1690 $

> Déclinaison essayée et son prix: Titanium 48 599 $

> Garantie de base: 3 ans / 60 000 km

> Consommation réelle: 11,4 L/100 km

> Pour en savoir plus: www.ford.ca

Technique

> Moteur (essence): L4 DACT 2 litres turbo

> Puissance: 245 ch à 5400 tr/min (Cette mesure a été obtenue avec de l'essence Super)

> Couple: 275 lb-pi à 3000 tr/min

> Poids: 1850 kg

> Rapport poids-puissance: 7,5 kg/ch

> Mode: Intégral

> Transmission de série: Automatique 6 rapports

> Transmission optionnelle: Aucune

> Direction / Diamètre de braquage (m): Crémaillère / nd

> Freins av-arr: Disque / Disque

> Pneus (av-arr): 245/50R20

> Capacité du réservoir / Essence recommandée: 68 / Ordinaire



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On aime

> Silence de roulement

> Couple du 2 litres

> Sécurité qu'il propose

On aime moins

> Poids élevé

> Économie de carburant

> Le prix qui grimpe (très) vite