La concurrence se multiplie, le bouscule, mais l'Escape demeure le multisegment compact le plus prisé des Québécois.

Déposé sur une plateforme - modifiée, il va sans dire - de Focus, l'Escape offre une expérience de conduite différente, ne serait-ce qu'en raison du centre de gravité plus élevé et de son poids. L'Escape est lourd. Beaucoup trop lourd, en fait, si on le compare à certaines récentes créations dans la catégorie. Une plus grande attention dans ce domaine aurait très certainement contribué à un meilleur rendement des mécaniques - le 1,6 L notamment -, plus vives encore, et à un comportement plus agile. À ce sujet, l'Escape se défend plutôt bien. Il n'a certes pas le caractère très sportif d'un CX-5, mais le Ford n'est pas empesé pour autant. Surtout lorsque vient le moment de modifier rapidement la trajectoire désirée. On regrette seulement que la direction communique vaguement l'emplacement des roues directrices. À ce désagrément, il convient d'en ajouter un second: le fort diamètre de braquage. Celui-ci complique les manoeuvres de stationnement.

De toutes les mécaniques offertes, le 2 L suralimenté est sans contredit celui qui sied le mieux à ce véhicule. Vif et plein d'entrain, ce moteur fait des étincelles sur le plan des performances. Le 1,6 L ne doit pas être écarté pour autant. Il ne tarde pas à passer à l'action et crée même l'illusion de mouvoir l'Escape avec rapidité. Il n'en est rien, ce moteur manque de souplesse et s'essouffle assez rapidement. Quant au 2,5 L, il offre un rendement correct et une fiabilité éprouvée, mais manque de tonus.

Le propriétaire d'une Focus ne se sentira pas dépaysé à bord de l'Escape. Le mobilier est sensiblement le même. L'emplacement des commandes aussi. Le souci des détails est apparent à plusieurs endroits et la qualité des matériaux se situe dans la bonne moyenne, sans plus.

Les dimensions accrues du châssis favorisent principalement les places arrière. Celles-ci sont plus spacieuses, notamment au niveau des jambes et des hanches. En revanche, la banquette est peu confortable. Celle-ci a été considérablement amincie pour permettre de rabattre les dossiers bien à plat.

Par rapport aux véhicules concurrents, l'Escape ne tient pas le haut du pavé. Mais la génération précédente non plus. Et cela ne l'a pas empêché d'être le numéro 1 de sa catégorie pour autant. Le succès de ce modèle repose sur son homogénéité et sur la machine commerciale parfaitement huilée de Ford.