Après le désistement de Ford et de Chrysler à l'aube de la présente décennie, la camionnette intermédiaire était donnée pour morte, avalée par sa cousine pleine grandeur, beaucoup plus profitable. Grâce à l'ambition renouvelée de deux géants, GM et Toyota, le segment fait maintenant un retour remarqué, profitant de la conjoncture favorable induite par les nouvelles normes de consommation d'essence. Dans cette arène, GM croit avancer l'argument le plus éloquent, celui du diesel.

SON DESIGN

Afin de faire des gains chez la clientèle traditionnelle des camionnettes, GMC n'a pas lésiné sur le chrome bien luisant pour enjoliver la calandre du nouveau Canyon. Il est très présent, en larges bandes, et complété plus bas par une fausse plaque de protection. Du reste, le design est simple, mais pas inefficace pour autant. Les passages de roues sont par exemple surdimensionnés en relief pour donner un peu de substance et une impression de largeur. Ce Canyon est par ailleurs proposé avec deux types de cabines et deux dimensions de boîtes, soit 5 pi 2 po et 6 pi 2 po.

PHOTO FOURNIE PAR GENERAL MOTORS

À BORD

GM a fait d'importants progrès ces dernières années dans le rendu de ses habitacles. Ce qui a cascadé sur cette dernière cuvée du Canyon. La présentation ne va certainement pas gagner des prix pour son avant-gardisme, de toute manière, ce serait futile. C'est plutôt la qualité des matières, souvent souples, et la présence de garnitures d'aluminium brossé dans le véhicule d'essai qui permettent de formuler ce constat. Évidemment, l'espace intérieur ne peut se comparer à celui d'une camionnette pleine grandeur. Ce Canyon est néanmoins beaucoup plus généreux pour les jambes à l'avant que le Toyota Tacoma. Les rangements sont en outre trop rares et pas assez volumineux.

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SOUS LE CAPOT

Un léger tour de clé met en branle ce gros quatre-cylindres de 2,8 L, car c'est vraiment le bon terme, mettre en branle. Le siège du conducteur et le volant encaissent alors une vibration soutenue et l'habitacle se fait remplir d'un son traditionnel de diesel. Vous avez compris, on n'achète pas ce moteur Duramax pour sa douceur. Très coupleux avec 369 lb-pi en réserve, il fait une belle impression sur le départ arrêté. L'aspect plus paresseux du diesel se fait sentir sur les reprises, qui sont plutôt asthmatiques. Il consomme néanmoins peu, une moyenne descendant à 8 L/100 km à 100 km/h, un exploit pour une camionnette.

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DERRIÈRE LE VOLANT

C'est ici que la formule de la camionnette intermédiaire gagne beaucoup de points. Grâce à ses dimensions et à son poids réduits, le Canyon montre une agilité qu'aucune camionnette pleine grandeur n'a. Beaucoup plus facile à garer, il est aussi doté d'une direction ayant une précision acceptable. Misant sur une suspension arrière traditionnelle à lames, il exhibe évidemment un comportement bondissant sur routes cahoteuses lorsqu'il n'est pas chargé, mais son châssis paraît plus rigide que celui du Tacoma. Le freinage, qui offre l'option du frein-moteur lorsqu'on tracte une remorque, mérite une bonne note, malgré le tempérament très plongeur de son museau.

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LES TECHNOLOGIES EMBARQUÉES

La version SLT essayée est proposée de série avec le système d'infodivertissement IntelliLink mis à jour avec écran tactile de 8 po. Son interface est intuitive et sa vitesse d'exécution est excellente. Il dispose également de commandes physiques, des molettes et des boutons, pour la navigation, en plus d'être compatible avec Apple CarPlay. À l'instar de plusieurs modèles Chrysler, certains contrôles de la radio sont accessibles derrière le volant, où l'on pose les doigts. Comme plusieurs produits GM, d'autres versions du Canyon sont offertes de série avec une connexion WiFi indépendante 4G-LTE.

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VERDICT

Aussi compétent soit-il par rapport à son rendement à la pompe, le Canyon diesel prête flanc à un élément particulièrement important : son prix. À 4390 $, l'option diesel est passablement coûteuse et n'est offerte que sur les versions SLE et SLT. La livrée d'essai fait d'ailleurs grimper la facture à 49 485 $, sans compter un équipement très garni. En plus du prix, ce moteur est passablement rugueux, loin de l'onctuosité du V6 EcoDiesel du Ram 1500. Il appert également incontournable de rappeler qu'il n'a pas encore fait ses preuves concernant sa fiabilité. Bref, une idée intéressante, mais qui mérite un polissage.

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OBSERVATIONS

> Remorquage

À 3347 kg, sa capacité de remorquage est aussi de loin supérieure à celle du Tacoma et du Nissan Frontier.

> Panneau de boîte

Le panneau de boîte du Canyon dispose, en option, d'un système d'amortisseurs qui ralentit son ouverture et d'une barre de torsion interne qui rend sa fermeture plus facile.

> Freins

Contrairement au Tacoma qui a des freins à tambours à l'arrière, le Canyon a des freins à disques aux quatre roues et un système de frein-moteur avec le moteur Duramax.

> Moteur

Avec son frère, le Chevrolet Colorado, le Canyon est le seul dans le segment à offrir une mécanique diesel.

> Émissions polluantes

GM affirme que ce moteur turbodiesel est le plus propre qu'il n'a jamais produit en employant, entre autres, un système d'injection d'urée.