Sur papier, le Honda Ridgeline a toujours été une hérésie, une création particulièrement incomprise dans le cercle fermé et conservateur des camionnettes intermédiaires. Avec son châssis monocoque qui laisse en partie de côté la sacro-sainte robustesse glorifiée par la concurrence, il s'approprie la notion même de camionnette avec une méthode plus sophistiquée. Après un hiatus de deux ans, le modèle nous revient pour l'année-modèle 2017 avec la suite logique du premier chapitre.

Son design

Le Ridgeline n'a jamais été une référence sur le plan esthétique. Cette deuxième génération ne viendra certainement pas changer cet état des choses. Le design de la partie avant ne parvient pas à réellement s'éloigner de son proche cousin, le Honda Pilot. On observe donc une nette cassure sur le profil, comme si les designers avaient manqué d'imagination et s'étaient limités à tirer un trait à l'endroit même où la caisse se greffe à l'habitacle. De l'arrière, cependant, le Ridgeline fait très camionnette, avec ses phares verticaux et la présence bien en vue de l'immense logo Honda en guise de provocation face aux acteurs établis.

Photo fournie par le constructeur

À bord

Encore là, impossible de ne pas faire des parallèles avec la dernière génération du Honda Pilot. Le Ridgeline reprend la planche de bord du Pilot sans réelle modification, ce qui est loin d'être une mauvaise chose. La qualité des matériaux est excellente, tout comme l'assemblage et l'ergonomie des commandes. Contrairement aux rivaux, le Ridgeline se concentre sur un seul format d'habitacle. Les places avant sont généreuses autant pour les jambes que pour la tête. À l'arrière, la plupart des physiques se sentiront à l'aise. La garde au sol, pas trop haute, assure en outre une bonne accessibilité.

Photo fournie par le constructeur

Sous le capot

Honda préserve ici la simplicité de la formule. Un seul moteur est proposé, un V6 de 3,5 L à injection directe (280 ch). Il est marié à une boîte automatique à six rapports. Le constructeur japonais confirme encore une fois son expertise de motoriste. D'une extraordinaire onctuosité, il s'acquitte du travail avec un niveau sonore très bas. La puissance est livrée de manière linéaire et avec vivacité à haut régime. Grâce en partie à la désactivation de la cylindrée pouvant couper l'alimentation à la moitié des cylindres, il réalise le travail avec sobriété, abaissant la consommation sur autoroute sous les 10 L/100 km.

Photo fournie par le constructeur

Derrière le volant

C'est véritablement ici que le Ridgeline se démarque. Au volant, on oublie rapidement que nous sommes aux commandes d'une camionnette. Le train arrière ne danse pas la Macarena lorsqu'on s'aventure sur des routes bosselées, un tempérament attribuable autant à la rigidité de son châssis monocoque (il est le seul à proposer cette configuration) qu'à sa suspension arrière multibras. On obtient donc une camionnette agile, dotée d'une direction légère, mais précise et qui avale les kilomètres avec l'aisance d'une grande berline. Bref, c'est de loin plus sophistiqué qu'une camionnette conventionnelle, mais on doit négocier avec une capacité de remorquage plus basse, fixée à 2268 kg.

Photo fournie par le constructeur

Les technologies embarquées

Le Ridgeline dispose de série d'un écran tactile de 8 po qui contrôle l'ensemble du système d'infodivertissement ainsi que les applications Apple CarPlay et Android Auto, qui permettent d'amarrer la majorité des téléphones intelligents. Le système de navigation est offert sur les versions Touring et Black Edition. Sur le plan de la fonctionnalité, ce système n'est pas le plus convivial, mais il paraît maintenant plus rapide que sa première cuvée. On peste cependant toujours contre le bouton tactile du volume. La sonorité de la chaîne audio haut de gamme (540 W et 10 haut-parleurs) est convaincante.

Photo fournie par le constructeur

Le verdict

Le Honda Ridgeline reprend donc là où la précédente cuvée a laissé. Sans avoir la prétention d'être une solution de rechange complète à la camionnette conventionnelle, le modèle propose une formule qu'on apprécie énormément au quotidien, autant sur le plan de la sophistication d'ensemble que de la consommation d'essence ou des dimensions plus réservées. Sans avoir une très grande capacité de remorquage, le Ridgeline propose en outre une charge utile assez élevée, à 713 kg. Un produit astucieux, avec un prix et un équipement de base assez concurrentiels (38 471 $), qui a du sens pour bien des profils d'acheteurs.

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Photo fournie par le constructeur

Points chauds

Panneau arrière

Grâce à un ingénieux système à plusieurs pentures, le panneau arrière peut autant s'ouvrir de manière conventionnelle que latérale, comme une portière.

Coffre arrière

Le Ridgeline dispose d'un compartiment tout de même volumineux à l'arrière de la boîte pour y loger différents objets à l'abri des intempéries.

Transmission intégrale de série

Contrairement à la concurrence, le Ridgeline est outillé de série de la transmission intégrale.

Rangement arrière

Comme dans les camionnettes dites conventionnelles, l'assise de la banquette arrière peut se plier pour dégager le plancher et ainsi embarquer des objets plus encombrants.

Pour le tailgate party

Pour les amateurs de tailgate party, Honda a intégré des haut-parleurs à la caisse arrière de série dans les versions Touring et Black Edition.

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Fiche technique

Version à l'essai: Honda Ridgeline Black Edition 2017

Prix (avec options et transport): 50 471 $

Moteur: V6 SACT de 3,5 L

Puissance: 280 ch à 6000 tr/min

Couple: 262 à 7000 tr/min

Transmission: Automatique à six rapports

Architecture motrice: Moteur transversal avant, transmission intégrale

Consommation (ÉnerGuide): 11,3 L/100 km

Concurrents: Chevrolet Colorado, GMC Canyon, Toyota Tacoma

Du nouveau en 2017?: Nouvelle génération

Pour en savoir plus: www.honda.ca