Le lancement de la «nouvelle» gamme QX50, commercialisée cet automne, s'apparente à une opération à dose homéopathique. À première vue, on peine à distinguer ce qui a changé; en plaçant côte à côte l'ancien et le dernier modèle, on pourrait jouer au jeu des sept erreurs. Et encore, il n'est pas dit que l'on parviendrait à déceler autant de différences. Cela s'explique sans doute parce que cette mise à niveau vise essentiellement à faire de la place au QX30 présenté la semaine dernière au salon de Los Angeles.

En regardant bien, on découvre que les carénages de cet utilitaire ont adopté les codes esthétiques inaugurés par les dernières créations de la marque. Cela se traduit ici par de nouveaux pare-chocs, des carénages plus proéminents et une calandre à double arche.

Ce qui saute moins aux yeux, cependant, est la taille de ce véhicule qui s'allonge de 113 mm - 80 d'entre eux se trouvent entre les deux essieux - par rapport au modèle précédent. Pour le reste, pas grand-chose à signaler sur le plan visuel. Devant d'aussi discrètes retouches, on ne criera pas à la nouveauté.

Le contenu de série a également été enrichi, notamment avec l'ajout d'un toit ouvrant sur tous les modèles et, d'ajouter sans rire les responsables de la marque, d'une nouvelle couleur de carrosserie, bleu hagane.

Pour décorer le QX50 selon ses goûts et son budget, trois ensembles d'options: Privilège, Navigation et Technologie. À noter que le modèle de base, lui, se détaille sous les 40 000 $, ce qui représente une offre fort alléchante devant une concurrence qui s'affiche à des prix plus corsés.

Des organes connus

Vu le nombre restreint d'architectures dont elle dispose, la marque Infiniti favorise le travail en commun. Le QX50 utilise en effet toujours la même plateforme (nom de code FM) que l'on trouve sur pratiquement l'ensemble de la gamme.

Hormis sa position de conduite surélevée et sa carrosserie, on a du mal à voir autre chose qu'une Q50 affublée d'un hayon, lequel dévoile un espace de chargement plutôt minimaliste. Pour un multisegment, s'entend. Mais Infiniti reprend ici une formule éprouvée par certains concurrents, où la performance prend l'ascendant sur la fonctionnalité. Car ne nous méprenons pas, le QX50 n'a rien d'une déménageuse. Banquette arrière en place, le volume utilitaire demeure restreint. D'accord, la capacité du coffre est décevante, mais les places arrière sont désormais beaucoup plus spacieuses et confortables pour deux adultes normalement constitués. Bien vu.

Les années passent, mais on s'avachit toujours avec plaisir aux commandes de cette sportive déguisée en utilitaire. Rien à redire sur la position de conduite (dominante) ni sur les commandes et les instruments qui nous entourent.

Beaucoup de boutons, certes, mais une lecture approfondie du manuel du propriétaire et quelques jours d'accoutumance vous suffiront à apprivoiser ce véhicule. L'important à retenir est que la commande pour désactiver le témoin sonore de changement de voie se trouve à gauche de la colonne de direction. Il faut s'en souvenir, car celui-ci se réactive chaque fois que vous glissez la clé dans le contact et mitraille vos oreilles de petits «bips» chaque fois que l'une des roues du véhicule traverse la ligne blanche (ou jaune) de la chaussée.

Dans l'optique de veiller à votre sécurité, le QX50 propose toujours une vue en plongée de votre véhicule pour faciliter les manoeuvres. Pratique? Pour ne pas abîmer une jante contre un trottoir, peut-être. Mais ce dispositif serait sans doute infiniment plus utile s'il s'affichait sur le pare-brise (affichage tête haute) ou sur le rétroviseur intérieur.

Puissant, mais gourmand

C'est au volant - et nulle part ailleurs - que cet Infiniti entend se faire remarquer. Son moteur V6 atmosphérique de 3,7 L figure assurément parmi les plus puissants de la catégorie, mais n'est pas le plus sophistiqué qui soit.

Son alimentation se fait toujours par un système d'injection multipoint et aucune technologie moderne (désactivation des cylindres ou coupure à l'arrêt) ne freine la consommation somme toute importante de ce véhicule.

Musclé, le QX50 signe néanmoins des performances presque aussi spectaculaires. Un peu moins de sept secondes sont nécessaires pour atteindre les 100 km/h et, bonne nouvelle, les reprises sont tout aussi franches et musclées notamment grâce à une boîte semi-automatique rapide, bien étagée et dont les commandes se dupliquent par bonheur au volant.

L'architecture technique est la même. Il s'agit de la plateforme FM (Front Midship), mise au point par Nissan et qui a la particularité de répartir presque équitablement le poids entre les trains avant et arrière. Cela dit, malgré son poids plus que respectable, ce multisegment est très agréable à conduire. La direction à la fois vive et précise permet de l'inscrire facilement sur la trajectoire voulue. Tant mieux, puisque ce véhicule aime passer d'une courbe à l'autre si on lui laisse le temps de le faire. Le brusquer ne sert à rien. Le plus plaisant, à son volant, c'est de se retrouver sur une voie rapide. Un véritable régal de le mettre en appui, au coeur d'une grande courbe. Qualifier le QX50 de stable est un euphémisme: une fois placé, et à moins que le profil de la route soit très déformé, il ne bougera pas de sa trajectoire. Les suspensions fermes font très bien leur travail et sauvegardent un minimum de confort, même si elles tapent encore trop sur les bosses prononcées.

Presque aussi sportif qu'une berline Q, cet Infiniti a l'avantage d'être offert à un prix très raisonnable étant donné son niveau de performance et d'équipements. Un avantage qui, hélas, s'amenuisera chaque fois que vous vous arrêterez à une station-service.

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L'essentiel

Marque / Modèle: Infiniti QX50

Fourchette de prix: 37 900 $ à 47 800 $

Coût de transport et de préparation: 1995 $

Garantie de base: 4 ans/80 000 km

Consommation réelle: 12,4 L/100 km

Pour en savoir plus: infiniti.ca

Technique (modèle essayé)

Moteur (essence): V6 DACT 3,7 litres

Puissance: 325 ch à 7000 tr/min

Couple: 267 lb-pi à 5200 tr/min

Poids: 1827 kg

Rapport poids-puissance: 5,62 kg/ch

Mode: Intégral

Transmission de série: Automatique 7 rapports

Transmission optionnelle: Aucune

Direction / Diamètre de braquage: Crémaillère / 11,8 m

Freins av-arr: Disque/Disque

Pneus (av-arr): 225/55R18

Capacité du réservoir / Essence recommandée: 76 litres / Super

On aime

• Dégagement arrière accru

• Finition soignée

• Fiabilité éprouvée

On aime moins

• Refonte timide

• Consommation importante

• Retard technologique