Jaguar a terminé la dernière année avec des ventes en hausse. Mais le gain obtenu ne sera sans doute rien par rapport au record que la marque britannique enregistrera à la fin de la présente année. Une part de cette augmentation sera sans doute imputable à l'offre, encore toute récente, d'un rouage à quatre roues motrices à bord de certains modèles, dont la XF. Il s'agit d'une première depuis le retrait de la X-type.

Même si le perfectionnement des aides à la conduite lui permettait déjà d'affronter nos hivers, la présence de la traction intégrale ajoute une plus grande marge de sécurité et un confort d'utilisation appréciable. D'ailleurs, près de 90% des acheteurs de véhicules de luxe et de prestige préfèrent compter sur quatre roues motrices plutôt que deux.

L'addition du rouage intégral ne s'applique qu'à la XF animée par le - nouveau - V6 de trois litres suralimenté par compresseur. Une démarche qui diffère de la concurrence, qui la propose sur l'ensemble de ses versions. L'approche de la marque anglaise s'explique: l'architecture de ses berlines n'a pas été conçue pour recevoir pareil dispositif. On a donc dû en bricoler un. Et il était plus simple et plus économique de le jumeler au V6 trois litres compressé, qui se trouvait alors en phase de mise au point, que de modifier complètement la structure du train avant (direction, support, points d'attache, etc.) de la XF. Voilà qui est bien dommage puisque Jaguar propose également cette année - autre première - une motorisation quatre cylindres suralimentée par turbocompresseur. Cette nouvelle version permet à Jaguar de lutter - pratiquement - à armes égales avec ses concurrentes (Audi A6, BMW Série 5).

Il suffit de jeter un oeil au travail des ingénieurs pour se convaincre des difficultés qu'ils ont rencontrées: un demi-arbre de transmission transite par le carter à l'huile... La solution n'est sans doute pas la plus élégante, mais elle n'entrave en rien l'efficacité du système.

Une cure de jeunesse, svp

La XF a sans doute été la première Jaguar de l'ère moderne à refuser les boiseries à la Buckingham Palace, les petits fauteuils pour fesses serrées et l'argenterie clinquante. Sa présentation est autrement plus moderne, avec notamment ces «paupières» automatisées qui s'ouvrent pour permettre aux buses de ventilation de souffler le chaud ou le froid.

Malgré le plongeon de la ligne de toit vers la lunette, le dégagement pour la tête convient à un adulte normalement constitué. En revanche, la place réservée aux jambes et aux genoux frise la limite du raisonnable pour une voiture aux dimensions aussi imposantes. Le coffre? Son ouverture est large et son volume correct, mais sa hauteur est faible. Un peu juste pour des valises rigides.

À l'avant, par contre, on se sent bien. Les sièges sont confortables (l'assise est un peu longuette toutefois) et les nombreuses commandes sont suffisamment intuitives pour ne pas avoir à consulter le manuel du propriétaire toutes les cinq minutes. Ça nous change des Allemandes...

Pour le plaisir

Même si elle semble mettre beaucoup d'accent sur la sécurité et l'économie de carburant, Jaguar sait aussi sortir ses griffes. Pour preuve, la XFR-S. Comme les coupés et cabriolets XKR-S, ce modèle est pourvu d'un V8 de cinq litres de 550 ch. Pour coller au bitume, les éléments suspenseurs ont été retouchés ainsi que la démultiplication de la direction.

Pour ce qui est de la performance pure, rien à redire sur cette version. Même s'il livre 210 chevaux de moins, le V6 trois litres à compresseur n'a rien à envier à celui mis au point chez Audi, au contraire. Ce moteur fait preuve d'un couple abondant, disponible en tout temps. Il se montre également d'une très grande douceur, même à haut régime. On voudra toutefois laisser la boîte automatique à huit rapports faire son travail plutôt que de perdre du temps à passer les rapports manuellement. Même si son poids limite son agilité, la XF accepte un rythme rapide, mais se hérisse dès qu'elle se sent maltraitée. Alors, même si elle n'est plus tout à fait dans le coup, face à la concurrence, la XF possède un cachet exclusif que nulle autre rivale ne peut prétendre avoir.

L'essentiel

> Marque/Modèle : Jaguar XF

> Fourchette de prix : 55 643 $ à 104 500 $

> Préparation et livraison : 1350 $

> Version essayée : V6 SC AWD

> Garantie de base : 4 ans/80 000 km

> Consommation obtenue lors de l'essai : 11,1 L/100 km

> Chez les concessionnaires : Maintenant

> Pour en savoir plus : www.jaguar.c

Technique

> Moteur : V6 DACT 3 litres suralimenté compresseur

> Puissance : 340 ch à 6500 tr/min

> Couple : 332 lb-pi à 3500 tr/min

> Poids : 1770 kg

> Rapport poids-puissance : 5,2 kg/ch

> Mode : Intégral

> Transmission de série : Semi-automatique 8 rapports

> Transmission optionnelle : Aucune

> Direction/Diamètre de braquage (m) Crémaillère/12

> Freins (av-arr) : Disque/Disque

> Pneus (av-arr) : 245/40R19

> Capacité du réservoir/Essence recommandée : 68 litres/Super

On aime

> Rouage intégral enfin

> Cachet d'exclusivité

> Fiabilité en hausse

On aime moins

> Dégagement à l'arrière

> Faible hauteur du coffre

> Intégral seulement avec le V6