Au même titre qu'une Bentley, voilà une auto qu'il ne faut pas s'attendre à rencontrer à tous les coins de rue. Rare, cette berline de prestige est construite en Corée du Sud et offerte à compter de 51 595 $ - ce qui en fait le modèle le plus cher de la gamme Kia.

La K900 n'est pas une nouveauté au sens propre du terme. Les débuts de cette opulente berline remontent à 2012. Aujourd'hui, elle évolue sous trois appellations différentes, dont K900, nom sous lequel elle est vendue en Amérique du Nord.

Sur le plan technique, elle dérive étroitement de l'Equus de Hyundai. C'est donc dire qu'elle ne compte que deux roues motrices (à l'arrière) et est mue, au choix, par un moteur V6 ou V8. La puissance de ces motorisations est relayée par une boîte automatique à 8 rapports, la seule offerte.

Est-ce bien raisonnable pour Kia de la proposer?

La question est pertinente, étant donné le peu de succès remporté jusqu'ici par l'Equus. Celle-ci n'a pas encore convaincu les consommateurs. On ne recense en tout et pour tout que 17 immatriculations l'an dernier...

Réaliste, la direction canadienne de Kia sait que la marque n'a pas la notoriété voulue pour menacer à terme les forces dominantes sur le marché. Cependant, elle considère aussi qu'elle se devait de commencer quelque part, voilà pourquoi elle se fixe pour objectif d'écouler une vingtaine d'unités de ce modèle par année.

Une bonne affaire?

D'un point de vue strictement rationnel, la Kia K900 se trouve à plusieurs égards au diapason de la concurrence. À son bord, l'ambiance est ouatée à souhait et l'on y apprécie quelques délicates attentions, même si la plupart sont offertes contre supplément. Et à moins d'être soutenue financièrement par Kia, la valeur marchande de ce modèle s'annonce plutôt faible sur le marché de l'occasion.

À l'usage, la version V8 est de loin la plus tonique (420 chevaux), mais la plus assoiffée aussi avec 12,2 L/100 km de moyenne. Sur le plan de la tenue de route, rien de bien excitant, à moins de faire du confort son critère d'achat absolu. Conducteur et passagers aimeront le silence de fonctionnement et la suspension dont la douceur engendre un subtil effet «tapis volant» que l'on peut raffermir en sélectionnant le mode d'amortissement «Sport». Souple, mais guère précise, la direction ne renvoie aucune sensation de pesanteur dans le volant. À quelques détails près, la conduite rappelle celle de certaines grosses américaines des années 70. Avis aux nostalgiques!