Le Sportage n'a pas eu un début de vie très facile. Lancé en 2000, on a comparé à l'époque son niveau de raffinement à celui des terribles créations soviétiques. Kia a grandement cheminé depuis pour nous offrir, en 2011, la troisième cuvée de ce multisegment compact. Si l'impression de nouveauté s'est quelque peu diluée en 2015, le Sportage reste un solide compétiteur.

Son design

Impossible de décrire le design du Sportage sans parler de l'homme derrière la progression fulgurante de la marque, le designer Peter Schreyer. L'Allemand a dirigé le remodelage complet de la carrosserie du Sportage à un point tel que Kia aurait probablement eu avantage à le renommer. Il se reconnaît par l'absence de porte-à-faux qui donne un aspect particulièrement ramassé à la carrosserie. La ligne de toit qui s'abaisse vers l'arrière appuie un dynamisme d'ensemble. Le Sportage mériterait toutefois une mise à jour stylistique, puisque son dessin n'a pas évolué depuis 2011. Une refonte entière est prévue pour l'année-modèle 2016.

À bord

L'habitacle du Sportage laisse une bonne impression d'ensemble. Les matériaux souples au toucher sont nombreux et l'assemblage est bon sans être irréprochable, comme en témoignent certains craquements. Soucieux des détails, Kia a construit la planche de bord sur un dessin rappelant son fameux « nez de tigre », signature des calandres de ses modèles. L'ergonomie est d'ailleurs irréprochable. On peut bien se délier les jambes à l'avant, chose qui est un peu plus difficile lorsqu'on s'installe à l'arrière. Le volume général de l'habitacle est d'ailleurs un peu en retrait par rapport à la concurrence.

Sous le capot

La version qu'on nous a prêtée était équipée du moteur optionnel du Sportage, soit un quatre-cylindre de 2 L turbocompressé et doté de l'injection directe de carburant. Sans être un foudre de guerre en départ arrêté, il déploie sa puissance somme toute de manière plutôt linéaire. Il permet également des reprises énergiques, au prix d'une consommation d'essence assez élevée, surtout en ville. La transmission automatique à six rapports module ses élans avec douceur et réagit avec une rapidité acceptable.

Derrière le volant

On le constate assez rapidement, le Sportage offre un agrément de conduite beaucoup plus relevé que ses rivaux japonais. Il a une approche très européenne avec une direction précise - quoiqu'un peu vague au centre - et bien vive. Les suspensions contiennent bien les mouvements de caisse et le freinage a une sensibilité bien dosée. La transmission intégrale est aussi d'une efficacité étonnante et permet de jouer dans la neige en laissant légèrement chasser le train arrière en sortie de virage.

Les technologies embarquées

Le Sportage nous réserve pour sa prochaine génération de nombreuses nouveautés technologiques également partagées avec la grande berline K900. Entre-temps, on doit se contenter d'une offre technologique un peu timide. Aucun régulateur de vitesse adaptatif ou détecteur d'angles morts n'est suggéré. Cela dit, le système d'infodivertissement, contrôlé essentiellement de manière tactile, est intuitif et dispose d'un système de navigation très complet et tout aussi simple. Le manque de fonctionnalités pourrait cependant rebuter certains passionnés de techno. La qualité du son est acceptable.

Verdict

Le Sportage a beau avoir quatre ans sous cette forme, il reste tout de même une option pertinente. Agréable à conduire sans avoir une suspension sèche ou une mauvaise insonorisation, il affiche une excellente feuille de route en matière de fiabilité et est protégé par une très bonne garantie. Malgré sa fougue, le moteur turbo n'est pas un incontournable. Il ne permet pas une meilleure capacité de remorquage et n'est pas très sobre. Bref, un bon produit que le Sportage, mais on a hâte de voir la prochaine génération.

Observations

> Le Sportage est proposé dans certaines livrées avec une direction à résistance variable, un dispositif qui n'a pas une réelle incidence sur le comportement de la direction.

> Peut-être le seul réel faux pas dans le design du Sportage, la plaque de protection inclinée en plastique exposée en avant n'est pas particulièrement élégante.

> Une des faiblesses du Sportage est son espace cargo limité. À 740 L, il n'est à peine que de 80 L de plus que celui de la Kia Forte 5 et 350 L de moins que celui du Toyota RAV4.

> Offerts chauffants de série, les sièges du Sportage mériteraient d'être redécoupés pour offrir un meilleur maintien latéral et un dossier plus confortable.

> Malgré ses bonnes performances aux différentes tests de collision de l'IIHS, le Sportage n'a pas fait bonne figure au fameux de collision frontale partielle de l'institut. Kia devra se pencher sur ce problème  pour la prochaine cuvée.