De tout temps, la Lexus GS a joué un rôle très effacé dans la gamme de la marque de luxe de Toyota. Et, selon moi, ce n'est pas le récent remaniement de ce modèle qui va y changer grand-chose. Prenons son look qui passe totalement inaperçu et son moteur qui manque un peu de coeur au ventre. Aux dires de Lexus, la nouvelle GS veut attirer l'acheteur qui place en haute priorité l'agrément de conduite et qui lorgne la plupart du temps du côté de la production allemande. En toute honnêteté, la dernière création du constructeur nippon est bien loin de son objectif.

Les 305 chevaux de son moteur V6 s'expriment avec une grande douceur tout en étant relativement peu gourmands à la pompe, mais il faut plus qu'une consommation moyenne de 10,8 litres aux 100 km/h pour que l'on «tombe» en amour avec une berline comme celle-là. Remarquez qu'elle n'est pas loin du but, mais qu'il lui faudrait un peu plus de dynamisme pour s'installer parmi les rares modèles réunissant les performances d'une sportive et les attraits d'une berline. À titre d'exemple, les palettes sous le volant sont de la frime, car au lieu de donner accès à une transmission séquentielle, elles ne font que sélectionner les rapports manuellement comme les anciennes boîtes dites Tiptronic.

La GS trouve sa rédemption dans le fait que la puissance est distribuée à chacune des roues via un rouage intégral. Sa faible consommation devient d'autant plus admirable que ce genre d'équipement entraîne généralement une consommation à la hausse de 20%.

38 chevaux supplémentaires

Précisions que cette GS est aussi offerte en version hybride (GS 450h) avec le même moteur à essence enrichi de 38 chevaux par son moteur électrique. Là où l'on perd au change toutefois, c'est que la traction intégrale est absente de ce modèle dont les allées et venues sont assurées par une transmission CVT. Cette dernière n'étant pas prisée par tout le monde alors que les quatre roues motrices sont en grande demande, on ne verra pas de file chez les concessionnaires Lexus pour faire l'acquisition d'une GS450h.

Une option plus populaire risque d'être le groupe F Sport qui comprend des étriers de frein haute performance, des jantes de 19 pouces, un carénage différent à l'avant, un aileron discret sur le coffre arrière et quelques autres ajouts à connotation sportive.

Gauche, droite, c'est selon...

Les performances du moteur et la musicalité qui les accompagne se manifestent uniquement lorsque l'on accélère à fond comme pour mesurer les 0-100 km/h de 6,1 secondes. En deux secondes de moins, on passe aussi aisément de 80 à 115 km/h pour des dépassements en parfaite sécurité. S'il fallait freiner toute cette énergie, on se rendrait compte que la voiture accuse une forte tendance à piquer vers la gauche ou la droite (c'est selon), du moins dans la voiture mise à l'épreuve. La direction est toujours un peu trop enveloppée, mais beaucoup plus sensible à la condition du revêtement que précédemment. Terminons en soulignant la solidité du châssis, plus rigide qu'avant, un aspect qui pourrait dépayser les habitués de la douceur Lexus. Peut-être trouveront-ils la suspension un tantinet trop ferme sur mauvaise route.

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

La Lexus GS 350 AWD est dotée de l'ordinateur de bord le plus simple à manipuler parmi tous les équipements similaires.

À bord, je me demande encore ce que vient faire cette bosse à droite sur le plancher. En mode régulateur de vitesse, on aimerait quelquefois y poser sa jambe droite, ce qui est quasi impossible. Moi, plutôt nul quand vient le moment de manipuler les ordinateurs de bord, je dis bravo à Lexus d'avoir simplifié la vie de tous mes semblables avec une commande rappelant une souris d'ordinateur avec laquelle il est facile de naviguer d'un programme à l'autre. Le tableau de bord, quant à lui, est joliment présenté et les matériaux dégagent une impression de qualité. Le conducteur dispose aussi de bons rangements à portée de main. Un autre petit détail que l'acheteur éventuel devrait surveiller est le levier des clignotants qui n'est pas simple à neutraliser quand on l'utilise pour signaler un changement de voie sur l'autoroute.  Enfin, les places arrière sont aussi spacieuses que sur bien des voitures de la même taille, bien que le coffre ne soit pas grand outre mesure et encore plus petit dans la version hybride en raison de la présence des batteries.

Bien que profondément remaniée pour 2012, la Lexus GS reste un modèle qui se cherche. En jouant la carte sportive, il soulève des exigences particulières qu'il ne semble pas en mesure d'assumer. La sportive de la famille reste incontestablement la IS F.

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

Que ce soit à l'avant ou à l'arrière, la récente Lexus GS 350 ne fait pas avancer le style automobile.