Extravertie, un brin provocante, entre le gothique flamboyant et le baroque, la MKZ apparaît un peu hors du temps. Le profil irrégulier accentue les effets de contraste. La poupe incurvée porte une malle légèrement saillante (sans doute le trait le plus original de l'auto) et un profil pointu, comme biseauté.

Bref, la MKZ cultive un esprit anticonformiste plutôt rafraîchissant.

L'habitacle se présente bien, mais porte des audaces pas toujours très inspirées ou, à tout le moins, clairement identifiées. On pense notamment au bouton de démarrage, qui se trouve là où on ne l'attend pas, ou à la sélection des rapports à l'aide de boutons-poussoirs (idée introduite par Chrysler dans les années 50). Cette disposition, remise au goût du jour, a permis de ménager plus de rangement et, surtout, d'inaugurer une console flottante à la Volvo avec un espace additionnel à l'étage inférieur.

En dépit de dimensions extérieures somme toute généreuses, l'espace à bord de la MKZ est compté. À l'avant, ça va, mais à l'arrière, c'est serré, et la garde au toit est aussi plutôt juste. On peut également ergoter sur l'étroitesse des sièges, la rareté des rangements aux places arrière ou la position de conduite légèrement décentrée. Quant au coffre, l'échancrure étroite, en raison des feux profilés, mais un peu envahissants, et la surface irrégulière ne facilitent pas le chargement des bagages.

Photo fournie par Lincoln

Conducteur et passagers apprécieront le fonctionnement silencieux et la suspension, dont la douceur engendre un subtil effet «tapis volant» que l'on peut raffermir en sélectionnant le mode d'amortissement «sport». Souple, précise, mais un brin engourdie, la direction ne renvoie aucune sensation de pesanteur dans le volant de cette auto confortable, à défaut d'être vraiment fougueuse.

Bien entendu, le moteur V6 qui anime la version la plus huppée ne manque pas de pédale.

D'une cylindrée de 3,7 litres, il se révèle efficace sans avouer une puissance folle, et sa sonorité plutôt soyeuse se fait agréable à l'oreille. Quant à la boîte de vitesses semi-automatique qui l'accompagne, elle est parfaitement étagée. Ce moteur mérite considération, puisqu'il est le seul pouvant être associé à un rouage à quatre roues motrices. Celui-ci, plus réactif qu'actif, vise avant tout à rendre la conduite plus sûre sur une chaussée à faible coefficient d'adhérence, et non à accroître la vitesse de passage en courbes.

Photo fournie par Lincoln