Ce petit roadster qui annonce l'été plus sûrement que n'importe quel oiseau migrateur sort de la spirale inflationniste dans laquelle les générations précédentes se trouvaient prisonnières. Plus légère, plus compacte, la Mazda MX-5, née Miata, veille à nous rappeler que les plaisirs les plus simples sont parfois les meilleurs.

Le roadster est un cabriolet deux places très vif et un peu spartiate auquel succombent les quinquagénaires aisés en quête d'une nouvelle jeunesse automobile. Il y a 25 ans, la Mazda MX-5, née Miata, a lancé cette mode de la voiture «juste pour le fun» suffisamment aguichante pour qu'on la remarque, mais point trop ruineuse financièrement ni difficile à prendre en main.

Au premier regard, la MX-5 ne manque pas d'air, même si ses formes rappellent, de loin et dans le brouillard, la défunte Honda S2000. Pour certains, son charme s'arrête ici, car accéder à bord de ce roadster peut s'avérer un exercice contraignant, surtout auprès de sa clientèle chouchou: les quinquagénaires. Les assises ont été abaissées de 20 mm. Pour s'installer, il faut glisser dans un baquet au ras du sol, tout en passant les jambes sous le volant, heureusement aminci. Pour nous faciliter encore plus la vie, la colonne de direction offre aujourd'hui une possibilité de réglage plus étendu.

En dépit de rangements, petits et parfois difficilement accessibles, et le modeste emplacement aménagé dans le coffre, on ne sait que faire de son sac de sport. Pittoresque pour un week-end, mais franchement impraticable pour partir en vacances à deux. Le véritable amateur de roadster se moque de ces considérations utilitaires. Tant pis pour les bagages.

Le séant au ras du bitume et le court levier de vitesse à portée de main, le conducteur retrouve rapidement ses repères dans cet habitacle où on se sent presque aussi coincé qu'autrefois, malgré des sièges à l'armature plus fine et aux réglages plus nombreux.

Fidèle à sa bonne habitude, Mazda a habillé l'habitacle de matériaux agréables à l'oeil et au toucher. Rien à redire non plus de la qualité de l'assemblage ni de l'agencement des couleurs. Le tableau de bord, pas plus épuré qu'il ne le faut, enchâsse une instrumentation complète et parfaitement lisible. La console, qui scinde l'habitacle en deux, comporte des commandes faciles à utiliser et qui tombent bien (au sens figuré) sous la main.

Le toit en toile s'escamote manuellement, sans qu'il soit nécessaire de quitter son siège. Les puristes l'apprécieront.

La nomenclature de la gamme est, comme l'auto, toute simple. Trois déclinaisons: GX, GS et GT. Dans un premier temps, il est pertinent de souligner que la boîte automatique est dorénavant offerte sans coût additionnel sur les trois livrées. Cette proposition ne sera pas sans déplaire aux amateurs de ce modèle qui, aujourd'hui, privilégient ce type de transmission dans une proportion de 40%.

Pour le plaisir

La MX-5 a une vocation reconnue: donner du plaisir. Mission accomplie. Amusante à conduire, cette japonaise fait aussi apprécier sa suspension bien dosée et sa position de conduite pas fatigante pour un sou. La seule contrariété provient de la boîte de vitesses automatique qui étouffe le moteur (2 L, 155 chevaux) dont les prestations sont, dès lors, un peu frustrantes. Vaillant à moyen régime et très peu gourmand, celui-ci offre des accélérations trop linéaires. Et, ce qui n'arrange rien, une sonorité assez classique et un besoin (non obligatoire) qu'on l'abreuve d'essence Super pour qu'il puisse donner son plein rendement.

Ce deux-litres apparaît nettement plus sympathique avec la boîte manuelle. Cette dernière permet d'enrouler délicieusement les sorties de virages. En revanche, si l'envie vous prend de titiller les chevaux, vous êtes mieux de savoir jouer du levier, au demeurant agréable, pour tirer la quintessence de cette mécanique.

Dès lors, la même question revient: est-ce le moteur qui manque de tonus ou bien le châssis qui est sous-utilisé? Sans doute un peu des deux. Chose certaine, la MX-5 a aujourd'hui les qualités dynamiques nécessaires pour faire galoper une quarantaine, voire une cinquantaine de chevaux supplémentaires. Sans l'ombre d'un doute, mais en vérité, on se moque bien que les accélérations ne soient pas sidérantes. À 100 km/h, les fesses à quelques centimètres du bitume, on a l'impression de rouler deux fois plus vite.

Plus alerte et plus délurée, la Mazda slalome à son aise, vire bien à plat, mais c'est au grand air, en vitesse de croisière, qu'on la préfère. La MX-5 s'inscrit sans broncher dans les virages, guidée ici par une direction précise, mais regrettablement trop légère. Un peu de fermeté lui ferait le plus grand bien pour mieux ressentir le train avant. Cette Mazda profite par ailleurs de l'agilité liée à son architecture de propulsion, mais aussi de son poids savamment distribué entre l'avant et l'arrière. Et pour ajouter à la confiance que sa conduite inspire, mentionnons qu'au pont autobloquant s'ajoute une suspension plus sportive, mais seulement sur les MX-5 GS et GT à boîte manuelle...

Profitant de ses dimensions plus ramassées (elle est plus courte et plus basse que le modèle qu'elle remplace), mais aussi d'éléments suspenseurs plus raffinés, la MX-5 parvient à un meilleur équilibre général que sa devancière. Sa légèreté combinée à des voies plus larges et à un centre de gravité plus bas en fait une sportive de poche fort brillante. Plus stable, la MX-5 se révèle cependant un peu plus sautillante sur chaussée dégradée. Ce commentaire ne s'applique cependant qu'aux versions GS et GT équipées d'une boîte manuelle. Avec la boîte automatique, ces mêmes suspensions nous sont apparues un peu trop tendres, ce qui se traduit par un effet de flottement qui ébranle un brin la confiance que nous avions jusqu'ici en elle. Par contre, la qualité de son freinage est rassurante. Les disques ne surchauffent ni ne s'essoufflent après des freinages intensifs et répétés.

Bien finie, sûre et amusante, la MX-5 ne manque décidément pas d'appâts pour plaire. Pour les balades tranquilles, quelle que soit la transmission de votre choix, mieux vaut prendre rendez-vous avec la version GX, plus abordable. Les conducteurs qui veulent non seulement se faire décoiffer, mais aussi se faire plaisir au volant devraient jeter leur dévolu sur la GS. La GT? Au prix où elle s'affiche, elle ne présente que peu ou pas d'intérêt.

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On aime

> Simplicité de sa conception

> Agilité

> Plaisir que sa conduite procure

On aime moins

> Boîte automatique taxante sur les performances

> Habitacle étriqué et peu pratique

> Direction trop légère

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L'essentiel

> Marque/Modèle : Mazda MX-5

> Fourchette de prix : 31 900 $ à 39 200 $

> Frais de transport et de préparation : 1895 $

> Garantie de base : 3 ans/km illimité

> Consommation de carburant : 9,1 L/100 km

> Visible dans les concessions : Été 2015

> Pour en savoir plus : www.mazda.ca

Technique

> Moteur : L4 DACT 2 litres

> Puissance : 155 ch à 6000 tr/min

> Couple : 148 lb-pi à 4600 tr/min

> Rapport poids-puissance : 1078 kg (GT)

> Poids : 6,95 kg/ch

> Mode : propulsion

> Transmission de série : Manuelle 6 rapports

> Transmission optionnelle : Automatique 6 rapports

> Direction/Diamètre de braquage (m) : crémaillère/9,4

> Freins av-arr : disques/disques

> Pneus (av-arr) : 205/45R17 (GS et GT)

> Capacité du réservoir/essence recommandée : 45 litres/super (recommandé)