Chez Mercedes, on ne saisit plus très bien où se situe le porte-étendard de la marque tellement il y a de la circulation au sommet... Est-ce l'affriolante SLS ou l'exquise SL 63, deux élèves de la classe AMG qui, au rayon de la haute performance, se font une rude concurrence?

La première se veut une exotique typique alors que la seconde ne se gêne pas pour croiser le fer avec une Aston Martin, une Bentley ou même une Ferrari. Et cela, sans se couvrir de ridicule. Voyons un peu.

Une SL 63 armée des 564 chevaux de sa version High Performance et du dispositif Race Start de sa transmission G Tronic à 7 rapports dévore les 0-100 km/h en 3,9 secondes tandis que ses concurrentes affichent des chronos très voisins ou même supérieurs: 4,8 secondes pour l'Aston Martin DB9, 3,9 secondes pour la Bentley Continental et 4 secondes pour la Ferrari California. Tout cela dans des fourchettes de prix et de puissance semblables.

Cela dit, aucune des trois voitures étalons ne revendique le même confort, le même luxe et, surtout, les mêmes dispositifs de sécurité que la SL des connaisseurs, la SL 63 AMG. On connaît déjà le modèle qui lui sert de point de départ, soit la SL 550 dont nous avons abondamment parlé dans un récent article. Un moteur plus poussé et plus sobre et un châssis allégé à même l'aluminium et le magnésium sont parmi les transformations majeures apportées aux versions 2013 de la SL. Ajoutez à cela la touche magique des spécialistes de la haute performance d'AMG et vous avez un coupé/roadster à la très fine pointe de la technologie... et du plaisir de conduire, dois-je souligner.

 

Des reprises phénoménales

En termes moins abstraits, la foudroyante accélération s'exprime le mieux sur ces petites routes de l'arrière-pays provençal où AMG avait installé ses pénates de façon à nous permettre d'essayer la SL 63 sur des chemins tortueux, si étroits par endroits que toute rencontre était impossible. Je parle ici de ces routes en dehors des grands axes où il est à peu près impossible de doubler cette horde de petits véhicules commerciaux sous-motorisés, à moins de rouler dans un dragster de 1500 chevaux. Ou de conduire la dernière SL 63 qui s'acquitte de cette tâche en un clin d'oeil. C'est cette incroyable poussée dans le dos provoquée par l'allumage des deux turbos du moteur V8 de 4,7 litres qui permet une telle performance.

L'autre aspect impressionnant de la voiture est son adhérence en virage qui paraît sans limites. Elle résiste avec une facilité déconcertante à toute forme d'accélération latérale et reste rivée sur son cap comme on ne le croirait pas possible.

On doit cette remarquable tenue de route au dispositif ABC (Active Body Control) qui modifie les réglages de la suspension selon une foule de paramètres afin que la tenue de route soit optimale en tout temps.

Aussi, les freins à disques en carbone/céramique offerts de série sont à la hauteur de toutes les situations ou presque, contribuant au sentiment de sécurité qu'inspire la conduite de ce coupé à toit escamotable.

 

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

L'un des éléments de style permettant de reconnaître la version 63 AMG de la SL 550 est un tout petit becquet arrière au-dessus du coffre.

À vue d'oeil

Pour le néophyte, la SL 63 ne diffère pas dramatiquement de la SL 550, qui ressemble davantage à une voiture Grand Tourisme. Visuellement, on la reconnaît à ces deux barrettes horizontales chromées dans la grille de calandre, à l'inscription V8 BITURBO sur les flancs ainsi qu'à son petit becquet arrière et à ses quatre sorties d'échappement trapézoïdales. À l'intérieur, la fibre de carbone est reine et tout ce qui existe d'accessoires automobiles fait partie de la distribution.

Si jamais le prix d'environ 170 000$ de cette SL 63 vous contrarie, sachez que la voiture est plusieurs dizaines de milliers de dollars moins chère que ces «exotiques» citées au début et, autre prix de consolation, qu'elle est 30% moins gloutonne que le modèle qui l'a précédée. D'ailleurs, ses 564 chevaux se taisent à un feu rouge, sans doute en guise de respect pour l'environnement.

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

L'intérieur du coupé Mercedes SL 63 AMG combine confort, style et élégance.