Cooper 3 portes, Cooper 5 portes, Coupé, Clubman, Countryman, Paceman. La gamme Mini est d'une complexité inhabituelle pour un constructeur qui peine à atteindre un volume de ventes annuel de 6000 unités au Canada. Si l'hypersegmentation semble sourire à la maison-mère, BMW, c'est moins heureux pour Mini, dont les ventes ont faibli en 2014. Le Countryman est l'un des modèles qui composent le noyau central de la marque.

SON DESIGN

Le Countryman a en partie été redessiné pour l'année-modèle 2015 pour se diriger vers une refonte complète qui devrait éclore l'année prochaine. On voit donc apparaître à l'avant une fausse plaque de protection sous le bouclier et, à l'arrière, sur les modèles à transmission intégrale, un ajout qui permet de cultiver une image plus utilitaire du multisegment. Des diodes font aussi maintenant office de phares de jour. C'est très subtil. Le Countryman reste malgré tout le vilain petit canard de Mini. Il donne l'irrépressible impression d'être une Cooper 5 portes gonflée à l'hélium.

À BORD

Mini, qui mise beaucoup sur la différenciation par le design, ne déroge pas avec le Countryman. La planche de bord, très originale, se compose sur des rappels circulaires, la forme des phares du modèle original. Cet aspect singulier se conjugue avec un bon volume intérieur qui donne une impression d'espace pour le moins agréable. Malheureusement, on constate rapidement que la qualité des matériaux n'est pas à la hauteur. Beaucoup de plastiques sonnent creux.

SOUS LE CAPOT

Mini n'a entrepris aucune révision mécanique pour 2015. La version S du Countryman est ainsi mue par le quatre-cylindres turbo de 1,6 L qui équipait l'ancienne version de la Cooper S. Sans être très explosif, il déplace sans trop de mal le poids de cette grosse Mini (1475 kg). Assez élastique, il n'a pas l'éloquence du nouveau quatre-cylindres 2 L de la Cooper et s'exprime essentiellement à mi-régime. La transmission automatique à six rapports fait un travail tout aussi acceptable. La consommation d'essence est toutefois assez élevée.

DERRIÈRE LE VOLANT

Là où le Countryman excelle, c'est sur le plan de l'agrément de conduite. Bon, il n'a certainement pas l'aisance de sa petite soeur, une référence parmi les sous-compactes, mais ce multisegment démontre une grande expressivité. Il arrive à capter l'essence de la Cooper avec un châssis qui communique beaucoup au conducteur et une délicieuse direction que certains trouveront peut-être trop lourde. En laissant de côté l'approche stérile de concurrentes plus sages, on doit toutefois négocier avec un roulement plus sec que la normale. C'est le prix à payer.

LES TECHNOLOGIES EMBARQUÉES

L'option du système de navigation (1400 $) est dans les faits un système d'infodivertissement très semblable au iDrive de BMW. L'écran, intégré dans l'indicateur de vitesse central circulaire, a l'avantage d'être bien lisible. Cela dit, le positionnement des commandes sur la console centrale, très bas, rend l'utilisation du système assez irritante. Cette affirmation s'applique d'ailleurs à l'ensemble des commandes centrales, qui obligent constamment à baisser la tête.

VERDICT

Bien qu'il soit sans doute le véhicule le plus agréable à conduire de sa catégorie, le Countryman est loin d'être une référence pour son raffinement d'ensemble. La qualité des matériaux, très moyenne, et l'insonorisation, un peu bâclée, nous ramènent plusieurs années en arrière. Son quatre-cylindres turbo développe une puissance plus qu'acceptable, mais sa consommation d'essence est excessive pour le format du véhicule. On ne peut également taire le bilan mitigé côté fiabilité. Vivement donc une refonte complète qui incorporera des ingrédients empruntés à la très convaincante nouvelle Cooper.