La GT-R de Nissan demeure pour l'instant la seule voiture d'exception «Made in Japan». De même que la plus rapide et la plus coûteuse des Nissan jamais produites.

Quinze. C'est le nombre de GT-R vendues par les concessionnaires Nissan du Québec au cours des six premiers mois de l'année. C'est peu, mais presque trois fois plus (une augmentation de 275%) que pour la même période l'année dernière.

Pareille croissance s'explique. Une grande partie est sans doute attribuable à la récente série de transformations apportées à ce modèle et - aussi incroyable que cela puisse paraître - à une majoration de son prix qui excède aujourd'hui les 100 000 $.

D'ici à ce que les études d'Acura (NSX) et de Lexus (LF-LC) ne se traduisent par la construction de véhicules, la GT-R demeure la seule représentante d'exception «Made in Japan». Et si l'on prête foi à la rumeur, cette Nissan ne sera même plus sur le marché (occidental, s'entend) pour accueillir ses rivales. Le constructeur japonais aurait plutôt l'intention de confier à sa filiale de luxe Infiniti et à son concept Emerge-E le soin de le représenter dans ce petit cénacle de voitures dites exotiques. Ce ne sont que des ouï-dire. Pour l'instant, la GT-R demeure pour une cinquième année la plus rapide et la plus coûteuse des Nissan jamais produites.

La puissance accrue de son moteur V6 suralimenté ("15 chevaux) ne rend pas la GT-R plus terrifiante ni plus explosive. Celle que ses admirateurs se plaisent à appeler Godzilla atteint les 100 km/h en un plus de trois secondes, appuyée il va sans dire de l'aide au démarrage (launch control) qui lui permet de s'élancer comme une Formule 1.

N'eût été la confirmation de l'accéléromètre, on aurait du mal à croire à pareille poussée, tellement cette Nissan semble empesée. Dans les faits, elle l'est. Et cela se ressent. Dans les manoeuvres à faible allure aussi bien que dans les enchaînements de virages plus serrés. Godzilla manque d'agilité et exige un bon coup de volant pour en tirer tout le potentiel.

Toutefois, dès que l'horizon se libère et que les courbes s'ouvrent davantage, la GT-R s'enfièvre et devient soudainement plus facile à conduire. La rapidité et la précision de sa direction se manifestent clairement et son poids n'apparaît alors plus aussi outrancier.

La GT-R roule vite. Trop vite, considérant les règles en vigueur sur nos routes. Mais n'est-ce pas là le lot de toutes voitures appartenant à cette caste de monstres sacrés. Elles en font toutes trop. Et la GT-R sans doute plus encore. En raison de l'efficacité de ses aides électroniques, elle pardonne (trop) aisément les erreurs de pilotage. Ces outils technologiques veillent à vous aider à tenir la route.

Au cours de sa refonte partielle, les ingénieurs affectés à son développement ont subtilement retouché les éléments suspenseurs pour améliorer le confort de ses occupants. Pour l'ouïe par contre, c'est une autre histoire. Bruyante comme une manifestation de casseroles, la GT-R laisse monter bien des décibels à nos oreilles. Et aucun n'est mélodieux. Vous avez l'impression de vous trouver à cheval sur la transmission. Ou enfermé sous le capot. Le timbre de l'échappement? Complètement inaudible.

Ajoutons à ces doléances la présentation un peu trop «Playstation» du tableau de bord, lequel permet de configurer le bloc d'instrumentation. On s'en émerveille un temps. Même les yeux se lassent vite devant cette carrosserie à laquelle il manque un soupçon d'élégance et de modernité.

Prix : 103 980 $ à 113 980 $

VERDICT

Seul le blason fait sourire.