Il y a de ces modèles qui n'excellent dans rien de bien spécifique sans avoir de failles majeures, destinés à dégager de grands volumes de ventes. Impassibles devant leur mandat aux larges orientations, ils ne sont pas pour autant non pertinents, mais misent sur l'absence de surprise pour se faire une place dans leur segment. Le Nissan Rogue se classe dans cette catégorie.

SON DESIGN

Alors que bien des concurrents tentent par tous les moyens de refaire le format avec des approches évolutives, le Rogue campe sa position sur des repères maintes fois visités. On a donc droit à une ligne de toit haute qui s'achève au moyen d'un petit déflecteur au-dessus de la lunette arrière. Pour se distinguer, l'avant expose un V dessiné à gros traits sur la calandre et des phares à diodes en crochets. L'inévitable bande noire mate complète le tout dans les passages de roues et les jupes de bas de caisse.

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À BORD

Encore là, le Rogue ne fait pas preuve de réelle originalité. La porte s'ouvre sur un habitacle conjuguant les tons de gris et de noir. On dénote néanmoins une belle attention portée à l'aménagement et à l'accessibilité. L'espace est bien mis à profit autant à l'avant qu'à l'arrière. L'ajustement des moulures de la planche de bord est excellent et les matériaux sont généralement de bonne qualité. Il n'y a aussi rien à redire sur l'ergonomie. Le Rogue offre également une troisième rangée en option. Bien courageux, cependant, ceux qui s'y aventureront...

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SOUS LE CAPOT

Fidèle à ses habitudes, Nissan mise sur une seule mécanique employée depuis de nombreuses années pour animer le Rogue. Le quatre-cylindres de 2,5 L produit 170 ch, une puissance nécessaire avec son poids de près de 1700 kg. La manière dont les chevaux sont livrés est certes acceptable, mais la boîte CVT, l'unique proposée, n'est pas au niveau de la concurrence nipponne. Elle escalade trop lentement le régime et donne une impression de glissement, même si elle simule de manière malhabile des changements de rapports. Le moteur transmet aussi une vibration dans la colonne de direction à basse vitesse, ce qui peut devenir légèrement agaçant.

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DERRIÈRE LE VOLANT

Rien de très mémorable se passe au volant du Rogue, ce qui n'est pas pour autant une mauvaise chose. Le multisegment filtre bien les aspérités sans verser dans un comportement trop flasque. La direction, un peu amorphe dans ses réflexes, est tout de même précise. Le freinage mérite en outre des éloges. Il mord rapidement et garde le Rogue bien droit avec sa bonne répartition. Finalement, la transmission intégrale offre un rendement qui se situe dans la moyenne, montrant une légère tendance à l'effet de couple avant qu'il ne le répartisse.

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LES TECHNOLOGIES EMBARQUÉES

Comme c'est rendu coutume, le Rogue peut être agrémenté en option d'un système d'infodivertissement avec GPS. Celui proposé n'est pas au niveau des systèmes de dernière génération avec ses menus au design un peu vieillot, mais facile d'approche. Il a par ailleurs connu des ratés lors de l'essai, gelant complètement à certains moments. Bose fournit en outre l'une des meilleures chaînes audio du segment dans la déclinaison SL Privilège.

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VERDICT

Sans être une proposition particulièrement séduisante sur la forme, le Rogue a tout de même du sens lorsqu'on s'attarde à son aspect pratique. Le multisegment offre beaucoup d'espace de chargement et des manières feutrées, un véhicule bien adapté à son mandat familial. L'équipement de série est également assez bien fourni. Malgré sa consommation d'essence qui se situe dans la moyenne de la catégorie, son groupe motopropulseur est cependant un peu à la traîne côté raffinement. Son ton est un peu trop insistant en accélération et sa boîte CVT, pas encore au point. Au final, ce n'est pas un véhicule avec de grandes forces ni de grandes faiblesses.

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OBSERVATIONS

> De l'espace pour les bagages

Le Rogue dispose d'un espace de chargement plus généreux (1112 L) que son grand frère, le Murano, si vous n'optez pas pour la rangée supplémentaire de sièges.

> Des sièges supplémentaires

Le Rogue propose une rangée supplémentaire de deux sièges en option, une caractéristique que seul l'Outlander propose également dans son segment.

> Visibilité arrière

La visibilité arrière n'est pas très bonne en raison de la petitesse dans la fenêtre latérale arrière et de l'épaisseur de la paroi.

> Système d'aide au freinage

Comme plusieurs concurrents, le Rogue est offert avec un système d'aide au freinage qui peut avertir le conducteur avant une collision imminente et appliquer une force de freinage.

> Toit panoramique

Le Rogue est servi avec un grand toit panoramique, pour profiter des journées ensoleillées, qui n'empiète pas trop sur le dégagement pour la tête.