Alors que la récente Prius v propose 50% plus d'espace intérieur que le modèle d'origine, la c prend la direction inverse avec ses dimensions de sous-compactes et son prix adouci d'environ 2000$. Dommage toutefois que la contribution gouvernementale s'en tienne à une maigre pitance de 1000$. Le but de l'opération est de favoriser les hybrides rechargeables et les voitures électriques, mais avec les niveaux de prix pratiqués dans cette sphère du marché, on récompense les acheteurs un peu plus à l'aise financièrement.

Faisons le calcul: l'acheteur d'une Prius rechargeable doit payer un prix de base de 32 000$, duquel il récupérera 5092$ en rabais provincial, pour un déboursé de 26 908$. Si vous optez pour une Prius c hybride, la moins chère du groupe à 23 160$, vous n'aurez droit qu'à 1000$ de ristourne, pour une facture totale de 22 160$. La différence n'est donc que de 4748$ entre la moins chère et la plus chère des Prius. Dans ce contexte, on comprend mieux qu'il ne se soit vendu que 593 Toyota Prius standard au Québec en 2011, et pourquoi il ne s'en vendra pas beaucoup plus dans les années à venir.

C'est regrettable pour la simple raison que la Prius c est en soi une bonne petite voiture qui mérite une plus grande place devant les domiciles québécois. C'est une façon d'économiser qui m'a plu énormément et cet engouement a été partagé par une conjointe très soucieuse d'environnement. Car, sans véritablement chercher à rouler pépère, il est facile de voir la jauge de consommation s'arrêter sur des moyennes variant de 4 à 4,8 litres aux 100 km.

En plus de ces données, une petite fenêtre affiche des dizaines d'informations qui ne sont pas très faciles à récupérer avec les boutons placés sur le volant. Ayant malencontreusement changé l'affichage en kilomètres pour celui en milles, j'ai eu beau fouiller dans le manuel d'instructions, je n'ai jamais pu revenir à l'affichage initial.

Ce qui impressionne davantage en s'installant au volant de la Prius c, c'est cette incroyable visibilité vers l'avant grâce à une immense surface vitrée. Le revers de la médaille est que l'habitacle devient rapidement très chaud en temps de canicule. En plus, la visibilité de trois quarts arrière suit la tendance de toutes les voitures modernes (enfin, presque) en vous donnant l'impression de regarder par le trou de la serrure.

 

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

La Prius c hybride est une 5-portes à arrière ouvrant qui accepte de transporter 4 adultes de taille moyenne.

Les sièges sont raisonnablement confortables et leur manque d'appui latéral est compensé par un revêtement en tissu qui vous empêche de glisser en virage. Toyota a pris soin de réunir la majorité des commandes juste à portée de main du conducteur et à limiter l'instrumentation à un indicateur de vitesse digital. Le tableau de bord est assez peu homogène au point de vue de l'apparence, et il est surtout fabriqué d'un plastique dur. Heureusement, les coussins gonflables abondent pour amortir le coup, si jamais...

En dépit de son format réduit, la Prius c peut aisément transporter quatre personnes grâce à une banquette arrière très correcte pour des personnes de taille moyenne. Pour les bagages, l'espace est restreint lorsque les sièges arrière sont occupés, vous empêchant d'abaisser les dossiers pour transporter des objets encombrants.

Timide, mais pas tant que ça

On n'achète évidemment pas une voiture hybride pour faire de la conduite sportive et dans cette optique, les performances de la c sont très honorables, surtout en conduite urbaine. Le faible diamètre de braquage est aussi d'une aide précieuse au moment de se garer. Le moteur, un 4-cylindres de 1,5 litre, étale ses 100 chevaux principalement à un régime moyen, ce qui donne beaucoup d'agilité à cette Toyota en ville.

 

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

Le tableau de bord de la Prius c est relativement simple et seule la rigidité des plastiques de finition prête le flanc à la critique.

À cet égard, un chiffre d'accélération de 10,8 secondes entre 0 et 100 km/h remonte à une époque lointaine, mais il ne faut pas juger les performances de la c par cette seule donnée. Ainsi, le couple moteur est vif et donne la sensation de grimper plus rapidement vers la vitesse de croisière souhaitée. Même le temps d'exposition au trafic en sens inverse lors d'un dépassement est raisonnable, avec 7,9 secondes pour passer de 80 à 115 km/h. La transmission automatique de type CVT à rapports multiples reprend bien et sans hésitation.

Le comportement routier de la Prius c n'est toutefois pas à citer en exemple. Handicapée par ses pneus de 15 pouces à faible résistance de roulement, les pertes d'adhérence interviennent assez tôt sur des surfaces glissantes. Le roulis de la caisse est aussi légèrement au-dessus de la normale, résultat d'une suspension plutôt souple privilégiant le confort.

Pour ceux et celles qui auraient aimé adopter une voiture hybride, tant par souci d'économie que par conviction environnementale, la facture demeurait jusqu'ici assez élevée. La Prius c vient combler cette lacune avec son prix abordable et des prestations équivalentes à celles de la majeure partie des sous-compactes ordinaires qui inondent le marché.

Quant à la fiabilité de ce modèle, Toyota peaufine la méthode depuis déjà une dizaine d'années. Alors, c'est simple comme ABC!

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

Sous le capot de la Prius c, on trouve deux sources d'énergie, le moteur thermique de 1,5 litre à gauche et le groupe électrogène sur la droite.