Les arguments le plus souvent avancés par les constructeurs dans leurs campagnes de publicité sont en règle générale de nature émotionnelle. Dans les faits, cependant, on achète plus souvent une voiture avec sa tête, en tentant de peser et de soupeser le pour et le contre pour associer une valeur subjective à chacune de ses caractéristiques. C'est dans cette pensée très pragmatique que trouve ancrage le Toyota RAV4.

Son design

Malgré ce que Toyota veut bien nous faire croire, ce RAV4 n'inspire pas grand-chose au premier regard. Il se fond rapidement dans un segment surchargé de modèles se ressemblant à peu près tous, sans amener d'éléments nouveaux pour se démarquer. Ce n'est pas particulièrement harmonieux non plus, surtout en vue latérale, qui montre la manière dont la lunette arrière coupe net devant les feux. On doit cependant souligner la bonne qualité de la peinture rouge du modèle essayé, dont le riche pigment donne une belle impression.

À bord

La présentation de la planche de bord de ce RAV4 nous fait en partie oublier le manque de panache de la carrosserie. La ligne supérieure linéaire rappelle ce qui se fait chez Lexus. Le bas de ce tableau de bord, courbé et couvert d'un vinyle souple et d'une surpiqûre, ajoute un bel élément d'originalité en intégrant des commandes très ergonomiques. L'assemblage est rigoureux et l'habitacle, spacieux. L'espace pour les jambes à l'avant pourrait être plus généreux, mais il permet plus de place à l'arrière.

Sous le capot

Côté mécanique, l'offre de Toyota se résume à une seule transmission et un seul moteur. L'acheteur n'a qu'à choisir le rouage d'entraînement : roues motrices avant ou transmission intégrale. Le quatre-cylindres de 2,5 L qui anime le petit VUS fait un travail pour le moins admirable. Il n'a pas la fougue du moteur de même cylindrée du Mazda CX-5, mais est certes onctueux et produit une puissance très suffisante. Comme c'est souvent le cas chez Toyota, la pédale d'accélération est trop sensible, un défaut un peu agaçant en conduite urbaine.

Derrière le volant

Le RAV4 n'est pas d'une banalité complètement désarmante derrière son volant, le portrait est plus nuancé. Bon, la direction communique très peu, mais elle est d'une précision acceptable. Le roulis est aussi étonnamment bien maîtrisé. Le constructeur aurait toutefois avantage à revoir la calibration des suspensions. Un peu trop fermes, elles font constamment tanguer la caisse (mouvement sur un axe transversal). Les freins manquent aussi un peu de mordant. Le bouton Sport, présent sur la console centrale, fait plus sourire qu'il ne modifie réellement le comportement du VUS...

Les technologies embarquées

Le système d'infodivertissement qui équipe ce RAV4 est somme toute très intuitif. L'écran tactile, situé assez près du poste de conduite, contrôle l'ensemble des menus, de concert avec une commande circulaire située à gauche du volant. C'est bien lisible dans l'ensemble, à défaut d'offrir un éventail de fonctionnalités très complet. Pour la sonorité, c'est plutôt décevant. Disons que la profondeur n'est carrément pas là, une conséquence de la puissance juste du système.

Verdict

Le RAV4 est un pur produit Toyota. Très fiable, pas trop gourmand et proposé dans un emballage générique, il aborde son mandat de manière cérébrale, une approche semblable à celle du Honda CR-V. Non, vous ne serez pas happé par une envie irrésistible de vous l'acheter en le regardant dans la salle d'exposition, ni même à son volant, mais il s'agit tout de même d'un des bons choix du segment. Avec près de 37 000 exemplaires vendus l'année dernière au pays, c'est aussi l'un des plus populaires...

Observations

>  Si vous prévoyez tracter une remorque avec votre véhicule, le RAV4 n'est pas fait pour vous avec seulement 680 kg de capacité de remorquage.

>  Malgré la tendance marquée chez les concurrents de faire appel des boîtes CVT, Toyota mise encore sur une boîte automatique conventionnelle à 6 rapports, plus agréable au quotidien.

> L'édition 50e anniversaire est reconnaissable par son rouge exclusif (l'une des trois couleurs proposées) ainsi que par le dessin de ses jantes de 18 pouces.

>  Avec 1090 L de volume de chargement, ce RAV4 a un espace de chargement abondant, comparable à celui d'un Lexus RX350, un véhicule tout de même plus imposant.

 > La transmission intégrale du RAV4 offre un rendement sans histoire, très neutre, comme prévu.