Ah, la Camry ! Souvent citée parmi les voitures les plus aseptisées sur le marché, c'est aussi l'une des berlines intermédiaires les plus vendues du Canada. Sans pouvoir parler de refonte, Toyota l'a rafraîchie cette année, en tentant - encore une fois - de lui insuffler un peu d'âme, allant même jusqu'à parler d'audace. Voyons voir si cette Camry est si différente.

Son design

Au chapitre du design, Toyota a clairement voulu donner à la Camry 2015 un dessin plus huppé qui se rapproche de sa cousine, l'Avalon. Ce qu'on dénote assez rapidement, c'est la présence marquée de cette nouvelle calandre, qui ressemble étrangement à une gueule de poisson fâché grande ouverte... Les phares avant ont également un dessin plus affûté, ce qui donne un regard, disons... moins bienveillant. Ça reste cependant très classique, comme si la Camry était condamnée, malgré ces efforts, à un anonymat «confortable».

À bord

Ceux qui possèdent un véhicule de la cuvée 2012 à 2014 de la berline ne seront pas déroutés en prenant place à bord de la Camry 2015. Toyota a gardé quasi intactes les caractéristiques autant visuelles que fonctionnelles de la berline, ce qui n'est pas une mauvaise chose. L'ergonomie est franchement excellente, tout comme l'espace, très près des grandes berlines américaines. La finition, généralement bonne, n'est cependant pas sans failles, comme le montrent certains interstices, des défauts que l'on ne voyait pas avant chez Toyota. L'assise des sièges, beaucoup trop courte, mériterait aussi une révision.

Sous le capot

Sous le capot, c'est le statu quo. Toyota a choisi de garder les mêmes moteurs pour le millésime 2015, en évitant d'embarquer dans la mouvance de l'heure, le « downsizing ». La Camry est ainsi animée de série par l'un des plus gros quatre-cylindres sur le marché (2,5 L). Cette sagesse est néanmoins défendable. Ce moteur frugal s'active avec douceur et avec une souplesse supérieure aux petits moulins turbocompressés. Il est également secondé par l'une des meilleures boîtes automatiques de la catégorie. Bref, Toyota prouve encore qu'il est l'un des meilleurs motoristes.

Derrière le volant

Cette Camry, du moins en version XLE, reste très flegmatique sur le plan du comportement routier. La direction est toujours autant surassistée, ce qui laisse une impression d'absence de lien mécanique entre la colonne de direction et les roues. Le freinage, doté d'une puissance acceptable, manque quelque peu de mordant à l'attaque. Les suspensions font en outre du bon boulot, en trouvant un compromis satisfaisant entre le confort et une tenue de route rassurante. Bref, cette Camry reste une Camry. Elle ne bouscule rien et demeure une très bonne routière.

Les technologies embarquées

Pour appuyer l'excellente ergonomie de la nacelle de commande, Toyota a concocté un écran multifonctions tout aussi simple de fonctionnement. Le système d'infodivertissement fonctionne par l'entremise d'un écran tactile, une approche que l'on retrouve maintenant pratiquement partout. Cette Camry n'a pas la prétention de viser une clientèle jeune, donc le système n'est pas très complet en ce qui concerne les applications et les fonctions connexes. L'ajout d'un système de recharge sans fil des appareils est toutefois intéressant.

Verdict

Il ne fait pas de doute que la Camry n'a pas énormément changé, malgré ce que Toyota veut bien nous laisser croire dans sa campagne publicitaire. Comme pour presque l'ensemble de la gamme du constructeur, cette berline reste un produit que l'on achète avant tout pour sa fonction. La recette marche encore aujourd'hui, mais vieillit devant une concurrence qui affûte année après année son offre. Oui, la Camry reste un produit réussi, parfaitement adapté à son public, mais elle ne pourra rester les bras croisés encore longtemps.

Observations

> Les modèles XLE (mis à l'essai) et XSE disposent de série de diodes faisant office de feux de jour en bas des phares aux extrémités du bouclier pour une image plus luxueuse.

> Grâce à sa surface vitrée abondante, la Camry permet d'avoir une excellente visibilité dans tous les angles.

> Comme maintenant beaucoup de véhicules, la Camry en livrée XLE et XSE est proposée avec un détecteur de circulation transversale lors de la marche arrière pour éviter les accidents.

> Vous croyez que cette Camry est plus imposante? Vous n'avez pas tort, elle 45 mm de plus et a des voies (distance entre les roues d'un même essieu) plus larges de 10 mm.

> Contrairement à certaines concurrentes qui privilégient une ligne de toit qui s'affaisse beaucoup vers l'arrière, cette Camry a une bonne hauteur de pavillon ce qui permet un bon dégagement pour la tête à l'arrière.