Le Tiguan est parmi les aînés de son segment, et ce, par une bonne marge. Le VUS compact n'a fait l'objet d'aucune refonte majeure depuis son lancement, en 2009. Comme l'histoire de l'automobile nous l'a appris, cette continuité ne veut en rien signifier par défaut qu'il s'agit d'un véhicule dépassé. À l'examen cependant, le poids des années semble peser de plus en plus lourd sur le modèle qui changera complètement son approche en 2017.

SON DESIGN

À l'ère où les multisegments s'imposent chez tous les constructeurs avec leurs designs croisés entre une compacte et un VUS sans trop d'angles, le Tiguan propose un dessin aux formes plus classiques de VUS. La ligne de toit est passablement haute et la ligne de caisse, assez basse. Ce choix permet une très bonne visibilité sous pratiquement tous les angles et beaucoup d'espace pour la tête malgré la présence d'un toit ouvrant assez imposant. Pour favoriser un meilleur angle d'attaque d'obstacles, Volkswagen a également cru bon de dessiner un bouclier assez haut.

Photo fournie par Volkswagen

À BORD

Le dessin de l'habitacle est probablement l'élément qui trahit le plus l'âge du Tiguan. Avec ses petites buses rondes qui semblent tout droit sorties des années 90 et sa palette de couleurs soviétique, le véhicule n'affiche pas un très grand charisme. L'assemblage est toutefois excellent, tout comme les matériaux et l'ergonomie des commandes. On doit toutefois déplorer la présence de sièges recouverts de vinyle sur la livrée Comfortline mise à l'essai, malgré son prix de 40 000 $. L'espace de chargement est aussi décevant en volume.

Photo fournie par Volkswagen

SOUS LE CAPOT

Côté motorisation, l'offre se résume à un seul moteur, un quatre-cylindres de 2 L à injection directe turbocompressé. Il s'agit de l'ancien moteur de la Golf GTI. Souvent louangé, il n'a évidemment pas la même assurance sous le capot du Tiguan que dans une compacte plus légère. Il doit négocier avec un poids passablement élevé (1629 kg), ce qui met en surbrillance son temps de réponse. La boîte automatique conventionnelle, moins rapide que la robotisée, a cependant le mérite d'être très douce.

Photo archives AFP

DERRIÈRE LE VOLANT

Assis sur des sièges placés assez haut, on découvre un véhicule qui se conduit de manière très semblable à une Golf. Le châssis est rigide et les transferts de poids en virage se font de manière coulée malgré le mandat pas essentiellement sportif du véhicule. Le freinage est puissant et la direction, bien calibrée, mais légèrement vague au centre. Ces bonnes performances dynamiques nous font rapidement oublier le roulement un peu plus sec comparativement à certains rivaux plus douillets.

Photo fournie par Volkswagen

LES TECHNOLOGIES EMBARQUÉES

Comme le Tiguan est à la fin de la présente génération, Volkswagen a limité l'évolution technologique du modèle. On retrouve donc un système d'infodivertissement optionnel assez dépassé, lent et plus ou moins intuitif. L'écran tactile ne réagit pas toujours bien aux commandes de notre doigt. La sonorité de la chaîne audio Fender, qui fait partie du même groupe d'options, laisse malheureusement à désirer malgré la grande notoriété de l'entreprise. Bref, évitez le groupe d'options de tout de même 2075 $ sur la version Comfortline.

Photo fournie par Volkswagen

VERDICT

Intéressant d'un point de vue dynamique et bien construit, le Tiguan peut rapidement se faire aimer derrière le volant. Concernant l'aspect pratique cependant, il n'est pas le plus logeable et dispose d'une mécanique assez gourmande (en essence super) et pas aussi linéaire dans sa livrée de puissance que bien des moteurs atmosphériques concurrents. L'équipement un peu décevant et la fiabilité encore aléatoire, sans être problématique, n'en font pas un achat de première ligne. Une nouvelle génération prévue en 2017 avec une troisième banquette pourrait mériter l'attente.

Photo fournie par Volkswagen

OBSERVATIONS

> Un espace de chargement plus logeable vous croyez? À peine 30 L séparent le volume du coffre arrière du Tiguan d'une Golf 5 portes (700 contre 670 L).

> La transmission intégrale du Tiguan fonctionne en toute transparence en conduite sur le sec, ce qui permet des accélérations qui ne perturbent pas l'équilibre du châssis.

> Le secret de l'agrément de conduite du Tiguan? Son châssis, emprunté à la Golf de génération précédente.

> Les phares bi-xénon entourés d'un collier de diodes font un bel effet visuel sur le visage du Tiguan.

> Le dossier du siège du passager avant du Tiguan se rabat à plat pour permettre de charger des objets plus encombrants.