Volkswagen CC: maîtriser l'esthétisme

Popularisé au milieu des années 2000 par la Mercedes CLS, le coupé-berline est un mélange entre une voiture à deux portes et à quatre portes. En d'autres mots, on prend une berline et on lui donne des airs de coupé pour ajouter une touche de dynamisme. Volkswagen propose depuis 2009 son interprétation plus abordable avec cette CC. Vaut-elle le supplément demandé par rapport à la Passat?

SON DESIGN

La CC tente d'abord d'influencer l'acheteur avec sa robe. Sa ligne de toit très lisse et basse qui se fond au coffre arrière veut nous convaincre qu'il ne s'agit pas d'une berline ordinaire, et ça fonctionne particulièrement bien. Pour preuve, la voiture n'a subi que de très légères modifications esthétiques depuis son lancement, chose qui traduit sa capacité de bien résister aux refontes des concurrentes. Les quatre portières aux fenêtres sans châssis, un autre rappel des coupés, permet en outre d'avoir plus d'espace pour sortir du véhicule dans des endroits restreints.

À BORD

L'habitacle de la CC est une continuité logique de la présentation très longiligne de la carrosserie. L'approche est résolument allemande, avec des traits très droits. Les designers ont joué avec la profondeur au niveau du haut de la planche de bord, ce qui donne une impression de grandeur. Les matériaux sont également de grande qualité. En outre, on doit noter que l'espace arrière est beaucoup moins généreux que celui de la Passat, et la sortie des passagers n'est pas toujours facile en raison d'un seuil de porte large.

SOUS LE CAPOT

Outre le V6 de 3,6 L, le dernier de l'illustre lignée VR6, la CC peut être livrée avec le tout aussi notoire quatre-cylindres de 2 L turbocompressé de génération antérieure. Avec ses 200 ch et 207 lb-pi de couple, ce moteur peut paraître un peu faiblard comparativement aux rivaux de cylindrée semblable. N'empêche que ce moulin livre le couple de manière satisfaisante, à condition d'accepter un léger délai. La boîte manuelle robotisée n'est également pas de dernier cri, mais est toujours d'une très grande rapidité et se marie bien à ce moteur.

DERRIÈRE LE VOLANT

La CC est issue d'une race qui était condamnée à mourir, celle des berlines intermédiaires sportives à traction. On décèle bien ce positionnement derrière le volant, du moins en comparaison avec la Passat. La direction est plus vive, plus précise, et le châssis est réglé pour un comportement routier plus incisif, sans être sec sur les bosses. La position de conduite reste un peu particulière, trop haute. Ce n'est somme toute pas aussi intéressant que bien des compactes de luxe à prix équivalent.

LES TECHNOLOGIES EMBARQUÉES

Malgré le fait que la CC soit l'un des véhicules les plus chers de la gamme du constructeur, Volkswagen n'a pas daigné offrir le système d'infodivertissement de dernière génération en option. On se retrouve donc avec un système qui date, pas très rapide et un peu confus dans le découpage des menus. Pour la sonorité, cependant, c'est un sans-faute. Le système Dynaudio optionnel de 600 watts à 10 haut-parleurs est d'une étonnante efficacité.

VERDICT

La Volkswagen CC offre une prestance que peu de rivales peuvent se targuer d'avoir. C'est une création fort originale et dans l'ensemble bien élaborée, qui offre autant de plaisir au volant qu'à l'oeil. On paie cependant le prix de cette originalité dans le volume intérieur, comparable à celui d'une Jetta. L'autre problème de la CC, c'est son prix. Il la positionne en concurrence directe avec des modèles à l'image plus prestigieuse. On ne peut taire non plus sa fiabilité, bien en deçà de la moyenne, selon Consumer Reports. Bref, il est plus sage de passer son tour.

OBSERVATIONS

> Visibilité 

En raison de la très petite glace arrière, la visibilité en manoeuvre de reculons est plutôt problématique. La caméra de recul est heureusement de série.

> Freins 

Le freinage de la CC pourrait être mieux réglé avec un peu plus de sensibilité, surtout à l'attaque.

> Toit ouvrant 

Le toit ouvrant vitré panoramique optionnel peut légèrement s'ouvrir pour laisser entrer un peu d'air frais, chose qui n'handicape pas l'espace pour la tête à l'avant, comme ferait un toit ouvrant conventionnel.

> Transmission intégrale 

La transmission intégrale n'est disponible qu'avec le V6, ce qui fait grimper le prix à un niveau trop élevé (51 670$).

> Design 

Volkswagen a remaquillé la CC pour l'année-modèle 2013 avec ce museau qui se rapproche plus des autres produits du constructeurs que le premier design.