Si vous deviez arriver en retard pour un dîner, que feriez-vous? Il y a fort à parier que vous auriez la délicatesse d'apporter une bouteille de vin de qualité supérieure, peut-être même un bouquet de fleurs. Pour justifier son atermoiement à poser ses roues dans le secteur des utilitaires intermédiaires, la direction de Volkswagen entend se faire «pardonner» avec l'Atlas qui, bien honnêtement, n'a guère plus à offrir que les autres...

Présenté en avant-première au dernier Salon automobile de Montréal, l'Atlas n'est pas aussi nouveau qu'il le prétend. En fait, il est le fruit d'une - autre - manipulation génétique dont Volkswagen a le secret.

En effet, cette ample carrosserie au dessin plutôt quelconque couve une plateforme d'automobile. En fait, il s'agit de la même que la Golf... Preuve que cette architecture modulaire se prête à tous les excès.

Rien de bien neuf non plus sous le capot, puisque l'Atlas retient les services d'un moteur à quatre cylindres suralimenté de VW pour animer les roues avant motrices des modèles de base, tandis que les déclinaisons haut de gamme ont le «privilège» de compter sur le V6 de 3,6 litres. Ce dernier, hélas, est le seul propulseur pouvant être combiné au rouage à quatre roues motrices. Ce dernier, comme bien d'autres systèmes du même genre, redirige, lorsqu'il y a perte d'adhérence des roues avant, la puissance aux roues arrière. La puissance gravite ici par l'entremise d'une boîte automatique à huit rapports.

Sur la route, l'Atlas fait preuve d'un comportement agréable, même si le poids et le centre de gravité élevé de ce véhicule nuisent à son agilité. La direction s'avère d'une précision tout à fait correcte et permet des changements de cap rapides et sûrs. Par bonheur, les mouvements de caisse sont habilement contrôlés. Même s'il chahute parfois ses passagers sur une route mauvaise, cette Volkswagen n'a rien à envier à ses rivaux et réalise un très bon compromis entre confort et tenue de route. À ce sujet, préférez les pneumatiques de série (18 pouces), plus souples, à ceux de 20 pouces, plus bruyants.

Et si cet utilitaire n'offre pas un comportement aussi sportif et un train avant aussi incisif qu'une CX-9 (Mazda), voire qu'un Pilot (Honda), il préserve un confort d'amortissement plus satisfaisant que les deux modèles précités. Au chapitre du freinage, ça se gâte un peu. Les distances sont un peu longuettes et le système résiste mal à l'échauffement.

Costaud sous le capot d'une Passat, le V6 de 3,6 litres apparaît ici partiellement muselé en raison du poids du véhicule. Si, sur papier, son rapport poids/puissance laisse craindre le pire, l'Atlas n'a pourtant rien d'une tortue. Ce n'est pas un lièvre non plus. Il faut compter près de huit secondes pour atteindre les 100 km/h à la suite d'un départ arrêté. Ce temps d'accélération vous paraîtra sans doute encore plus long en raison de la réponse lente de l'accélérateur et d'une boîte qui semble toujours surprise d'être sollicitée.

À vitesse stabilisée, ce moteur donne pleine satisfaction, mais dès que le rythme tranquille de l'autoroute est brisé, le manque de souplesse de la boîte apparaît alors évident. Cette dernière se révèle non seulement lente, mais aussi incapable de s'adapter au profil de la route. Conséquence, elle cherche constamment le rapport idéal sans le trouver.

Dès lors, il ne faut alors pas hésiter à solliciter la mécanique (lire appuyer fermement sur l'accélérateur) pour la réveiller et obtenir de bonnes relances. Ce faisant, le niveau sonore grimpe de quelques décibels et la sonorité du moteur n'a rien de symphonique. Costaud, réputé fiable, ce moteur ne remportera plus, dans sa forme actuelle, le Nobel de la sophistication ni un championnat de l'économie de carburant - la consommation demeure plutôt élevée. À ce chapitre, il importe de rappeler que le modèle à l'essai se trouvait toujours en période de rodage. Soulignons également que nous n'avons pas été en mesure de conduire une version équipée du moteur à quatre cylindres.

Un sentiment de déjà-vu!

L'Atlas vous accueille dans un environnement où robustesse et déjà-vu se tiennent par la main. Tableau de bord bicolore revêtu de matériaux légèrement moussés, appliques de bois, bloc d'instruments configurable à la Audi pour étaler la navigation. Hormis le grain un peu grossier de certains plastiques, tout respire la qualité et le raffinement à bord de l'Atlas.

L'ergonomie est soignée et l'habitacle est suffisamment vaste pour héberger sept personnes. Incidemment, les passagers de la banquette médiane ne seront pas déçus de leur séjour. L'assise de la banquette est réglable, tout comme le dossier. Complètement à l'arrière, l'accès est relativement aisé et les places sont confortables, pour peu que les occupants soient de petite taille. Polyvalent, ce Volkswagen ne se limite pas à une modularité classique. Le dossier de la banquette arrière se fractionne en effet en trois parties asymétriques.

Original et décalé par rapport à ses concurrents, l'Atlas n'a malheureusement pas ce petit quelque chose qui lui permet de se détacher avantageusement du peloton. Et pourtant, il aurait dû, vu son retard.

______________________________________________________

Fiche technique

L'ESSENTIEL

Marque/Modèle: Volkswagen Atlas

Fourchette de prix: 35 690 à 52 240 $

Frais de transport et de préparation: 1795 $

Garantie de base: 4 ans/80 000 km

Consommation réelle observée: 12,3 L/100 km *

Concurrents à surveiller: Ford Explorer, Honda Pilot, Toyota Highlander

Pour en savoir plus: www.vw.ca

* véhicule en période de rodage

---

TECHNIQUE 

Moteur: V6 DACT 3,6 litres

Puissance: 276 ch à 6200 tr/min

Couple: 266 lb-pi à 2750 tr/min

Poids: 2042 kg

Rapport poids/puissance: 7,39 kg/ch

Mode: Intégral

Transmission de série: Automatique 8 rapports 

Transmission optionnelle: Aucune

Diamètre de braquage: 11,6 m

Freins av-arr: Disque - Disque

Pneus (av-arr): 245/60 R18 

Capacité du réservoir: 70,4 L

Essence recommandée: Ordinaire

---

ON AIME

Sentiment de robustesse appréciable

Confort de roulement

Places confortables

ON AIME MOINS

Absence d'innovations

Combinaison des équipements discutable

Transmission peu réactive