Une quarantaine de motos en marche, le gratin du gros rock classique québécois, des explosions, des écrans géants et bien sûr, des belles filles. Bienvenue au 34e Show Harley, le plus grand spectacle d'Harley-Davidson au monde, fait au Québec, pour les Québécois.

«On n'a pas honte de le dire, ce n'est pas une blague, affirme tout de go Réjean Hevey, cofondateur de l'événement. Nulle part ailleurs on ne retrouve autant de motos en marche dans un même spectacle.»

Et elles ne sont pas seulement en marche, elles roulent sur une petite route aménagée pour l'occasion et sont présentées sur des plateaux rotatifs et des plaques élévatrices, un peu partout autour de l'immense scène où se produira tout le gratin du gros rock classique québécois, Éric Lapointe, Jonas, Martin Deschamps, Pagliaro et Marjo en tête.

Présenté au Centre Bell pour une troisième année, le Show Harley devrait attirer samedi soir entre 12 000 et 14 000 personnes, toutes passionnées de la mythique marque de motos de Milwaukee, peu importe qu'elles possèdent ou non une moto.

«Il y a bien des gens qui n'ont pas d'Harley, reconnaît Réjean Hevey, directeur général de Montréal Production. On les appelle les "sidewalk commandos". Ce sont de super amateurs qui portent des vêtements HD et qui crient le nom de la marque à tue-tête, mais ils n'ont pas de motos et n'en auront jamais, pour différentes raisons. D'autres ont des motos japonaises et rêvent d'une Harley alors que d'autres ont des HD mais les ont grandement modifiées.»

Tous communient à la grand-messe Harley, un phénomène étonnamment unique au Québec. «Le Show est fait sur mesure pour les passionnés de Harley du Québec, soutient M. Hevey. Les Québécois sont un peu comme les Gaulois, ce sont les amateurs les plus "capotés" de Harley-Davidson. C'est une passion hors du commun, ça ne se compare pas!

«Aux États-Unis, il y a de gros rassemblements, mais pas de spectacles comme le nôtre - de toute façon, les artistes là-bas commandent des salaires beaucoup trop élevés, prétend-il. Et ils n'ont surtout pas le climat qui permet de déclencher les passions comme c'est le cas chez nous, l'hiver.»

Parce que ce n'est pas un hasard si le Show Harley se déroule en plein mois de janvier. En fait, les gens de Montréal Production, qui organisent l'événement, tiennent mordicus à ce que ça se passe alors que les motos québécoises sont encore en profonde hibernation.

«On veut offrir un spectacle multisensoriel, avec en prime une odeur de printemps, celle des gaz d'échappement des motos, illustre Réjean Hevey. Ça fait un peu l'effet d'un réveil chimique pour les amateurs, une petite oasis pour faire un arrêt pendant l'hiver.»

Les filles

Et les filles, là-dedans, me direz-vous? «Oui, on a des filles passagères en petites tenues sur les motos, mais elles sont toutes capables de répondre aux questions du public, soutient M. Hevey. En fait, les tenues sexy, nous voyons davantage cela comme un tableau qui rappelle l'été, c'est un concept le "fun". C'est difficile de se faire une idée juste du Show pour ceux qui n'y sont jamais allés. Honnêtement, on est plus politiquement correct que la télé aux heures de grande écoute; il n'y a pas de seins nus - bon, nous n'avons tout de même pas le contrôle sur tout - et nos défilés montrent des lignes de vêtements Harley qui sont peut-être sexy, mais rien de plus que ce que les gens sont habitués de voir de nos jours.»

Et ça répond à une demande qui se renouvelle constamment. «On assiste lentement à une passation des pouvoirs dans le monde de Harley et nos clients sont un peu comme ça; leurs enfants ont grandi en écoutant du Led Zeppelin et du AC/DC, ils suivent à leur tour, soutient Réjean Hevey. Eux aussi ressentent la liberté qui est associée à Harley-Davidson, et il va toujours y avoir des gens qui vont aimer se voir dans une vitrine assis sur une Harley.»

Avec ou sans passagère.

Une prouesse technique

Le premier Show Harley s'est déroulé il y a 34 ans dans les locaux de Harley-Davidson Montréal, à l'époque sur Sainte-Catherine, au coin d'Atwater. «Avec un 'beatbox' sur une caisse de lait et des mannequins qui étaient des employées du magasin», se rappelle Réjean Hevey. Après quoi, l'événement s'est déplacé du Medley au Métropolis, de l'Auditorium de Verdun à l'aréna Maurice-Richard pour finalement s'installer il y a deux ans dans le grand Centre Bell.

Le Show Harley a amené les amis Richard Gref et Réjean Hevey à fonder Montréal Production, qui a organisé depuis une foule d'événements de marque au Québec, comme les soirées d'ouverture du Grand Prix du Canada et Les concerts OSM éclatés.

Mais le Show Harley est encore à ce jour la plus belle carte de visite de Montréal Production: «On est issu de la vente au détail de motos, on n'a pas décidé de devenir des producteurs d'événements», rappelle M, Hevey.

C'est pourquoi ils mettent encore toute la gomme pour faire du Show un incontournable. «C'est vraiment un événement qui n'est pas simple à organiser, soutient M. Hevey. Il y a de la pyrotechnie, plus de 100 personnes sur la scène en même temps, tout ça coordonné par une bonne centaine de techniciens parmi les meilleurs en ville. On nous dit qu'on est débiles de travailler pour un événement aussi ambitieux pour une seule et unique soirée.»

Photo fournie par Montréal Production

Le Show Harley est l'événement-phare de la compagnie Montréal Production, spécialisée dans l'organisation de spectacles à grand déploiement.