Suzuki a durement été touché par la crise financière, mais finalement, depuis un an ou deux, d'intéressantes nouveautés commencent à faire surface. La toute nouvelle GSX-S1000 en est le parfait exemple. Avec un modèle 2016 qui arrivera bientôt sur le marché, elle fait partie d'une nouvelle génération de motos de type standard de très haut calibre s'adressant aux anciens propriétaires de sportives pures qui, en vieillissant, ne diraient pas non à un peu plus de confort, mais refusent qu'on leur enlève leurs performances.

Pas une GSX-R1000

Les amateurs de sportives croiront immédiatement reconnaître une GSX-R1000 (dont le R signifie Race) sans son carénage en voyant la GSX-S1000 (dont le S signifie Street). Mais ils auraient tort, car la nouveauté ne partage finalement que l'architecture de son quatre-cylindres en ligne avec la sportive. Le cadre périmétrique en aluminium de la GSX-S lui est exclusif, tandis que le moteur de 1 litre qui l'anime est basé sur celui de la GSX-R, mais il est question dans ce cas d'une version profondément remaniée. Quant aux suspensions, aux roues, aux freins (avec ABS) et au contrôle de traction de la GSX-S1000, tous lui sont exclusifs.

Mais pourquoi pas?

La GSX-R1000 est une sportive capable d'extraordinaires performances. Pourquoi ne pas simplement l'habiller moins dynamiquement, en redresser la position de conduite et adoucir un peu sa livrée de puissance pour en faire une routière? «Ça fonctionnerait», affirment les ingénieurs du constructeur qui ont travaillé sur le projet. «Mais pour des raisons compliquées, ça ne serait pas vraiment plus économique et ça ne donnerait pas le résultat à caractère réellement routier que nous cherchions à obtenir.» En effet, dénuder une sportive ne crée pas une véritable routière, mais plutôt une sportive dénudée. La nuance est importante.



Photo fournie par Suzuki

Le but

La mission de la nouvelle GSX-S1000, qui sera par ailleurs également offerte en version entièrement carénée appelée GSX-S1000F (mécaniquement identique, mais équipée d'un carénage avant), est intimement liée aux besoins des acheteurs visés par Suzuki. Il s'agit de motocyclistes ayant déjà possédé des GSX-R que le constructeur souhaite garder parmi ses clients. Or, on parle de pilotes expérimentés et habitués à un haut niveau de performances. Si une «GSX-R de route» leur est proposée, elle doit satisfaire leurs plus hautes attentes.

Le résultat

Aux commandes de la GSX-S1000, tout est à la fois familier et nouveau. Familier parce que le son du quatre-cylindres en ligne est bel et bien celui d'une GSX-R et parce que les proportions semblent vraiment être celles d'une GSX-R dénudée. Mais sur la route, on découvre une nouvelle machine au tempérament étonnamment calme et stable, et pas du tout le monstre de nervosité qu'aurait pu être une GSX-R transformée en standard. La mécanique affiche une nature remarquablement civilisée en produisant une agréable puissance aux régimes bas et moyen qui sont majoritairement utilisés, mais rien qui ne soit extrême.

Pour la route

Suzuki a réussi à donner un caractère mixte à la GSX-S1000. Tant que les régimes n'approchent pas la zone rouge de 11 500 tr/min, l'accélération est juste assez forte pour qu'on ressente qu'il s'agit clairement d'une 1000. Mais dès que les tours atteignent le dernier tiers de la plage de régimes, les quelque 145 chevaux sont relâchés et une poussée pour adulte se manifeste. Comme le pilote est positionné droit et non basculé vers l'avant, l'effet de l'accélération est amplifié au point où celle-ci semble décidément intense. On note en revanche une injection légèrement abrupte sur les premiers rapports, certaines vibrations à haut régime et une sonorité qui pourrait être plus engageante.

Une fine ligne

Le comportement de la GSX-S1000 a très bien été adapté pour la route. On se sent aux commandes d'une sportive compacte, tandis que les manières sur une route sinueuse sont à la fois précises et amusantes, mais jamais la nouveauté ne semble hyperactive. Elle offre donc une tenue de route tout à fait sportive, mais pas au point où le châssis pourrait facilement devenir nerveux. Il s'agit d'une qualité difficile à atteindre, mais qui définit la réussite pour ce type de motos.

Ne manque que le prix

Le seul élément manquant pour arriver à tirer une conclusion définitive au sujet de la nouveauté, c'est son prix, qui n'a pas encore été fixé. Suzuki promet néanmoins qu'il sera «compétitif». Autrement, la GSX-S1000 est une excellente moto. Elle rappelle beaucoup la Kawasaki Z1000 et, à certains égards, la KTM 1290 Super Duke R, mais moins la BMW S1000R, qui est plus radicale. Surtout, elle atteint le but du constructeur, soit celui d'offrir une routière également sportive, précise et confortable.

Les frais de transport et d'hébergement ont été payés par Suzuki. 

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Photo fournie par Suzuki

Fiche technique

> Marque: Suzuki

> Modèle: GSX-S1000/F

> Prix: Indéterminé

> Garantie: 1 an/kilométrage illimité

> Moteur: Quatre cylindres en ligne de 999 cc refroidi par liquide

> Transmission: Six rapports, entraînement final par chaîne

> Poids (avec essence): 209 kg

> Frein avant: 2 disques avec étriers à 4 pistons et ABS

> Frein arrière: 1 disque avec étrier à 1 piston et ABS

> Pneu avant: 120/70-17

> Pneu arrière: 190/50-17