Le milieu de la moto custom est en ébullition depuis quelques années au Québec, avec une tendance marquée pour les bobbers, café racers et autres scramblers.

Gentils émules des pionniers Deus Ex Machina, Wrench Monkeys et Dime City Cycles, ils avaient même leur petite section spéciale au dernier Salon de la moto de Montréal. En fait, le phénomène a pris une ampleur telle qu'elle a inspiré le jeune documentariste Youssef Berrouard, qui a dévoilé son moyen métrage jeudi dernier à Saguenay, alors que la première montréalaise a eu lieu mardi à la coopérative brassicole Ma Brasserie, dans le quartier Rosemont,

Une autre présentation publique aura également lieu le 5 mai prochain, cette fois à la Taverne Cobra, boulevard Saint-Laurent.

« L'idée de base était de montrer une communauté méconnue au Québec, nous a dit le jeune cinéaste de 23 ans, dont c'est le tout premier film. Je veux projeter une lumière sur cette communauté-là, la faire connaître aux gens qui s'intéressent à la moto. D'autant plus que l'engouement pour la moto custom grandit rapidement chez les jeunes de 18 à 35 ans. »

Patrick Dessureault, propriétaire de Hardcore Cycles. Photo : Youssef Berrouard

De l'atelier à la Route 66

À travers six courts portraits, le film de Youssef Berrouard s'intéresse à quelques ateliers de personnalisation - Hardcore, Speedbird et Clockwork -, à des créateurs de mode custom - Teaspoon et Les Loups MC - de même qu'au récit de voyage de Philippe Roger, qui a parcouru la mythique route 66 au guidon de sa vieille Yamaha XJ550 Seca 1981. « Ce qui m'a marqué, c'est que tous ces gens-là travaillent dur, ce sont des passionnés de la moto, a soutenu le réalisateur, lui-même motard depuis quelques mois. Peu importe la charge de travail, ils sont toujours en train de se surpasser. »

Si la réalisation de Youssef Berrouard trahit parfois sa relative inexpérience - il y a quelques longueurs -, elle transmet de façon presque organique les sensations et les odeurs propres à la moto custom. En d'autres mots, les images suintent l'essence et l'huile brûlées. Pour ce faire, il était essentiel pour le jeune homme de Québec de réussir à donner confiance aux barbus passionnés qui sont au coeur de son documentaire.

Les témoignages des gars de Hardcore, Speedbird et Clockwork sont en ce sens les plus intéressants.

Le film permet aussi de mesurer la popularité du phénomène, rétro à souhait mais qui carbure aux réseaux sociaux. « Depuis six mois, un an, on voit une véritable croissance dans le milieu de la moto custom rétro au Québec, a soutenu Youssef Berrouard. On voit de plus en plus d'événements, de meetings, c'est une culture qui commence à s'ancrer chez nous. »

Après la projection à Montréal, le film sera aussi présenté à Québec et à Trois-Rivières, après quoi il sera accessible en ligne. Mais Youssef Berrouard espère déjà récidiver avec un documentaire plus ambitieux, il parle même d'une collaboration avec Harley-Davidson. À suivre.

Pour visionner le documentaire dans son entièreté, cliquez sur cet hyperlien.