Le promoteur du Grand Prix de France moto Claude Michy et le pilote français de MotoGP Johann Zarco se sont inquiétés de la disparition des «grid girls» en Formule 1, lors de la présentation de l'événement mercredi à Paris.

«C'est ridicule cette interdiction, on part dans une mauvaise spirale, estime Zarco. C'est un métier. On fait du spectacle. Lorsqu'on va sur un GP, il y a un show. (...) De belles femmes, modèles, c'est une manière de faire le show.»

«Puritanisme et hypocrisie» dénoncés

«Je suis heureux que, dans la moto, on les ait encore et j'espère vraiment que ça ne sera pas interdit, parce que les raisons de cette interdiction, la liberté de la femme, l'image, etc, c'est des causes ridicules; surtout quand on voit comment, des fois, peut être le monde», plaide-t-il. «On ne dégrade pas du tout la femme, on la met en valeur et c'est génial. On peut même tomber amoureux parfois», ajoute le pilote Yamaha Tech3, qui partage la vie d'une ancienne «umbrella girl» (l'équivalent des «grid girls pour le MotoGP).

Claude Michy s'est pour sa part félicité du maintien des hôtesses qui abritent les pilotes sous un parapluie ou une ombrelle sur les grilles de départ des Grand Prix moto, regrettant «le puritanisme et l'hypocrisie» qui ont présidé, selon lui, à la décision des nouveaux propriétaires américains de la F1 de rompre avec cette tradition.

Il regrette qu'on prive ces jeunes femmes d'exercer «un vrai métier, qui nécessite des qualités», ce dont plusieurs d'entre elles se sont d'ailleurs plaintes dans les médias et sur les réseaux sociaux.

Le MotoGP a sa «propre philosophie»

«Nous avons notre propre personnalité et philosophie. Donc pas de changement dans notre sport», avait répondu à l'AFP un porte-parole de Dorna Sports, promoteur du MotoGP, suite à la décision de la F1 début février.

Pour Liberty Media, à la tête de la F1 --catégorie reine du sport automobile-- depuis janvier 2017, cette tradition «ne correspond pas aux valeurs défendues par notre marque et est clairement en contradiction avec les normes sociétales actuelles».

Dès le premier GP de la saison 2018, à Melbourne (Australie) dimanche, les «grid girls» seront donc remplacées par des enfants.

Les organisateurs des courses de TC2000, une compétition automobile très populaire en Argentine, ont pris la même décision et remplacé leurs hôtesses par du personnel des deux sexes vêtu de l'uniforme de l'équipe.

Ces décisions, qui divisent le public, interviennent à la suite des mouvements #MeToo (et #Balancetonporc, en Europe francophone) de libération de la parole des femmes face aux violences sexistes.

L'édition 2018 du Grand Prix de France moto aura lieu le 20 mai sur le circuit Bugatti du Mans.

Le promoteur du GP de moto de France, Claude Michy, lors de la conférence de presse de ce matin. Photo compte Twitter du GP de moto de France