L'humoriste savait que son choix ferait réagir lorsqu'il a décidé, en 2008, de s'offrir une Smart, cette microvoiture européenne. «Je ne l'ai dit à personne et je suis passé à l'acte. Personne ne croyait que je pouvais m'asseoir dedans. C'est drôle à dire, mais je suis beaucoup plus à l'aise dans ma Smart que dans n'importe quelle autre sous-compacte offerte sur le marché», explique Martin Petit.

D'ailleurs, le fait qu'un grand gaillard comme lui puisse s'asseoir confortablement derrière le volant d'une aussi petite voiture n'est pas sans susciter des blagues. «Ça a créé un vrai festival de jokes. Personnellement, je trouve que ça donne une nouvelle dimension à l'expression «grosse corvette»...» lance avec une pointe d'humour l'artiste de 41 ans.

Par l'entremise de son site web, Martin Petit recevait déjà des courriels de fans qui, comme lui, doivent composer avec leur grande taille. «Les gens m'écrivent pour me demander où j'achète mes pantalons, mes souliers. Là, c'est rendu qu'on me demande mes impressions sur mon auto», dit-il, surpris.

L'humoriste utilise sa petite voiture 365 jours par année. L'hiver ne lui fait pas peur. Pas plus que les congères. «Je me suis dégagé moi-même d'un banc de neige rien qu'en sortant un pied de l'auto. Je n'en revenais pas; j'étais crampé», raconte notre Hercule d'un jour qui évite malgré tout de sortir en automobile les jours de tempête.

Rouler sur les autoroutes dans une voiture aussi minuscule ne l'effraie guère plus. «Tout le monde me dit: « Il ne faudrait pas que tu fonces dans un camion avec une auto comme la tienne.» Je leur réponds: «Je ne foncerais pas dans un camion même avec un Hummer»», ironise celui qui a reçu deux fois l'Olivier du spectacle de l'année.

Dans les derniers temps, il a fait la navette entre Montréal et Magog, où il rodait son nouveau spectacle au Vieux Clocher de Magog. Intitulé Martin Petit et le micro de feu, ce one-man show traite des tabous que les Québécois entretiennent. Il sera présenté à Montréal à compter du 6 octobre prochain.

Pas un «trippeux de chars»

Banlieusards affirmés, Martin Petit et sa conjointe ont longtemps fonctionné avec une seule voiture. «On ne voulait pas tomber dans le moule «couple en banlieue égale deux autos»», explique l'ex-membre des Bizarroïdes. Mais la venue au monde d'un premier garçon en 2007, puis d'un second en 2009, a complètement bouleversé les habitudes du couple qui possédait déjà un Subaru Forester.

Pour ses déplacements, principalement vers le centre-ville, mais aussi en province pour la présentation de ses spectacles, Martin Petit a donc senti le besoin d'acquérir une seconde automobile.

«Je n'ai que mon ordinateur portable et moi à transporter. Ç'aurait été ridicule que je m'achète une grosse voiture. Par souci environnemental, j'ai choisi la Smart. J'ai d'ailleurs profité d'un crédit gouvernemental qui, depuis, a été aboli, ce que je trouve absurde», dit-il en montrant les crocs.

Martin Petit a obtenu son permis de conduire sur le tard, c'est-à-dire à 26 ans. Le cocktail vélo-taxi-transports en commun a longtemps été un mode de vie pour lui. «Et ça me coûtait beaucoup moins cher que d'avoir une auto. Par année, je pouvais dépenser jusqu'à 2500$ en taxi, ce qui est peu. L'hiver, je montais dans une auto qui était confortable, déjà chauffée. J'avais le temps de penser, même de dormir quand il était tard», relate l'artiste qui a fait ses débuts en humour en 1991.

Au cours des 15 dernières années, l'humoriste n'a eu que quelques voitures. Il a tout d'abord roulé avec une vieille Nissan Sentra, une «cochonnerie» dont l'odomètre, est-il convaincu, avait été trafiqué. Puis, coup sur coup, il s'est offert un Grand Cherokee et un Jeep Wrangler. Ont suivi la Subaru Forester et la Smart.

«Les quelques voitures que j'ai eues n'ont jamais été un prolongement de ma personnalité. Des fois, j'aurais le goût d'écrire un livre sur la relation que les gens entretiennent avec leur auto», reconnaît Martin Petit.

«Bien sûr, il m'arrive comme tout le monde de fantasmer sur des autos puissantes, mais sans plus. D'ailleurs, je serais un mauvais propriétaire de Porsche. Je ne suis vraiment pas le genre à prendre soin de mes autos.»