Le constructeur automobile suédois Saab s'estime en mesure de devenir rentable «assez vite», a assuré jeudi son patron pour l'Amérique du Nord Tim Colbeck, une semaine après que le groupe, au bord de la faillite, eut obtenu in extremis des injections de trésorerie.

«Je suis plus convaincu que jamais que la marque survivra», a déclaré M. Colbeck à l'issue d'une réunion avec des journalistes dans la banlieue de Detroit. «Je crois que nous sommes en position d'avoir de solides flux de trésorerie et d'arriver à la rentabilité assez vite».

«Souvenez-vous que nous avons un seuil très bas pour arriver à l'équilibre», a-t-il encore dit. Selon Victor Muller, l'homme d'affaires hollandais qui a acheté Saab à General Motors en 2010, il suffit au constructeur suédois de vendre 80 000 véhicules par an pour être à l'équilibre.

D'après M. Colbeck, Saab pourrait facilement atteindre les 30 000 ventes aux États-Unis d'ici deux ans. Durant les six premiers mois de l'année, cependant, seulement 3436 voitures ont été vendues (une hausse de 155%).

M. Colbeck table sur une reprise de son marché avec la sortie de la nouvelle 9-4X, construite dans une usine GM.

Cela fait plusieurs mois que Saab Automobile, propriété depuis l'an dernier de Swedish Automobile (ex-Spyker), est au bord de la faillite. Dans l'incapacité fin juin de payer ses salaires, le constructeur, dont la production est à l'arrêt jusqu'au 9 août, avait obtenu un répit en passant le mois dernier un accord avec deux groupes chinois, le distributeur Pang Da et le petit constructeur Youngman.

Cet accord, qui doit encore être approuvé par les autorités, prévoit l'injection de 245 millions d'euros par les deux groupes chinois en échange de la majorité du capital de Swedish Automobile.

Au cours de la dernière semaine de juin, Saab a aussi annoncé trois injections de trésorerie totalisant 66 millions d'euros grâce à un prêt de 25 millions, à la vente des biens immobiliers pour 28 millions et à un contrat d'achat chinois de 582 véhicules pour 13 millions d'euros.